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Moyen Orient et Monde - Conflit

Washington envoie des avions de chasse protéger ses conseillers en Syrie

Des civils kurdes syriens fuient des bombardements dans le gouvernorat de Hassaké le 18 août 2016. Delil Souleiman/AFP

Washington est intervenu pour la première fois directement contre le régime syrien en envoyant dans le nord-est de la Syrie des avions pour protéger ses forces spéciales qui conseillent des combattants kurdes, visés hier pour le deuxième jour consécutif par des bombardements du pouvoir. « Cela a été fait pour protéger les forces de la coalition » antijihadiste, a précisé hier le capitaine Jeff Davis, porte-parole du Pentagone, à propos de l'envoi jeudi des avions qui marque une nouvelle escalade dans le conflit syrien.

Il n'y a toutefois pas eu d'affrontements directs, puisque le temps que les avions américains arrivent sur la zone près de la ville de Hassaké, les appareils syriens étaient déjà partis. Les avions de la coalition mènent à présent davantage de patrouilles dans cette région. Les frappes de jeudi ont pris pour cible des forces kurdes qui s'entraînaient sous la supervision de conseillers spéciaux américains, selon le Pentagone.

C'était la première fois depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011 que l'armée de l'air syrienne frappait des positions kurdes. « C'est très inhabituel, nous n'avions jamais vu le régime mener ce type d'action contre les forces kurdes auparavant », a souligné Jeff Davis. « Nous considérons ces situations qui mettent en danger la coalition comme très sérieuses et nous avons tout à fait le droit de nous défendre », a repris M. Davis.

 

(Lire aussi : L’opposition syrienne, entre manipulations externes et méfiance interne)

 

Arrivée de renforts
Ces avertissements ne semblent guère avoir été entendus, car les avions du régime syrien ont de nouveau frappé hier des secteurs tenus par les forces kurdes à Hassaké. « Il n'y a pas de forces spéciales américaines dans la ville, mais elles sont présentes dans les bases américaines situées à environ six kilomètres au nord », a précisé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Celui-ci a d'ailleurs confirmé « l'arrivée de renforts dans ces bases aujourd'hui, de soldats arrivant de Syrie et de l'étranger, accompagnés par des hélicoptères militaires ». Les deux tiers de Hassaké sont contrôlés par les Kurdes et le reste par le régime du président Bachar el-Assad.

Dans un communiqué, l'armée syrienne a accusé hier les forces kurdes d'avoir « encerclé » Hassaké et d'avoir bombardé la ville à l'artillerie « causant des victimes civiles et militaires ». « Malgré toutes les tentatives pour (...) rétablir la stabilité dans la ville, les Assayech n'ont pas coopéré et ont continué leurs crimes pour prendre le contrôle de Hassaké », poursuit l'armée. Cela a nécessité « une réponse appropriée de la part de l'armée syrienne qui a ciblé l'origine des tirs et les positions des auteurs de ces crimes ».

 

(Lire aussi : À Hassaké, un nouveau tournant de la guerre en Syrie ?)

 

Parallèlement, le ministère russe de la Défense a annoncé hier avoir frappé Fateh al-Cham (ex-Front al-Nosra) depuis ses navires de guerre déployés en Méditerranée. « Un poste de commandement et une base des terroristes à Daret Ezaa (à l'ouest d'Alep), ainsi qu'une usine de fabrication et un important dépôt de munitions dans la région d'Alep ont été détruits à l'issue de ces frappes », précise le communiqué.
Enfin, un hélicoptère de l'armée syrienne a largué un baril d'explosifs incendiaires sur le seul hôpital de la ville de Daraya contrôlée par les rebelles, dans les faubourgs de Damas, ont rapporté hier un groupe insurgé et l'OSDH. La vingtaine de personnes présentes à l'intérieur du bâtiment ont pu être évacuées, mais l'hôpital a été totalement détruit par les flammes, a précisé Issam al-Reiss, porte-parole de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la région.

 

 

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