Une fois terminées les 90 minutes du premier débat présidentiel, les deux partis démocrate et républicain ont chacun crié victoire. Il faut dire que l'enjeu était de taille avec 100 millions de téléspectateurs, pour la première fois de l'histoire, et 9 % des électeurs encore considérés comme « hésitants et indécis », qui pourraient faire pencher la balance en faveur d'un candidat ou de l'autre. Dès le début du débat, il y a eu une confrontation entre la nominée démocrate, Hillary Clinton, et le nominé républicain, Donald Trump. Deux candidats tout aussi impopulaires et en quête de pouvoir.
Mme Clinton a mis en avant son expérience mais elle n'a toujours pas résolu son problème de crédibilité. Elle est celle qui avait le plus à perdre durant ce premier débat. Donald Trump, lui, a moins à perdre, car de toute façon, il n'est pas pris au sérieux par une partie de l'électorat. Pourtant, il a marqué un point dans sa prestation en matière économique et surtout, il a été calme et pondéré pour montrer qu'il est présidentiable.
Et puisque les Américains aiment la notion de « qui a gagné, qui a perdu », on a tout de suite étalé les « Snap Polls » (sondages instantanés) qui ont, surtout, reflété la division du pays. Ainsi, la CNN, qui, dès le départ, s'est rangée du côté de Hillary Clinton, a déclaré la victoire totale de l'ancienne secrétaire d'État. M. Trump apparaît toutefois victorieux ailleurs, notamment dans le « Drudge Report », journal électronique des plus conservateurs. La chaîne de télévision Fox qui appuie M. Trump le considère également victorieux.
(Lire aussi : Clinton vs Trump : 1-0 pour la démocrate)
Les « Reality Checks »
Par ailleurs, il existe de plus en plus d'organisations de « Reality Check » qui vérifient constamment la véracité de ce que disent les politiciens et leurs « plumes ». Et dans ce débat, ces organismes n'ont enregistré que neuf déclarations mensongères. Un record par rapport à la multitude de phrases tronquées prononcées dans le passé.
À noter aussi qu'il ne faut pas s'attendre à ce qu'un débat provoque un « Knock Out », c'est-à-dire que le plus performant prenne, automatiquement, la direction de la Maison-Blanche. On rappelle, à ce sujet, que durant la dernière élection présidentielle de 2012, le président Obama avait fait un flop, lors du premier débat, face à son rival républicain, Mitt Romney. Cela ne l'a pas empêché, au second tour, de retrouver son brio et de mettre fin à la carrière politique de M. Romney. Les actuels candidats peuvent aussi changer de peau au prochain débat, fixé au 9 octobre. On y prévoit un M. Trump qui retrouvera son naturel agressif, combatif et irrévérencieux, et une Mme Clinton passant aussi à l'attaque. Le « Donald » a d'ores et déjà promis de « taper plus fort » au prochain débat. Il est en tout cas reparti à l'offensive dès mardi en appelant son adversaire « Hillary la crapule ». « Il n'y a pas plus malhonnête qu'elle », a-t-il déclaré. « J'ai retenu mes coups, je ne voulais rien faire qui puisse la gêner, mais je l'ai observée, elle est coincée dans le passé », a-t-il ajouté concernant le premier débat.
Mme Clinton était, quant à elle, extrêmement confiante, assurée d'avoir remporté la première manche. « Tout le monde a pu voir son attitude, son caractère, son comportement sur le plateau, et les gens ont pu en tirer leurs conclusions », a-t-elle dit, avant un meeting mardi en Caroline du Nord. Tout en se moquant de son adversaire qui s'est plaint après le débat d'avoir eu des problèmes de micro. « Si on se plaint du micro, c'est qu'on ne passe pas une bonne soirée », a lâché la candidate avant de tourner les talons.
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