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Économie - Dieselgate

Tests antipollution : la France a-t-elle protégé Renault ?

Le rapport de la commission Royal avait conclu à l’impossibilité de « se prononcer définitivement sur la présence ou l'absence de logiciels » tricheurs « dans les véhicules testés ». Loic Venance/AFP

Le rapport de la commission d'enquête sur les émissions polluantes des moteurs diesel, publié fin juillet, « a omis des détails significatifs » sur des véhicules du constructeur français Renault, a affirmé hier le Financial Times.
Trois membres de cette commission indépendante, créée fin 2015 par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, après le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, ont indiqué au quotidien britannique que le rapport final rédigé par le gouvernement ne comprenait pas toutes leurs découvertes. Ces sources anonymes évoquent en particulier le déroulement des tests du modèle Renault Captur, dont le système de dépollution du moteur effectuait des purges comme si le véhicule avait détecté qu'un essai était en cours. « Nous ne pouvons pas être sûrs que le logiciel embarqué a détecté le test en soi, mais il semble que Renault a optimisé son filtre à oxyde d'azote pour ce type de conditions très spécifiques », a déclaré un membre de la commission au Financial Times. Le même modèle avait fait l'objet d'un rappel dès novembre 2015, en raison d'une « erreur de calibrage » de ce même système de dépollution sur plus de 15 000 véhicules, selon le constructeur.
Le rapport de la commission Royal avait conclu à l'impossibilité de « se prononcer définitivement sur la présence ou absence de logiciels » tricheurs « dans les véhicules testés », tout en regrettant qu'il n'ait « pas été possible d'avoir accès à l'ensemble des logiciels embarqués ».
« Nos véhicules ne sont pas équipés de logiciels truqueurs », a répondu à l'AFP un porte-parole de Renault, ajoutant que le groupe « a pleinement coopéré avec la commission en fournissant toutes les explications techniques qui ont été demandées ».
« Il manque des informations dans le rapport », a toutefois souligné Charlotte Lepitre, de l'association France Nature Environnement, interrogée par l'AFP, signalant des lacunes dans les comptes rendus des auditions des constructeurs et l'absence d'éléments émanant de la direction de la répression des fraudes (DGCCRF), après ses perquisitions dans plusieurs sites de Renault en début d'année. « Ce qui manque ne concerne pas que Renault », a-t-elle poursuivi, sans nommer d'autres constructeurs.
« Le rapport n'est pas exhaustif de tout ce qui s'est dit sur tous les constructeurs, mais ça ne me paraît pas de nature à masquer des éléments essentiels », a estimé pour sa part Éric Horlait, directeur général délégué de l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria).
Contacté, le ministère de l'Environnement a fait savoir que Mme Royal « fait l'expertise des propos tenus » dans le Financial Times et s'exprimera de façon officielle « dans les 48 heures ».
(Source : AFP)

Le rapport de la commission d'enquête sur les émissions polluantes des moteurs diesel, publié fin juillet, « a omis des détails significatifs » sur des véhicules du constructeur français Renault, a affirmé hier le Financial Times.Trois membres de cette commission indépendante, créée fin 2015 par la ministre de l'Environnement, Ségolène Royal, après le scandale des...

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