France : Hollande salue la réouverture de l'imprimerie où s'étaient cachés les tueurs de Charlie Hebdo

Le président français François Hollande a solennellement inauguré jeudi la réouverture de l'imprimerie où s'étaient cachés les tueurs du journal satirique Charlie Hebdo, en janvier 2015, et qui avait été détruite dans un assaut des forces d'élite françaises.

Ici "s'est produit un drame, mais aussi une renaissance et donc une espérance", a déclaré le chef de l'Etat, en décorant le patron de cette petite entreprise de la région parisienne et son employé, qui avaient été retenus quelques heures avec les jihadistes Chérif et Saïd Kouachi.

François Hollande, dont le pays a été frappé par une série d'attentats depuis janvier 2015 (248 morts), a une nouvelle fois appelé les Français à "faire bloc" et à ne pas renier leurs "valeurs" pour affronter le groupe Etat islamique (EI).

Mal en point dans les sondages à sept mois de la présidentielle, le chef de l'Etat multiplie les commémorations liées aux attentats. Le 14 octobre, il présidera à Nice une cérémonie d'hommage aux victimes de la tuerie du 14 juillet (86 morts).

Le 9 janvier 2015, les frères Kouachi s'étaient retranchés dans l'imprimerie de Dammartin-en-Gôële, à une trentaine de kilomètres au nord-est de Paris, alors qu'ils faisaient l'objet d'une vaste traque après avoir abattu douze personnes à la rédaction de Charlie Hebdo et dans leur fuite.

Dans l'imprimerie, ils avaient pris en otage pendant une heure et demie le patron Michel Catalano. Un de ses employés était resté caché pendant plus de huit heures sous un évier à l'insu des deux hommes lourdement armés, avant d'être finalement libéré lors de l'assaut des gendarmes d'élite qui avaient abattu les jihadistes.

"J'ai fait changer l'escalier parce que je ne supportais pas le bruit qu'il faisait (...) C'était un bruit de mort", a confié à des journalistes Michel Catalano, en faisant visiter le bâtiment rénové. Alors que certains lui conseillaient de déposer le bilan, "j'ai décrété que je ne laisserai pas deux terroristes décider de ma vie et de mes choix", a-t-il ensuite déclaré dans un discours.