Trois jours de mauvais temps, autrement dit de pluie, accompagnée d'orages, de vents forts (85mk/h) et de neige en haute montagne. C'est ce qu'annoncent les services libanais de météorologie, à l'aéroport de Beyrouth. Rien d'alarmant en revanche, pour les trois prochains jours. Balayées les craintes d'une tempête hors norme, baptisée d'un quelconque prénom, ou de grands froids. Il s'agit juste d'une dépression normale en cette fin novembre, accompagnée d'une baisse des températures et de neige à partir de 1 900 mètres mercredi, de 1 700 mètres jeudi et de 1 500 mètres vendredi. Comme l'affirme à L'Orient-Le Jour le directeur des services de météorologie à l'aéroport, Marc Whaïby, « ce mauvais temps n'a rien d'exceptionnel ». « On a vu mieux », ajoute-t-il avec humour.
Quant aux précautions à prendre, elles concernent les municipalités et les ministères concernés, qui sont invités à faire leur devoir et à nettoyer les canalisations d'évacuation des eaux de pluie et les bouches d'égout afin d'éviter la formation de mares sur les routes. Elles concernent aussi les citoyens, qui sont invités à prendre leur mal en patience sur les routes... en attendant le retour du soleil, en week-end.
Le ministre des Travaux publics et des Transports, Ghazi Zeaïter, a pris les devants. Lors d'une réunion tenue au siège de son ministère, il a annoncé « l'intensification des travaux dans les régions qui nécessitent un suivi en continu ». Il a précisé que « les opérations d'entretien et de nettoyage du réseau d'évacuation des eaux usées sont en cours depuis le mois de septembre, sur les grands axes routiers de Beyrouth au nord et au sud, sur la route de Dahr el-Baïdar jusqu'à la frontière syrienne, et de Zahrani à Nabatiyé. Le problème ne réside pas dans le travail du ministère, mais dans les capacités d'évacuation des regards d'égouts », a-t-il noté, assurant que les équipes d'urgence du ministère seront déployées sur les routes qui risquent d'être inondées, durant les trois jours de pluie, notamment à Dbayé, Nahr el-Kalb, Rihab, Choueifate, Sultan Ibrahim...
De son côté, le mohafez de la Békaa, Antoine Sleiman, a donné des instructions pour préparer la saison hivernale. S'adressant à la population, il l'informe que le bureau du ministère des Travaux publics à la Békaa a mis à sa disposition les coordonnées des conducteurs de chasse-neige et de tracteurs, dans la totalité de la Békaa. « Tous les villages de la région pourront être desservis en cas de tempête de neige », assure-t-il, invitant la population à contacter le mohafez, le caïmacam, ou la gendarmerie de leur village, en cas de nécessité. Il a de plus fait part de la disponibilité de toutes les denrées alimentaires dans la Békaa, notamment du blé et de la farine, de même que le mazout et l'essence.
Le mohafez du Liban-Sud, Mansour Daou, a également invité les ministères et les administrations du sud « à faire preuve de prévoyance ». S'adressant plus particulièrement au Comité de gestion des catastrophes, il l'a appelé à être « fin prêt pour la gestion de la prochaine tempête » et à prendre les mesures nécessaires pour « protéger les habitants ». Un numéro vert, le 07 72 00 01, est à la disposition des citoyens, en cas d'urgence, a-t-il ajouté. Dans cette optique, le bureau d'information du Comité de gestion des catastrophes s'est réuni hier au Sérail de Saïda pour présenter son plan d'action.
Les agriculteurs n'en craignent pas moins les retombées négatives d'un climat peu clément sur leurs plantations. Et pour cause, le gel qui a touché la Békaa durant les deux derniers jours, en raison de températures qui sont descendues sous zéro, a endommagé de nombreuses plantations de pommes de terre, de haricots, de concombres et de tomates, plus particulièrement à proximité du Litani. S'exprimant au nom des agriculteurs de Bednayel, Fayçal Mohammad Hajj a invité les autorités et plus particulièrement le ministère de l'Agriculture à indemniser les personnes touchées.
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