Pourparlers interchypriotes: le leader de Chypre-Nord appelle au "réalisme"

Le leader de la République turque de Chypre du Nord (RTCN), non reconnue par la communauté internationale, a indiqué mercredi qu'il aborderait avec "réalisme" les pourparlers de paix prévus à partir de lundi en Suisse, appelant le président chypriote à faire de même.

Les dirigeants chypriotes grec et turc doivent se réunir du 7 au 11 novembre près du lac Léman pour des discussions cruciales en vue d'une réunification de l'île méditerranéenne. Le pays est divisé depuis 1974 lorsque l'armée turque a envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat visant à rattacher Chypre à la Grèce. Cette invasion a été suivie par d'importants déplacements de populations, des dizaines de milliers de personnes ayant dû abandonner leurs biens.
Depuis, l'autorité de la République de Chypre ne s'exerce que sur la partie sud, habitée par les Chypriotes grecs. Les Chypriotes turcs résident dans la partie nord.

Après plusieurs mois de négociations, le dirigeant chypriote-turc Mustafa Akinci et le président de la République de Chypre Nicos Anastasiades aborderont pour la première fois l'épineuse question territoriale.
"Nous y allons avec une approche réaliste et raisonnable. Nous sommes conscients qu'il y a une limite à ce que nous pouvons demander", a déclaré M. Akinci dans un discours.
"Cependant, ils doivent eux aussi faire preuve d'empathie et prendre en compte nos préoccupations (...) Nous souhaitons qu'ils viennent eux aussi avec une approche réaliste et raisonnable", a-t-il ajouté, en références aux dirigeants chypriotes grecs.

Entamées en mai 2015, les négociations ont jusqu'ici permis de progresser sur la gouvernance et le partage du pouvoir, mais des divergences persistent sur la question des arrangements territoriaux, des droits de propriété et de la sécurité.
"Voici notre objectif: parvenir à une structure fédérale comptant deux régions, deux communautés, une structure basée sur un équilibre politique entre les deux Etats fondateurs, une structure à laquelle les deux parties puissent dire +oui+", a encore déclaré M. Akinci.
Pour l'émissaire de l'Onu pour Chypre, Espen Barth Eide, les réunions de la semaine prochaine en Suisse seront "un moment clé" dans le processus de négociations.