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Liban - Tribune

Les Kataëb et la crise des déchets

Dans un article publié dans L'Orient-Le Jour du mardi 20 septembre 2016, M. Fady Noun dénonce l'incurie des responsables face à la crise des déchets.
Nul ne saurait le lui reprocher. M. Noun dénonce l'imprévoyance et la corruption des pouvoirs publics qu'il qualifie de « hautes sphères » : « (...) cette crise fut également une crise d'imprévoyance et de corruption venue des plus hautes sphères de l'État, et souvent une succession de mensonges qui a épuisé la santé, la vigilance et la confiance de beaucoup. »
M. Noun aurait dû, en revanche, éviter de tomber dans le piège tendu précisément par lesdites « hautes sphères ». En acceptant de lier, même partiellement, cette crise au mouvement de protestation que le parti Kataëb avait engagé, M. Noun a fait involontairement le jeu des « hautes sphères » qu'il dénonce.
Certes, M. Noun ne prend pas à son compte cette logique puisqu'il indique : « Les déchets stockés 23 jours durant n'ont plus leur place, assure-t-on, dans la zone de stockage de Dora... » L'ennui, c'est que le « on » qui « assure » auquel se réfère M. Noun n'est personne d'autre que « les hautes sphères » stigmatisées par M. Noun dans son article.
M. Noun a, au contraire, bien compris que le maintien des déchets dans les rues constituerait « une sorte de » leçon, « qui s'avère malheureusement être une "punition collective", en interdisant le ramassage immédiat de tous les déchets, y compris des sacs en état de pourriture avancée, sous prétexte qu'il n'y a pas pour eux d'espace de stockage à Dora ».
Il est important de préciser que « les hautes sphères » ont toujours recours à toutes sortes de « punitions » à l'encontre de tous ceux qui essayent de les empêcher de nuire. Il est également important de préciser que la zone de stockage est censée recevoir les déchets encore 7 à 8 mois avant que la mer n'en soit, hélas, également la destination. Rien n'empêche donc le ramassage des poubelles.
Nul ne doute de la bonne foi de M. Noun qui est scandalisé, à l'instar du parti Kataëb et des citoyens en général, par la pseudo-solution imposée et qui se résume à entasser, de manière sauvage, les poubelles en l'état, sur la côte du Metn.
Mais certains faits méritent d'être précisés pour éviter que « les hautes sphères » ne réussissent, à la fois, leurs méfaits écologiques, d'une part, et leur stratégie pour faire taire ceux qui dénoncent les abus, d'autre part :
1. Le mouvement initié par le parti Kataëb n'a absolument pas empêché le ramassage des déchets qui s'est poursuivi pendant une dizaine de jours après le début du mouvement.
2. Les Kataëb n'ont pas interdit l'accès à la zone de stockage qui est censée accueillir encore 7 à 8 mois de poubelles. « On » a décidé de fermer l'accès à la zone de stockage pour forcer la « solution », c'est-à-dire pour entasser, sans aucun tri ni traitement, la poubelle le long de la côte du Metn.
3. Il est évident que rien n'empêche aujourd'hui, pas plus que lors du mouvement Kataëb, le ramassage des déchets.
Les poubelles existantes, comme toutes celles qui seront envoyées sur la côte du Metn, seront entassées comme elles le sont aujourd'hui dans les rues, mais elles seront cachées des regards. C'est la politique de l'autruche !
Face à la catastrophe provoquée par la « solution » adoptée, le parti Kataëb avait le devoir d'agir.
Le crime aurait été de rester silencieux et inactifs !
Le parti Kataëb se bat maintenant pour couper à la source cette catastrophe par un tri et un traitement régionaux. Bickfaya et Beit Mery ont commencé. Le Kesrouan, par le biais du président de la Fédération des municipalités, s'y est engagé.
Le parti Kataëb a également obtenu que le gouvernement n'empêche pas les actions régionales de tri et de traitement comme il le faisait avant la protestation du parti.
Fallait-il interrompre le mouvement ? Les avis sont partagés, mais le chantage exercé sur les citoyens ne pouvait être ignoré par le parti Kataëb.
Samy Gemayel rêve d'activisme comme le prétend M. Noun ? Les jeunes du parti ont accepté de rester 23 jours dans un environnement immonde pour essayer de sauver la côte et protéger la santé des citoyens. Samy Gemayel rêve certainement, mais d'un Liban meilleur, et il s'est engagé à œuvrer dans cette voie !

Dans un article publié dans L'Orient-Le Jour du mardi 20 septembre 2016, M. Fady Noun dénonce l'incurie des responsables face à la crise des déchets.Nul ne saurait le lui reprocher. M. Noun dénonce l'imprévoyance et la corruption des pouvoirs publics qu'il qualifie de « hautes sphères » : « (...) cette crise fut également une crise d'imprévoyance et de corruption venue des plus...

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