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Économie - Pétrole

Après l’accord de l’Opep à Alger, la surprise cède le pas à la prudence

Si les cours du brut ont continué à monter hier, dans le sillage de l'annonce d'une faible réduction de l'offre par le cartel, plusieurs inconnues planent encore.

Après des semaines de tractations et six heures de réunion, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé mercredi soir de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour. Karen Bleier/AFP

L'Opep a surpris le monde entier en annonçant, mercredi soir, un accord sur la réduction de la production d'or noir, poussant les marchés à la hausse. Mais de nombreuses inconnues demeurent.
Après des semaines de tractations et six heures de réunion, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé mercredi soir de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour, contre 33,47 mbj en août. Il s'agit de la plus importante limitation depuis celle décidée pendant la crise de 2008, quand le baril était passé de près de 150 dollars à près de 40.
Dans ce contexte, les cours du pétrole ont prolongé hier leur mouvement haussier. Le contrat novembre sur le brut léger américain (WTI) a pris 1,66 %, à 47,83 dollars le baril, après avoir atteint en séance un pic d'un mois à 48,32. Au moment de la clôture du Nymex, le Brent de mer du Nord prenait 0,80 % à 49,08 dollars. Il était monté auparavant jusqu'à 49,81 dollars, son meilleur niveau depuis le 9 septembre. À la Bourse, les valeurs pétrolières étaient nettement à la hausse comme le français Total et le britannique BP qui gagnaient un peu moins de 4 %, tandis que Royal Dutch Shell progressait de plus de 6 %.
« L'initiative de l'Opep est un événement important pour le marché pétrolier. Il est trop tôt pour dire si cet accord (...) aura un impact sur l'équilibre du marché » où l'offre est surabondante par rapport à la demande, a réagi l'Agence internationale de l'énergie (AIE) qui représente les pays industrialisés consommateurs de pétrole.

 

(Lire aussi : Les espoirs d’un gel de la production de pétrole déjà douchés par l’Opep)

 

Éjecter le pétrole de schiste
Même prudence aux États-Unis, du côté des producteurs de pétrole de schiste. Ce sont eux qui ont contribué à inonder le marché, au grand dam de l'Opep, depuis 2014. L'Arabie saoudite avait tout fait jusqu'ici pour résister à toute réduction de la production afin de maintenir des prix bas et d'éjecter
les producteurs de pétrole de schiste hors du marché, ceux-ci ayant besoin d'un prix du baril plus élevé pour être rentables, compte tenu de leurs coûts de production.
« La décision de l'Opep peut créer une hausse des prix sur le court terme mais la hausse devra être durable sur le long terme pour qu'elle conduise à une augmentation des investissements et des nouveaux projets aux États-Unis », a déclaré à l'AFP Jeffrey Eshelman, porte-parole de l'organisation américaine IPAA, qui regroupe des entreprises du secteur.
D'une manière générale, plusieurs inconnues planent encore sur cet accord aux yeux des analystes, notamment sur les modalités d'application.
« Il est réellement difficile de crier victoire après la décision (que certains qualifient déjà d'historique) de l'Opep d'hier soir », estimaient hier matin les analystes de Mirabaud Securities.
Les décisions concrètes sur les objectifs de production de chacun de ses membres doivent être prises au sommet semestriel de l'Opep le 30 novembre à Vienne. Un facteur important sera l'attitude de la Russie, qui ne fait pas partie de l'Opep mais a déjà dit qu'elle était pour un gel de la production au niveau record atteint en septembre de cette année, tout en estimant qu'un prix « juste » du baril devrait se situer entre 50 et 60 dollars. « Il y a eu une décision très positive hier », a réagi le ministre russe de l'Énergie Alexandre Novak, ajoutant que cet accord aiderait à « réduire la volatilité des prix » mais que son pays ne comptait pas pour autant produire moins. « Tout dépendra de la situation macroéconomique et des plans des compagnies, mais nous nous concentrons sur le maintien des niveaux de production actuels », a déclaré le responsable russe.
Au final, confrontée à la production extérieure au cartel, « l'Opep pourrait donc se retrouver face au même dilemme qu'en 2014 (quand elle a dû se résoudre à laisser plonger les prix pour préserver ses parts de marché, ndlr) et dans ce cas, les consommateurs devraient bénéficier d'un pétrole bon marché pendant un certain temps », ont dit les analystes de Commerzbank. « Enfin, cela reste très théorique », car, dans les faits, il est probable, disent-ils, que « les pays de l'Opep ne vont pas respecter l'accord ».

 

 

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commentaires (2)

DES ACCORDS SANS RAPPORTS SUR L,OR... NOIR BIEN SUR !

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 08, le 30 septembre 2016

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Commentaires (2)

  • DES ACCORDS SANS RAPPORTS SUR L,OR... NOIR BIEN SUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 08, le 30 septembre 2016

  • Quand les prix chutent on met ça sur le compte de la bensaoudie pour la raison qu'elle veut éliminer la concurrence des gaz de schistes américains. Quand il y a accord , on oublie de dire que c'est la bensaoudie qui , étouffée par la faillite, décide de mettre un bémol à son intransigeance . Tout çà pour cacher le fait que les bensaouds ne décident de rien , ils exécutent, c'est tout .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 21, le 30 septembre 2016

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