90 % des toxicomanes ne bénéficient d’aucun traitement

Réunie hier sous la présidence du député Michel Moussa, la commission parlementaire des Droits de l'homme a constaté l'échec cuisant de la politique nationale de lutte contre les méfaits des stupéfiants et le trafic de drogue, mais aussi l'échec de la campagne de traitement et de réhabilitation des toxicomanes. Elle a insisté sur la nécessité de réactiver le Conseil national des stupéfiants qui « ne s'est jamais réuni en 18 ans » et d'adopter une stratégie nationale de lutte contre la toxicomanie.
Selon M. Moussa, la commission a d'abord écouté quelques explications d'ONG travaillant avec les toxicomanes. « Le taux de traitement des toxicomanes ne dépasse pas 10 % », déplore le député, constatant que 90 % des toxicodépendants ne bénéficient d'aucun traitement. Et pour cause, le manque de structures et d'alternatives proposées par les autorités, d'autant que les associations, dont les moyens sont limités, ne peuvent à elles seules résoudre le problème de la toxicomanie, qui prend « une ampleur démesurée ».
La réunion s'est tenue en présence des députés Ghassan Moukheiber, Nawaf Moussaoui, Nawwar Sahili, Gilberte Zouein, Kassem Hachem, Hikmat Dib et Ali Ammar. Elle a aussi vu la participation du représentant des FSI, le général Ghassan Chamseddine, du commandant Talal Youssef de la Sûreté générale, du chef de la brigade des stupéfiants et de la lutte contre le blanchiment d'argent, le colonel Nizar Jurdi. Parmi les présents également, le juge Mohammad Raad représentant le ministère de la Justice, l'avocate Élisabeth Sioufi de l'ordre des avocats et nombre d'acteurs de la société civile.