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À La Une - environnement

Le nombre de moineaux de Paris en chute accélérée

"Il n'y a sûrement pas une cause unique".

Petit, rond, sautillant, le moineau est une figure familière de Paris mais ses effectifs fondent à une vitesse accélérée, au point qu'il a quasiment disparu par endroits. AFP / JACQUES DEMARTHON

Petit, rond, sautillant, le moineau est une figure familière de Paris mais ses effectifs fondent à une vitesse accélérée, au point qu'il a quasiment disparu par endroits, victime notamment de la "gentrification" de la capitale française.

"La chute est globale et très importante. Depuis 2010, est-ce que c'est 50% des effectifs qui ont disparu ou plus? Je suis incapable de le préciser, mais on est dans ces ordres-là", dit Frédéric Malher, président du Centre ornithologique d'Ile-de-France (Corif), la région parisienne, qui les compte depuis 13 ans avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). "La baisse a été relativement légère mais régulière les dix premières années, mais elle s'est vraiment accélérée depuis", ajoute-t-il.

Des chiffres précis devraient être disponibles fin 2016-début 2017, après le traitement des données collectées par le Muséum national d'histoire naturelle, indique-t-il. "On a la sensation qu'il y a nettement moins de moineaux" à Paris et que le phénomène s'est accéléré ces dernières années, abonde Maxime Zucca, ornithologue à Natureparif, l'organisme chargé de surveiller la biodiversité dans la région capitale.
Quantifier le déclin du "passer domesticus", alias le moineau domestique, est difficile "parce qu'on n'a jamais eu d'estimation fiable" de ses populations, explique-t-il. Il faudrait "des milliers d'ornithologues pour tout dénombrer, du coup on extrapole à partir des comptages effectués ici et là".

Selon Olivier Païkine, ornithologue chargé d'études à la LPO, Paris intra-muros (hors les Bois de Boulogne et de Vincennes, aux périphéries ouest et est de la ville)) abritait "5.000 à 10.000 couples" de moineaux en 2010.

C'est quatre à huit fois mois qu'en 1962, quand leur population était estimée à "43.000 couples". "Il y a des endroits où ils ont quasiment disparu", relève-t-il, faisant état d'"un effondrement" dans certains quartiers comme le 15e arrondissement, le plus grand de la capitale.

Au niveau national, de 2004 à 2014, la population de moineaux a connu "un déclin relativement faible: moins 17%", indique M. Malher. En Ile-de-France, la baisse a été "un peu plus forte: moins 28%".

 

Pas de cause unique
Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer ce déclin. "Il n'y a sûrement pas une cause unique", estime Frédéric Malher, pour qui les pierrots parisiens sont surtout confrontés à des problèmes d'habitat et de nourriture. "Le moineau fait son nid dans un trou (...) il aime bien les bâtiments un peu déglingués, donc quand on rénove un bâtiment ancien, on fait disparaître" son habitat, explique-t-il.

Si on dénombre souvent plus de moineaux dans les quartiers populaires, c'est aussi parce qu'ils comptent "plus de friches, d'espaces délaissés", souligne M. Zucca.
Un environnement indispensable aux piafs pour se fournir en insectes destinés à leur progéniture. Or dans l'agglomération parisienne, les friches ont diminué de moitié en 30 ans. Le moineau serait donc victime de la "gentrification" de la capitale.

Certains incriminent aussi l'épervier, apparu récemment à Paris et qui se nourrit d'oiseaux, ou les pesticides.
Autre piste: les ondes, en forte augmentation. Il a été montré que les ondes radio perturbent le système d'orientation des rouges-gorges.

Concernant les moineaux, "il pourrait y avoir quelque chose à chercher sur toutes les ondes présentes en ville" mais cette hypothèse n'est "pas du tout vérifiée", souligne M. Zucca. "Passer domesticus" n'est pas la seule espèce dont la population diminue à Paris: confrontés au même problème de nourriture, d'autres granivores, comme le serin cini, le chardonneret ou le verdier, subissent le même sort.

La capitale française n'est pas la seule grande ville européenne, où le moineau se fasse rare, selon Olivier Païkine. "C'est à Londres qu'a été remarquée pour la première fois la chute de ses effectifs: moins 60% entre 1994 et 2000", explique-t-il.

Depuis, outre Paris, des baisses ont été notées à Berlin, Bruxelles, Prague, Moscou, Amsterdam, Edimbourg, Hambourg, Milan, Florence...

 

Petit, rond, sautillant, le moineau est une figure familière de Paris mais ses effectifs fondent à une vitesse accélérée, au point qu'il a quasiment disparu par endroits, victime notamment de la "gentrification" de la capitale française.
"La chute est globale et très importante. Depuis 2010, est-ce que c'est 50% des effectifs qui ont disparu ou plus? Je suis incapable de le préciser,...

commentaires (2)

Pour faire fuir les moineaux , les agriculteurs plantent un épouvantail . A Paris il y en a un gros ...devinez qui c'est ? un indice , il fait peur à 88% des français eux mêmes ..lol.

FRIK-A-FRAK

12 h 34, le 28 août 2016

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Commentaires (2)

  • Pour faire fuir les moineaux , les agriculteurs plantent un épouvantail . A Paris il y en a un gros ...devinez qui c'est ? un indice , il fait peur à 88% des français eux mêmes ..lol.

    FRIK-A-FRAK

    12 h 34, le 28 août 2016

  • Depuis l'arrivée de Normal 1er au pouvoir ..il y a forcément, moins de moineaux et plus de pigeons...

    M.V.

    07 h 44, le 28 août 2016

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