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Moyen Orient et Monde - La situation

Le FBI aura-t-il raison d’Hillary Clinton ?

À quelques jours de la présidentielle, un énième retournement de situation, provoqué par le directeur du bureau fédéral, déclenche déjà la polémique.

La candidate démocrate Hillary Clinton lors d’une allocution hier en Floride, État-clé pour la présidentielle américaine. `Justin Sullivan/Getty Images/AFP

Il aura suffi de quelques mots pour faire éclater la bulle optimiste dans laquelle flottaient les partisans d'Hillary Clinton il y a encore quelques jours. Jusque-là, la candidate démocrate avait une bonne longueur d'avance dans les sondages sur son adversaire républicain Donald Trump, dont les chances de remporter la présidentielle avaient chuté de manière spectaculaire au cours des dernières semaines. Des propos dégradants sur les femmes et enregistrés il y a quelques années ont en effet été publiés récemment, permettant à Hillary Clinton de voir ses chances d'arriver à la Maison-Blanche se multiplier.

Jusqu'à vendredi dernier. Ce jour-là, le directeur du FBI, James Comey, annonce dans une lettre de quelques phrases à peine, adressée aux présidents de plusieurs commissions parlementaires dont celles du Renseignement et de la Justice, que ses équipes allaient rouvrir le dossier précédemment classé de la messagerie privée d'Hillary Clinton. « Dans le cadre d'une affaire distincte, le FBI a pris connaissance de l'existence d'e-mails semblant pertinents pour l'enquête », écrit James Comey dans cette lettre. « Je vous écris pour vous informer que l'équipe enquêtrice m'en a informé hier, et que j'ai donné mon accord pour que le FBI prenne les mesures appropriées afin de permettre aux enquêteurs d'examiner ces e-mails et de déterminer s'ils contiennent des informations classifiées, et pour déterminer leur importance dans notre enquête », poursuit le directeur du FBI. « Bien que le FBI ne puisse déterminer si ces informations seront ou non significatives, et que je ne puisse prédire combien de temps il nous faudra pour venir à bout de ce travail supplémentaire, j'estime qu'il est important de tenir vos commissions au courant de notre travail, eu égard à mes déclarations passées », conclut le directeur de la police fédérale. Celui-ci fait référence à sa promesse en juillet de divulguer toute information concernant l'enquête et ses développements éventuels, et sa lettre fait donc partie de cette politique de transparence.


(Lire aussi : Hollywood ouvre son portefeuille pour Clinton, mais boude Trump)


Hatch Act de 1939
Mais à quelques jours à peine de la présidentielle, le timing ne saurait être plus inopportun. En voulant jouer la carte de la franchise, James Comey aurait, selon les partisans d'Hillary Clinton notamment, violé une loi de 1939 adoptée durant le mandat de Theodore Roosevelt et communément appelée Hatch Act. Cette loi fédérale a pour but principal d'interdire à tout employé fédéral de s'engager dans des activités politiques partisanes dans le but d'influer sur le résultat d'un scrutin. Vu les sondages réalisés ce week-end par plus d'un institut, dont le RealClearPolitics, et qui voient l'écart entre les candidats démocrate et républicain se resserrer à vue d'œil, la lettre de James Comey a de fait poussé de nombreux électeurs à changer d'avis, alors que les votes ont déjà commencé dans certains États. Plusieurs membres du département américain de la Justice auraient même appelé le directeur de la police fédérale à garder ses informations pour lui, de manière à ne pas créer de scandale avant les résultats de la présidentielle le 8 novembre. L'intéressé a toutefois jugé qu'il aurait été accusé de recel d'information dans le cadre d'une enquête fédérale. Une plainte de membres du département a quand même été déposée pour « interférence dans un scrutin ».

Toutefois, l'élément le plus intéressant de cette affaire est à rechercher dans la manière même dont le FBI a pris connaissance de l'existence de ces courriels « pertinents pour l'enquête ». Les courriels auraient été découverts par le bureau fédéral en fouillant – il y a plusieurs semaines de cela – dans la messagerie privée d'Anthony Weiner, sous la loupe des enquêteurs pour avoir envoyé des SMS à caractère sexuel à une adolescente de 15 ans. Cet ancien Congressman n'est autre que l'époux de Huma Abedin, vice-présidente de l'équipe de campagne d'Hillary Clinton, et l'une de ses plus proches collaboratrices depuis plus de vingt ans. Les enquêteurs seraient « tombés » sur la messagerie privée de Mme Abedin qui partageait son ordinateur portable avec son mari, dont elle est pourtant séparée depuis plusieurs mois, et dans laquelle des milliers de courriels envoyés par et à la candidate démocrate ont attiré l'attention des enquêteurs. Pourquoi cette messagerie privée, sans mandat de perquisition, et n'ayant rien à voir avec l'enquête visant Anthony Weiner, est-elle aujourd'hui à son tour sous la loupe du FBI ? Ce dernier aura-t-il le droit de lire les échanges entre Mmes Clinton et Abedin, bien que l'affaire des e-mails de la candidate démocrate ait été classée en juillet ? Nombreux sont ceux en effet qui dénoncent une violation du quatrième amendement, qui protège contre des fouilles et saisies non motivées et nécessite un mandat pour toute perquisition.


(Lire aussi : Les maîtres des sondages étourdis par le yo-yo des chiffres)


Informations contradictoires ?
En attendant, Donald Trump et les autres détracteurs du clan Clinton ont sauté sur l'occasion, trop belle pour être ratée, de dénigrer leur adversaire. Le milliardaire a même qualifié l'affaire de « plus grand scandale politique depuis le Watergate ». Du côté de l'équipe d'Hillary Clinton, ses proches, dont notamment John Podesta, président de l'équipe de campagne de l'ex-secrétaire d'État, ont vite fait d'affirmer que les mails évoqués si vaguement par James Comey étaient très probablement des « copies » déjà étudiées par le FBI lors de l'enquête visant Hillary Clinton – censée avoir fourni au bureau fédéral tous ses appareils électroniques et ceux de ses aides – et son utilisation d'une adresse privée en 2015.

Mais le mal est déjà fait. Malgré lui, James Comey aura joué un rôle politique affectant un scrutin présidentiel, bien qu'il fût sans aucun doute au courant des retombées de son geste avant de l'accomplir. La présence professionnelle et personnelle de Huma Abedin aux côtés d'Hillary Clinton est plus que jamais critiquée, sans compter qu'elle demeure à ce jour l'épouse d'Anthony Weiner, par qui le scandale est arrivé. Des informations contradictoires circulaient hier sur un mandat de perquisition qui aurait été ou non octroyé au FBI pour qu'il puisse lire les mails concernés. Seule l'éventualité que ces mails aient déjà été examinés pourra jouer en faveur d'Hillary Clinton, avec des conséquences plutôt moindres, après une campagne totalement inédite et riche en rebondissements.


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commentaires (2)

TOUT ET TOUS ONT LEUR PRIX... TOUT COMME CHEZ NOUS... DES COUPS BAS REMUNERES !

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 43, le 31 octobre 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • TOUT ET TOUS ONT LEUR PRIX... TOUT COMME CHEZ NOUS... DES COUPS BAS REMUNERES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 43, le 31 octobre 2016

  • hahaha les coups bas et les promesses de promotions ont largement contribuer a faire ressortir cela !! Trump ne verra pas la maison blanche...

    Bery tus

    02 h 04, le 31 octobre 2016

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