L'Australie a renvoyé dans leur pays six Sri-Lankais qu'elle avait interceptés à bord d'un bateau tentant de gagner illégalement les côtes de l'île-continent, a annoncé mercredi le ministre australien de l'Immigration Peter Dutton.
L'Australie mène une politique d'immigration extrêmement restrictive depuis que le gouvernement a lancé en 2013 l'opération "Frontières souveraines" pour décourager les réfugiés d'arriver par la mer en Australie.
La marine intercepte les bateaux transportant des migrants et les renvoie vers leur point de transit, souvent l'Indonésie. Les migrants qui parviennent à gagner les rives de l'Australie sont, eux, placés dans des camps de rétention offshore où ils vivent dans des conditions dénoncées par les organisations de défense des droits de l'Homme.
L'Australie est aussi critiquée pour l'opacité dans laquelle cette politique est menée.
Mercredi, M. Dutton n'a à nouveau donné aucun détail sur les conditions dans lesquelles le bateau de réfugiés avait été repéré et intercepté. Il n'a pas indiqué si les personnes à bord avaient pu faire une demande d'asile et comment elles avaient été renvoyés dans leur pays.
"L'Australie a renvoyé hier au Sri Lanka un groupe de Sri-Lankais après avoir récemment intercepté un projet de passage de clandestins", a déclaré le ministre dans un communiqué.
"Six Sri-Lankais qui tentaient d'entrer illégalement en Australie se trouvaient à bord du bateau qui a été intercepté à son approche de l'Australie", a-t-il dit.
Canberra affirme que cette politique de fermeté permet de sauver des vies. En juin, le Premier ministre Malcolm Turnbull avait affirmé que 28 bateaux transportant un total de 734 personnes avaient été refoulés depuis le retour des conservateurs au pouvoir en septembre 2013.
Des médecins, des avocats et de nombreuses associations ont dénoncé le système australien de déportation des migrants, et les conditions de vie des réfugiés dans les camps offshore à l'abri des regards extérieurs.
De nombreux rapports ont été publiés, documentant des violences physiques et psychologiques dans ces camps, et les graves problèmes mentaux des réfugiés qui y vivent indéfiniment sans aucune perspective d'en sortir.
Début août, deux chercheurs d'Amnesty International et Human Rights Watch ont accusé l'Australie, après une enquête menée sur l'île de Nauru, d'avoir délibérément choisi de fermer les yeux sur les abus commis contre les réfugiés pour dissuader les demandeurs d'asile de tenter de rejoindre son territoire.
"La politique d'exil des demandeurs d'asile qui arrivent par bateau est cruelle à l'extrême", déclare Anna Neistat, d'Amnesty.
"Rares sont les pays qui vont aussi loin pour infliger délibérément des souffrances aux gens cherchant la sécurité et la liberté."
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