Un Bosno-Autrichien inculpé pour financement de jihadistes en Syrie

Un Bosno-Autrichien a été inculpé jeudi par le parquet bosnien d'activités "terroristes", accusé d'avoir financé des jihadistes bosniens dans les rangs du groupe Etat islamique en Syrie.

Nedzad Mujic, 57 ans, un Bosnien qui a également la nationalité autrichienne, a été arrêté en août à Sepak, son village natal en Bosnie orientale.
Selon des spécialistes bosniens en terrorisme, les activités des islamistes radicaux en Bosnie sont souvent financées, voire même gérées par des islamistes originaires des Balkans basés à Vienne.
"Nedzad Mujic est inculpé d'avoir fait plusieurs voyages entre l'Autriche et la Syrie, de septembre 2013 à la mi-2015, pour financer en Syrie des membres de l'organisation terroriste Etat islamique", lit-on dans un communiqué.

Selon la même source, il a distribué "plus de 10.000 euros" et remis une voiture tout terrain à des ressortissants bosniens qui ont rejoint les rangs de l'EI. Mujic était également, pendant un certain temps, cuisinier dans une cantine des jihadistes en Syrie.

La Bosnie a durci en 2014 sa législation, prévoyant des peines allant jusqu'à vingt ans d'emprisonnement pour les jihadistes, leurs recruteurs ou financiers. Plusieurs condamnations ont été prononcées ces derniers mois. Plusieurs jihadistes ont plaidé coupables et ont écopé des peines symboliques d'un an de prison, après un accord passé avec le parquet.

Toutefois, les départs de Bosniens vers les terres de jihad en Syrie et en Irak ont quasiment cessé, même si 200 y étaient encore présents à la mi-2016, selon une étude publiée en juin.
Depuis 2012, un total de 330 Bosniens, dont beaucoup de femmes et d'enfants, sont partis en Syrie ou en Irak. Sur 188 hommes, il en reste quelque 90, alors qu'une cinquantaine ont été tués et 47 sont rentrés au pays, selon cette étude.

Environ 50% des quelque 3,5 millions d'habitants de la Bosnie sont des musulmans, dont l'écrasante majorité pratique un islam modéré.