Le Hamas a rejeté une offre israélienne d'échange de corps et de prisonniers

Le mouvement islamiste Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza a refusé d'échanger les corps de deux soldats israéliens contre une vingtaine de corps de Palestiniens et autant de prisonniers, a indiqué mardi un haut responsable israélien.

"Nous avons 18 habitants de Gaza prisonniers depuis la guerre de 2014 et 19 corps que nous avons proposé d'échanger contre les corps des deux soldats israéliens", a déclaré Lior Lotan, un négociateur israélien chargé des otages et des soldats disparus, dans une rare intervention lors d'une conférence sur la lutte antiterroriste à Herzliya, près de Tel-Aviv.

Le Hamas détiendrait les corps du sergent Oron Shaul et du sous-lieutenant Hadar Goldin, tués dans la bande de Gaza au cours de la guerre de juillet-août 2014 entre Israël et des groupes armés palestiniens.
Le mouvement islamiste entretient l'ambiguïté sur leur compte, sans contester l'idée qu'il détiendrait les dépouilles.
Selon Lior Lotan, Israël a proposé d'échanger des civils Israéliens qui seraient retenus dans la bande de Gaza contre des dizaines de Gazaouis entrés clandestinement en Israël depuis 2014 mais le Hamas a également rejeté l'offre.
M. Lotan n'a pas évoqué comment Israël aurait communiqué avec le Hamas. L'intervention publique d'un officiel israélien chargé d'un dossier aussi sensible est extrêmement rare.

Israël et le Hamas se sont livré trois guerres entre 2008 et 2014 et observent depuis un cessez-le-feu précaire.

Concernant le sort -pour l'heure inconnu- de trois civils israéliens, présentés comme mentalement perturbés et qui se seraient introduits dans la bande de Gaza, le négociateur israélien a affirmé: "Ces hommes sont malades. Il s'agit d'un dossier humanitaire et pas sécuritaire".
Israël interdit l'accès de la bande de Gaza à ses ressortissants.

M. Lotan a par ailleurs indiqué que l'Etat hébreu "ne pouvait pas accepter" que "le Hamas pose des conditions préalables (à des échanges), comme la libération de prisonniers palestiniens sans lien avec la bande de Gaza ou avec le conflit de 2014".

Mort ou vivant, un Israélien, a fortiori un soldat, est une monnaie d'échange précieuse. Israël a procédé par le passé avec des organisations ennemies à des échanges de prisonniers ou de corps pour ramener des Israéliens au pays.
Dans un pays régulièrement en guerre où l'armée est une institution centrale, le sort des soldats qui ne sont pas rentrés du combat peut prendre des allures de cause nationale.