La Turquie a estimé lundi que toute offensive pour déloger le groupe Etat islamique (EI) de son fief syrien de Raqqa devrait avoir lieu seulement après la fin des opérations militaires en cours pour libérer Mossoul, en Irak, de l'emprise des jihadistes.
"Il serait mieux, d'un point de vue militaire et stratégique, qu'une telle opération soit menée après la fin de celle de Mossoul et lorsque l'opération Bouclier de l'Euphrate aura pris fin", a déclaré à la presse le vice Premier-ministre turc Numan Kurtulmus.
Le Bouclier de l'Euphrate est le nom donné par la Turquie a une offensive lancée par son armée le 24 août dans le nord de la Syrie pour chasser l'EI, mais aussi les rebelles kurdes, de la zone frontalière. Aucune date n'a été avancée pour la fin de cette opération qui a permis aux rebelles syriens appuyés par Ankara de reprendre plusieurs localités à l'EI.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait affirmé jeudi que les opérations militaires menées dans le nord de la Syrie allaient s'étendre à la ville de Raqqa, sans donner d'indication de calendrier.
M. Erdogan répète à l'envi que la Turquie est prête à participer à une opération militaire sous la conduite des Etats-Unis pour déloger l'EI de Raqqa, à condition que les milices kurdes syriennes n'y participent pas. Or, ces milices sont la principale force appuyée par Washington sur le terrain en Syrie dans la lutte contre l'EI et leur éventuelle participation à une offensive sur Raqqa est un sujet permanent de friction avec Ankara.
Mercredi, le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter et son homologue britannique Michael Fallon avaient indiqué que l'offensive pour reprendre Raqqa commencerait "dans les prochaines semaines".
Les responsables de la coalition contre l'EI avaient déjà évoqué une "simultanéité" ou un "chevauchement" des opérations pour reprendre Mossoul et Raqqa.
Mais ils s'étaient gardé jusqu'à présent de donner des indications sur le calendrier des opérations pour reprendre la ville syrienne.
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