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À La Une - Présidentielle française

Renoncement de Hollande : ce qu'en pensent les éditorialistes français

La décision jeudi de François Hollande de renoncer à briguer sa succession à l'Élysée est un "geste de courage et de lucidité", estime la presse française vendredi, pour qui cette décision "rebat les cartes" à gauche, en vue de l'élection présidentielle de 2017.

Quelques unes de la presse française après l'annonce, jeudi soir, par François Hollande, qu'il renonçait à briguer sa propre succession. AFP / OLIVIER MORIN

Tour d'horizon des éditos de la presse nationale et régionale française, après l'annonce par François Hollande, de sa décision de ne pas briguer un second mandat.


Libération (Laurent Joffrin)
"Respectable. Certain que sa candidature handicaperait la gauche, qu'elle jetterait le pays dans un affrontement délétère, François Hollande renonce (...) Il n'a pas voulu d'un combat âpre, cruel, fratricide dans une famille politique déjà déchirée, dans une nation minée par les incertitudes. Rares sont les hommes politiques suffisamment lucides pour s'écarter volontairement du pouvoir au nom d'un intérêt plus grand, d'une solidarité nécessaire, d'une idée (...) On retiendra l'élégance du geste, mais vite on portera aussi sur ce bilan un regard plus froid (...) La France a fait face aux plus graves attaques terroristes de son histoire et procédé à de justes réformes de société. Avec le temps, cette continuité, au moins, sera reconnue (...) La gauche aurait grand tort de piétiner une action dont elle est, partiellement ou entièrement, solidaire. Ce serait se piétiner elle-même. Alors qu'on attend d'elle une lueur d'espoir."

 

Le Figaro (Alexis Brézet)
"(...) Triste épilogue d'un quinquennat nul et non avenu : poussé vers la sortie par Manuel Valls, et plus encore par l'évidence d'un désastre, personnel et politique, qui n'a aucun précédent sous la Ve République, François Hollande n'a pas même cherché à sauver les apparences. Une fois encore, il ne décide rien: il s'incline. Il quitte la scène (...) Il avait dit: +Moi président+... Par quel ahurissant mystère un homme qu'on disait intelligent, subtil - et qui l'est assurément - a-t-il pu à ce point s'abîmer dans le ridicule et l'incurie d'une présidence sans grandeur ni vision ? Les historiens essaieront peut-être de trancher le point, qui relève plus sûrement des psychologues. La France, elle, a déjà tourné la page. Elle sait bien qu'hier soir François Hollande n'a pas renoncé à briguer un second mandat. En vérité, il n'a jamais été président."

 

La Croix (Guillaume Goubert)
"Il faut certainement une forme de courage pour prendre la décision (...) Sans doute, François Hollande n'avait-il plus d'autre liberté que de choisir le moment de son départ. Pour un homme ayant consacré toute sa vie à la politique et qui a connu l'excitation des campagnes, gagnées parfois contre toute attente, l'envie a certainement été grande de tenter encore une fois sa chance (...) Cela inspire le respect. Grâce à cette décision, la France ne subira pas une fin de mandat catastrophique (...) En agissant ainsi, François Hollande rehausse la dignité de l'action publique (...) Le temps va maintenant venir de faire le bilan. Bilan décevant, parfois déplorable et même gravement critiquable sur certains points. On ne pourra cependant pas enlever au président de la République la dignité dont il a fait preuve jeudi soir".

 

 

 

 

L'Opinion (Rémi Godeau)
"(...) Cet épilogue marque la fin d'un mandat hors norme. Marqué par une décomposition politique accélérée, un décrochage économique accentué et l'horreur terroriste. Il y avait quelque chose de surréaliste à entendre ce Président quasi relégué vanter son bilan malgré le fiasco de sa politique, recycler des arguments aussi rabâchés que sans portée contre l'opposition, attaquer une extrême droite qu'il a contribué, avec d'autres, à faire prospérer. En vérité, c'est un champ de ruines qu'il laisse en héritage. François Hollande devait choisir, croyait-on, entre deux humiliations : l'échec à la primaire de la gauche ou l'élimination dès le premier tour de l'élection présidentielle. Il aura opté pour une troisième, jamais vue : celle d'acter son échec avant même de combattre. Avant, faut-il espérer, que le pays ne bascule dans l'inconnu. Inédit, jusqu'au bout inédit."

 

Les Echos (Cécile Cornudet)
"(...) Grave, épaules rentrées, triste, le président de la République est apparu comme physiquement empêché jeudi soir. Presque abattu, après avoir tant cherché ce trou de souris qui devait le reconduire à l'Elysée. (...) François Hollande battu dès la primaire de la gauche? Cette humiliation, la pire de toutes, n'était pas à exclure. A ce grand empêchement supposé des électeurs, s'est ajouté celui de son Premier ministre. Manuel Valls a gagné. Il a forcé François Hollande à être +lucide+, à admettre qu'une nouvelle candidature s'apparenterait à une +démarche personnelle+, contraire à l'intérêt de la gauche (...) Manuel Valls reprendra le flambeau, lui qui se dit +prêt+ (...) Manuel Valls a gagné, mais ce n'était qu'une première manche."

 

Ouest-France (Michel Urvoy)
"(...) La décision la plus secrète (...) Et surtout la décision la plus unanimement appréciée, celle de son départ, le jour de l'ouverture de la primaire et l'avant-veille du lancement de la campagne (...) François Hollande fait enfin preuve de lucidité, d'un courage qui est en même temps l'aveu de l'échec (...) Il a préféré l'humiliation choisie, celle du renoncement, à l'humiliation subie, celle d'être battu. Le renoncement dans la dignité, au fond, le dernier acte qui pouvait encore le grandir. Cette décision va avoir un impact considérable (...) La gauche va retrouver une forme d'espoir (...) L'ombre de François Hollande n'étant plus, c'est sur le fond que se fera la différence : entre une gauche qui reste attachée à la rigueur et à une politique de la compétitivité, et une autre plus protectionniste et redistributrice. Personne ne s'en plaindra !"

 

Le Télégramme (Hubert Coudurier)
"Quelle hécatombe! En un temps record plusieurs figures éminentes de la vie politique française, Juppé, Sarkozy, et maintenant Hollande quittent la scène (...) Il y a bien sur un certain panache à tirer sa révérence, à ne pas s'accrocher au pouvoir jusqu'au bout au nom de l'intérêt général. Mais aussi pour ne pas plomber son camp. Jugement évidemment tempéré par la fait que le Président n'avait guère le choix et risquait une énorme humiliation (...) Quel aveu d'impuissance! Relégué en bas de classement dans son camp, défié par son premier ministre et son ministre de l'Economie, Hollande a tenté de faire le bilan de son quinquennat en espérant que l'Histoire lui rendra justice. En attendant la fin de son mandat, il entend bien présider jusqu'au bout avec en toile de fond une menace terroriste toujours aussi présente, un horizon économique qui s'assombrit."

 

 

L'Est Eclair (Jean-François Laville)
"(...) Alors que le bilan qu'il a dressé pouvait tout naturellement conduire à une nouvelle candidature, Hollande effectue un contre-pied et, contre toute attente, fait part d'une double crainte. D'une part, le retour au protectionnisme, mais surtout la peur d'un éclatement de la gauche et l'angoisse de ne pas pouvoir fédérer. C'est là qu'il se montre le plus lucide. Il faut dire qu'Arnaud Montebourg a déjà déposé sa candidature pour la primaire. Vont suivre un autre frondeur, Benoît Hamon, et bien d'autres encore. Sans parler même de Jean-Luc Mélenchon pour le Front de gauche et de Nathalie Artaud pour Lutte ouvrière qui vont mener le combat hors primaire. Plutôt que de se faire laminer, Hollande décide de ne pas se présenter et de partir la tête haute. Le bal des prétendants est donc ouvert. Les appétits vont se libérer. Des vocations vont voir le jour. Vous avez dit Valls?"

 

L'Union/L'Ardennais (Sébastien Lacroix)
"Il avait trois options. Ne pas y aller, passer par la primaire ou faire cavalier seul (...) C'est le choix le moins probable qu'il a fait (...) Il n'a pas voulu prendre le risque de précipiter le PS et l'ensemble de la gauche. Au final, il fait le sacrifice d'une ultime ambition présidentielle pour sortir avec dignité. La situation était devenue intenable pour lui (...) La campagne s'annonçait fratricide (...) le combat était perdu d'avance (...) Restait à trouver le moyen de sortir la tête haute du champ de bataille. Finalement, François Hollande a choisi de sacrifier une ultime ambition politique pour préserver une trace dans l'histoire un peu plus rose que ce que lui promettait une dernière campagne. Il rétablit à la dernière minute, l'image d'un président normal."

 

La Dépêche du Midi (Jean-Claude Souléry)
"La décision de François Hollande est tout à fait respectable. Elle témoigne d'une lucidité, rare par les temps qui courent, du sang-froid d'un homme qui n'est pas prisonnier du pouvoir, qui ne s'accroche pas à ses apparences (...) il faut reconnaître que François Hollande fait ici oeuvre de sagesse (...) Les coupeurs de cheveux en quatre y verront le signe d'une dérobade, comme si, en évitant la probabilité d'une défaite, il écartait du même coup un destin humiliant. Pourtant en soulignant le bilan qui est le sien, en comparant ce qui a été fait et ce que nous promettent droite et extrême-droite, ce Président laisse aux siens, à la gauche et à la France des pistes d'avenir plus encourageantes qu'il n'y paraît (...)"

 

La Montagne (Bernard Stéphan)
"C'est historique. Car c'est la première fois dans l'histoire de la Ve République que le président sortant ne se représentera pas. François (...) Très ému, digne, marqué, humble, défait, François Hollande a considéré clairement qu'il n'était pas en capacité de rassembler à gauche. Et c'est bien le rassemblement qui est la clé du succès face à la droite d'une part, mais aussi face à l'extrême droite (...) Il a observé que, dans sa famille politique, sa candidature serait un facteur aggravant de la fracture idéologique qui a déjà creusé de profondes cicatrices. Il préfère donc, dans le contexte de menaces terroristes, être pleinement président jusqu'au bout, plutôt que de diluer la fonction dans l'écume d'une campagne qui aurait été très incertaine et probablement dévalorisante. Dans ce contexte, François Hollande vient de redistribuer les cartes (...) C'est donc la campagne de la primaire qu'a lancée François Hollande."

 

Sud-Ouest (Bruno Dive)
"Il a longtemps pensé que de ne pas livrer bataille serait le plus grand des déshonneurs. Puis il a dû se rendre à l'évidence: il risquait pire humiliation encore, finir 4e ou 5e à l'élection présidentielle, voire s'en trouver éliminé dès la primaire. Alors François Hollande a choisi la sortie qui restait la plus digne pour lui (...) Spectateur impuissant autant que responsable de ce suicide collectif à gauche, Hollande n'a pas voulu ajouter du trouble à la confusion. Puisqu'il ne pouvait plus incarner l'unité, il n'allait pas symboliser la désunion (...) Dans un, cinq ou dix ans, le bilan de François Hollande sera revu à la hausse. On s'apercevra que ce personnage aujourd'hui voué aux gémonies ne méritait pas ces indignités... En attendant, c'est pour avoir trop parlé qu'il ne peut plus agir. Et c'est à force d'introspection qu'il a pris la plus sage des décisions."

 

Le Journal de la Haute-Marne (Christophe Bonnefoy)
"Y retourner tenait de l'impossible pari. Du suicide, même, d'une certaine manière. Prétendre à un nouveau mandat aurait révélé chez François Hollande une incapacité à regarder la réalité en face. La situation était devenue intenable, le chef de l'Etat n'aura donc pas pu attendre plus longtemps. Face à une impopularité à son maximum, il ne pouvait se permettre d'entraîner avec lui, encore un peu plus bas, une gauche qu'on dit d'ores et déjà battue en 2017. Prétendre pouvoir la mener à nouveau à la victoire devenait subitement synonyme d'entêtement (...) Les choses sont désormais claires. Mais elles ne placent pas pour autant la gauche en position de force, loin de là (...) Un peu comme Nicolas Sarkozy au soir du premier tour de la primaire à droite, François Hollande a su s'effacer dignement (...)"

 

La République des Pyrénées (Jean-Marcel Bouguereau)
"(...) François Hollande (...) a, de fait, pris acte qu'il était devenu le Président le plus impopulaire de la V° République (...) S'il voulait se représenter, espoir qu'en bon joueur il a caressé, il n'avait que deux mauvaises solutions. Participer à la primaire (...) et risquer l'humiliation s'il n'arrivait pas en tête. L'autre solution, un temps envisagée, était de se présenter directement devant les Français (...) Ultime paradoxe, il s'efface devant le fusible qu'a toujours été le Premier ministre. Nul doute qu'après le Hollande-Bashing viendra le temps du Hollande-blues, devant ce président sincère qui, la voix blanche et le regard triste, s'est envoyé lui même à la retraite avant que les électeurs ne le fassent."

 

L'Est Républicain (Alain Dusart)
"(...) François Hollande (...) est entré d'une voix habitée dans l'Histoire (...) Hollande le manoeuvrier, l'indécis, le champion de la synthèse et des combinaisons politiques, a réussi sa sortie (...) En 10 minutes, il a balayé les critiques sur ses atermoiements. L'éternel indécis a tranché avec courage : au printemps il s'éclipsera (...) Face à l'âpreté de l'époque, François Hollande se sacrifie pour sauver la gauche. Saura-t-elle relever le défi de cet héritage ? Pas certain quand on recense tous les amateurs déjà alignés sur la grille de départ (...) Son éclipse aiguisera les appétits. Manuel Valls dispose-t-il d'un boulevard ? Il lui faudra réconcilier gauche de gouvernement et frondeurs ! Emmanuel Macron aura-t-il l'intelligence d'en être pour espérer rafler la mise ? Les jeux sont ouverts."

 

L'Alsace (Laurent Bodin)
"Avec un art consommé de la surprise, François Hollande a mis fin au suspense (...) Il a renoncé à se représenter. Les conditions n'étant pas réunies, il entend désormais achever son mandat sans se laisser distraire par une échéance électorale (...) François Hollande avait trois options : déclarer forfait ou être battu, dès la primaire ou au premier tour de la présidentielle. Une défaite à la primaire (...) aurait constitué l'humiliation suprême. Enfin, sa présence au premier tour du scrutin au printemps aurait été source d'une division suicidaire pour la gauche. Cette annonce (...) est donc le choix de la raison. Incapable de s'appuyer sur un bilan, abandonné par ses plus fervents soutiens, Il s'est retrouvé seul. Le retour manqué de Nicolas Sarkozy, l'a probablement convaincu d'éviter le combat de trop et de tenter de sortir la tête haute."

 

La Presse de la Manche (Jean Levallois)
"(...) François Hollande (...) a puisé en lui-même la lucidité et le courage pour prendre la mesure de la réalité (...) Il décide de lui-même de ne pas renouveler le bail à l'Elysée qui, de toute manière, ne lui aurait pas été renouvelé (...) Rendons-lui cette justice: c'est vrai, on ne peut échouer sur tout en quatre années et demi de présidence, qu'il y a forcément des réussites et que les actes terroristes qui ont accablé la France ont été plutôt dignement gérés par le chef de l'Etat (...) Il laisse une gauche divisée, un terrain miné pour Manuel Valls (...) En expliquant son renoncement, François Hollande, juste retour des choses, entraîne son Premier ministre dans sa chute."

 

Charente Libre (Dominique Garraud)
"(...) Le renoncement de François Hollande est l'épilogue logique d'une descente aux enfers politique caractérisée par une impopularité jamais atteinte pour un président de la République (...) François Hollande s'évite l'humiliation d'une défaite possible à la primaire face à ses anciens ministres Montebourg et Hamon ou d'une élimination dès le premier tour de la présidentielle derrière Marine Le Pen, François Fillon, voire quelques autres. Dans son intervention, François Hollande n'a pas nommé Manuel Valls. C'est pourtant le Premier ministre qui dès samedi, lors de la première convention d'une +Belle alliance populaire+ famélique, aura la lourde tâche d'assumer le bilan du quinquennat, de relever le flambeau, et de mener la mission quasi-impossible du rassemblement du PS et de la gauche émiettée pour limiter la casse lors de la présidentielle et des législatives du printemps prochain."

 

Républicain Lorrain (Bernard Maillard)
"(...) Le Président, seul face à sa conscience, a fini par mesurer l'étendue du désastre qu'aurait provoqué une volonté de se maintenir. Avant toute autre considération, cette lucidité, si rare dans les palais de la République, mérite au moins le respect. Le chef de l'Etat n'avait pourtant guère d'autres solutions. François Hollande n'a pas réussi à nouer avec le pays l'empathie qui l'aurait autorisé à tenter de poursuivre l'aventure (...) Et maintenant... La décision historique de François Hollande ouvre la voie à tous les possibles, le pire comme le meilleur. Pour François Hollande, + un sursaut collectif+ pourrait sauver sinon les socialistes, du moins le camp des + progressistes+. Ce scénario-là ne va pas être facile à écrire. Il n'est pas dit que ceux qui ont participé à l'hasardeuse croisière du + pédalo+ seront les mieux placés pour retrouver un cap."

 

(Lire aussi : Le paradoxe Hollande, président "normal" devenu anormalement impopulaire)

 

Courrier Picard (Daniel Muraz)
"(...) Avec une dignité et une émotion non feintes François Hollande renonce à briguer un second mandat pour ne pas prendre le risque d'être éliminé au premier tour de la présidentielle, voire avant. +Président normal+, Hollande l'aura finalement été, hier soir. Normal, par son approche +lucide+ du pouvoir, de ses contraintes et de ses limites. Normal aussi, par un coup de théâtre qui redonne sa noblesse à la fonction présidentielle (...) Ce sens des responsabilités à l'égard du pays, François Hollande l'a manifesté également envers son camp. Hier soir, il a rappelé qu'il était socialiste et qu'il ne pouvait se résoudre à la dispersion de la gauche. Les cartes sont désormais rebattues. Et la primaire du PS qui prenait l'allure d'une vaste bouffonnerie pourrait redevenir le cadre d'un vrai choix, sinon de société, du moins de clarification politique (...)"

 

Dernières Nouvelles d'Alsace (Dominique Jung)
"(...) Hué à l'extérieur de son parti, contesté à l'intérieur, le chef de l'État est un homme seul. S'il s'était porté candidat, il courait le risque d'être humilié par une troisième voire une quatrième place en avril. Or, pour un président sortant, le minimum requis est d'avoir la certitude d'une présence au second tour (...) Cette renonciation est un témoignage de lucidité. François Hollande sait d'expérience que la gauche ne peut gagner que si elle est unie autour d'un candidat et d'un projet. Cette condition n'est pas remplie (...) La qualité première d'un président est d'être fédérateur. Candidat, François Hollande aurait été un diviseur et un porteur de poisse. Sa renonciation peut donc être analysée de deux façons : c'est certes un aveu d'échec, mais c'est aussi la seule façon de protéger sa charge de chef de l'État pendant les quelques mois qui restent. Mince consolation."

 

La Voix du Nord (Hervé Favre)
"François Hollande retiré de la course, Manuel Valls est aujourd'hui dans le costume du candidat de recours (...) L'histoire dira si ce jour-là François Hollande a mis son Premier ministre dans la confidence. La candidature de Manuel Valls à la primaire du PS est maintenant une question d'heures (...) Il l'avait dit en public et en privé : il ne voulait pas être un simple figurant dans la campagne présidentielle, surtout depuis l'entrée en lice d'Emmanuel Macron (...) Il a obtenu ce qu'il recherchait mais sa candidature ne sera pas un chemin pavé de roses (...) Dans la primaire, le Premier ministre sera bien seul à défendre ce bilan du quinquennat face aux candidats sur sa gauche (...) Manuel Valls a l'énergie pour mener le combat, mais il est tout sauf un candidat rassembleur pour la famille socialiste déboussolée par cette fin de règne crépusculaire."

 

Midi Libre (Jean-Michel Servant)
"Le sacrifice plutôt que l'humiliation. L'air triste, les larmes au bord des yeux, des trémolos dans la voix, le chef de l'État a donc décidé, contre toute attente, de jeter l'éponge. De renoncer à un second mandat pour ne pas compromettre les chances de la gauche (...) L'instant est solennel. Rare. Émouvant, aussi, pour cet homme qui a tenté d'être, pendant cinq ans, un +Président normal +. Exemplaire (...) Quelques erreurs assumées, de très mauvais sondages et cette courbe du chômage qui peine tant à s'inverser en ont décidé autrement. Après Nicolas Sarkozy et Alain Juppé, François Hollande est donc la 3e figure importante de la vie politique française à tirer sa révérence au plan national. Un coup d'accélérateur que l'on était loin d'imaginer il y a encore trois semaines. Un jeu cruel mais nécessaire pour donner un nouveau souffle à notre démocratie."

 

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Libération (Laurent Joffrin)"Respectable. Certain que sa candidature handicaperait la gauche, qu'elle jetterait le pays dans un affrontement délétère, François Hollande renonce (...) Il n'a pas voulu d'un combat âpre,...

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PAUVRE HOLLANDE ! POURTANT IL ETAIT NORMAL...

ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

15 h 30, le 03 décembre 2016

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Commentaires (3)

  • PAUVRE HOLLANDE ! POURTANT IL ETAIT NORMAL...

    ARABOS-SIONISTES, L,ARTICLE DISPARAIT DES ECRANS

    15 h 30, le 03 décembre 2016

  • Alexis Brezet du figaro à tout dit . Hollandouille n'a pas renoncé à briguer un second mandat , en fait il n'a jamais exercé cette fonction en 5 ans . Voilà où ça mène quand on donne aux pouvoirs occultes la direction de la politique française, surtout dans l'internationale, il était constamment t en attende d'ordre pour agir , et si c'est pour avoir réussi qu'à passer une loi sur le mariage pour tous comme seul " victoire" , on oubliera jamais qu'il a été celui qui a dit que les jihadistes envoyés en syrie et en Irak étaient des combattants de la liberté. Le retour de ces combattants étaient de massacrer des jeunes sur des terrasses de café.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 32, le 02 décembre 2016

  • Derrière cet effondrement annoncé,de la dernière nomenklatura entièrement marxo/socialiste au pouvoir en Europe, se profile en ce début de 21 siècle , la fin de cycle du socialisme du 20ème ...d'ailleurs , il suffit de faire le tour d'Europe et du monde ,pour s'apercevoir que les gouvernements socialiste ,sous toutes ses formes ,y inclus tropicale ..se compte sur les doigts de la main...

    M.V.

    12 h 33, le 02 décembre 2016

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