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Moyen Orient et Monde - Syrie

Accord sur l’évacuation de milliers de rebelles et civils de Daraya

La Turquie renforce son opération à Jarablous.

Des Syriens tentent de secourir un garçon blessé par les bombardements du régime sur un quartier rebelle d’Alep. Ameer Alhalabi/AFP

Un accord est intervenu hier pour l'évacuation de milliers d'insurgés et civils de Daraya, ville rebelle proche de Damas assiégée depuis 2012, selon l'agence officielle syrienne Sana. « Selon un accord, 700 hommes armés avec leurs armes individuelles vont sortir de Daraya pour se rendre dans la ville d'Idleb (Nord-Ouest) alors que 4 000 hommes, femmes et leurs familles seront dirigés vers des centres d'hébergement », a précisé l'agence. Les rebelles devront rendre leurs armes lourdes, moyennes et légères à l'armée. « L'étape suivante sera l'entrée de l'armée dans la localité », a indiqué une source militaire à l'AFP. Un responsable rebelle dans la ville a confirmé qu'il y avait un accord « pour vider la ville en faisant sortir les civils et les combattants dès vendredi ».
Fief rebelle très symbolique, Daraya a été l'une des premières villes à se soulever contre le régime en 2012 et l'une des premières aussi à être assiégées. Le gouvernement de Damas a toujours refusé de laisser entrer de l'aide à Daraya, alors qu'il l'a
autorisé dans plusieurs autres localités. Le régime tente depuis quatre ans de reprendre la localité, très proche de la base aérienne de Mazzé, siège des services de renseignements de l'armée de l'air et de leur prison.

Jarablous
Plus au Nord, la Turquie a envoyé hier un nouveau convoi de blindés en territoire syrien, au lendemain d'une offensive éclair des rebelles syriens qu'elle a soutenue et qui a permis de reprendre au groupe État islamique (EI) la localité de Jarablous, près de la frontière. Dix chars, dix véhicules blindés de transport de troupes, des ambulances ainsi que des engins lourds ont franchi la frontière à la hauteur de la localité turque de Karkamis (Sud-Est) et sont entrés sur le sol syrien, où l'on entendait sporadiquement des rafales et des explosions.
En quelques heures seulement, lors de cette opération baptisée « Bouclier de l'Euphrate » (du nom du fleuve voisin), des centaines de rebelles syriens appuyés par l'aviation et les chars turcs ont pris Jarablous (nord de la Syrie).
Par cette opération militaire, la plus grosse jamais lancée par la Turquie depuis le début du conflit syrien, Ankara répond d'une part à l'attentat qu'il a attribué à l'EI qui a tué 54 civils à Gaziantep (Sud-Est) samedi dernier. Mais celle-ci vise aussi à stopper l'expansion kurde à sa frontière.
« Nous pensions faire cette opération en juin 2015 mais elle a été retardée en raison de trois facteurs », a expliqué un responsable turc sous couvert d'anonymat, citant la réticence de l'armée turque, le faible soutien de Washington à un tel plan et l'incident aérien avec la Russie qui a provoqué une crise russo-turque.
L'autre grand objectif avoué de l'opération est de mettre un terme à l'avancée de la milice kurde. « Nous allons faire en sorte que le PYD (principale milice kurde en Syrie) ne remplace pas Daech (acronyme arabe de l'EI) dans cette zone », a dit hier le ministre turc de la Défense Fikri Isik.
La rapidité de la reconquête de Jarablous a stupéfié les analystes alors que la capture par les Kurdes de localités tenues par l'EI dans le nord de la Syrie, comme Kobané ou Manbij, avait nécessité de longs combats.
Hier, le vice-président américain Joe Biden a estimé que « les Turcs sont prêts à rester aussi longtemps qu'il le faudra (en Syrie) dans l'objectif de neutraliser l'EI », saluant « le changement graduel de mentalité » d'Ankara à l'égard du mouvement jihadiste.
De son côté, le secrétaire d'État américain John Kerry a indiqué au téléphone à son homologue turc Mevlüt Cavusoglu que « les forces YPG/PYD sont en train de se replier vers l'est de l'Euphrate », selon un communiqué des services du ministre turc. Le ministre turc de la Défense, Fikri Isik, a pour sa part exigé que ce repli se termine rapidement et a averti, à défaut, que « la Turquie a tous les droits d'intervenir ».

Raqqa
Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a de son côté affirmé qu' « une petite partie des FDS s'est retirée à l'est de l'Euphrate », mais que « le gros de ces forces est encore à l'ouest ».
La coalition sous commandement américain a, pour sa part, indiqué hier que les combattants des FDS, incluant les peshmergas kurdes, se sont repliés sur la rive orientale de l'Euphrate afin de préparer l'offensive contre Raqqa, capitale de fait de l'EI en Syrie. « Les Forces démocratiques syriennes sont passées à l'est de l'Euphrate pour préparer une éventuelle libération de Raqqa », a ainsi déclaré un porte-parole de l'opération Inherent Resolve sur son compte Twitter.
En soirée, l'agence Anadolu a annoncé que les forces turques ont procédé à des tirs d'artillerie sur des combattants du PYD dans le nord de la Syrie, après que ceux-ci eurent gagné du terrain en violation d'un accord avec les États-Unis.
Enfin, à Alep, au moins onze enfants et quatre femmes ont été tués hier par des barils d'explosifs lancés par des hélicoptères du régime sur un quartier rebelle du sud de la ville, a indiqué l'OSDH.

(Sources : agences)

Un accord est intervenu hier pour l'évacuation de milliers d'insurgés et civils de Daraya, ville rebelle proche de Damas assiégée depuis 2012, selon l'agence officielle syrienne Sana. « Selon un accord, 700 hommes armés avec leurs armes individuelles vont sortir de Daraya pour se rendre dans la ville d'Idleb (Nord-Ouest) alors que 4 000 hommes, femmes et leurs familles seront...

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