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Liban - Sécurité

L’émir de l’État islamique à Ersal retrouvé criblé de balles

Le groupe jihadiste mis à mal après la liquidation de son bras droit.

Un campement de réfugiés syriens à Ersal.

Le calme relatif qui prévalait depuis quelque temps à Ersal a été troublé le week-end dernier par l'assassinat d'un grand responsable de l'État islamique dans cette localité, Abou Bakr al-Raqqaoui, originaire de Raqqa, dont le corps a été retrouvé hier au petit matin.

La nouvelle a certes quelque peu apaisé les habitants du village dont plusieurs ont subi les exactions de ce jihadiste considéré comme « l'un des plus sanguinaires ». Les locaux craignent toutefois une réaction de vengeance de la part d'éléments de son groupe armé, d'autant que l'assassin présumé d'al-Raqqaoui serait un membre de Fateh el-Cham (ex Front al-Nosra), dénommé Abou Daoud. Ce dernier serait également proche du prédicateur islamiste, le cheikh Moustapha Hojeiri, alias Abou Takiyé.

La liquidation de l'émir s'inscrit dans le cadre de la bataille acharnée que se livrent depuis quelque temps les deux organisations islamistes à l'intérieur de Ersal et dans son jurd, et des opérations de liquidations mutuelles qui ont lieu depuis. Selon des informations de sécurité obtenues par la chaîne LBCI, Abou Daoud aurait infiltré la cellule d'al-Raqqaoui avant de se rapprocher petit à petit de lui et de parvenir à l'isoler et à l'abattre. Le corps de l'émir de l'EI a été retrouvé criblé de balles à 1h du matin dans une localité proche de Wadi Hmayed, à l'intérieur du village.

Abou Bakr al-Raqqaoui possède à son crédit un lourd dossier criminel. Il est accusé d'avoir tué deux commandants de l'ex-Front al-Nosra, des adjoints du responsable du groupe dans le jurd, Abou Malek el-Tallé. Il est aussi à l'origine de plusieurs attentats à la voiture piégée, notamment dans la banlieue sud et dans le Hermel. Il est accusé d'avoir également pris part à l'attentat qui a visé le siège du Conseil des ulémas en novembre 2015, tuant six d'entre eux. Il avait auparavant participé aux affrontements entre les jihadistes à l'armée libanaise en août 2014, ainsi qu'à la prise d'otages des militaires libanais, dont neuf sont toujours aux mains de l'EI.

 

(Pour mémoire : L'épée de Damoclès pend au-dessus de Ersal)

 

Sit-in devant le Sérail
À l'intérieur de Ersal, il semait la terreur au quotidien à l'aide d'une cellule de sécurité qu'il commandait, liquidant ses adversaires comme bon lui semblait et menaçant tous ceux parmi les habitants qu'il accusait d'affiliation aux services de renseignements. Il imposait même aux responsables des ONG de lui verser une part des aides prodiguées aux réfugiés syriens, nombreux dans la localité.

Abou Bakr al-Raqqaoui est en outre responsable de l'assassinat d'un agent des FSI, Zaher Ezzeddine, en janvier 2016, abattu en plein centre-ville et plus récemment, de Koutayba Hojeiri, un habitant du village qu'il a accusé de « collaboration avec les brigades de la résistance », proches du Hezbollah. Il a également à son crédit plusieurs opérations menées contre l'armée, notamment au moyen de charges explosives qu'il plantait au passage des soldats provoquant la mort d'un des leurs.
Son assassinat est considéré comme un véritable camouflet à l'organisation islamique qui vient de perdre l'un de ses bras droits les plus actifs à Ersal et dans son jurd.

Par ailleurs, un homme d'une quarantaine d'années de la famille Hojeiri a été tué samedi dans ce village, lors d'un échange de tirs entre les membres d'une même famille. Cet incident a été qualifié « d'isolé » par le président de la municipalité, Bassel Hojeiri.

Sur un autre plan, le président de la municipalité de Ersal a appelé hier les agriculteurs du village à observer un sit-in aujourd'hui devant le Sérail pour protester contre la décision du gouvernement de compenser les cultivateurs de pommes et de blé, et non les propriétaires de cerisaies, qui « font vivre près de 7 000 familles » à Ersal, précise M. Hojeiri à L'OLJ. Privé d'accès à leurs terrains agricoles situés dans le jurd depuis que cette région a été bouclée par l'armée pour des raisons de sécurité, les agriculteurs se sont retrouvés depuis plusieurs années dans un état de précarité extrême.

 

Pour mémoire

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Le calme relatif qui prévalait depuis quelque temps à Ersal a été troublé le week-end dernier par l'assassinat d'un grand responsable de l'État islamique dans cette localité, Abou Bakr al-Raqqaoui, originaire de Raqqa, dont le corps a été retrouvé hier au petit matin.
La nouvelle a certes quelque peu apaisé les habitants du village dont plusieurs ont subi les exactions de ce jihadiste...

commentaires (3)

Un combat de "mafieux" avec règlements de comptes, comme à Chicago!

Chammas frederico

10 h 28, le 11 octobre 2016

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Commentaires (3)

  • Un combat de "mafieux" avec règlements de comptes, comme à Chicago!

    Chammas frederico

    10 h 28, le 11 octobre 2016

  • Qu'on liquide cette bactérie wahabite j'ai rien contre, mais le cribler de balles c'est du gâchis, il faudra penser en économiser pour les prochaines bactéries wahabites. On espère très vite.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 44, le 10 octobre 2016

  • Une raccaille en moins !!! Et "ça" prétendait gérer un "état islamique"... Pauvre islam...que ne fait-on pas en ton nom ces derniers temps ! Irène Saïd

    Irene Said

    10 h 01, le 10 octobre 2016

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