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Liban - hommage

Un être d’exception

Samir FRANGIÉ

Avec la disparition d'Antoine Béchara, une page peu connue de l'histoire de notre pays est tournée.
Cet homme, qui a dirigé la CGTL de 1983 à 1991, a posé les jalons de ce qui allait devenir en 2005 le « printemps de Beyrouth ».

Rejetant la violence sous toutes ses formes, il organise en 1987 une manifestation pour tenter de lever les barrières dressées entre les deux régions de Beyrouth. Il écrit dans Lettre à mon fils que L'Orient-Le Jour publie le 30 septembre 2014 : « Le jour où j'ai appelé les Libanais de tous bords à s'unir et qu'ils ont répondu à mon appel, j'ai compris que le rêve d'un Liban uni que je caressais était une réalité ; surtout lorsque ces vagues humaines longtemps séparées par la guerre se sont mises à pleurer de joie, danser et s'embrasser. J'ai compris ce jour-là que le peuple libanais est attaché à son unité et son pays. »

Il s'emploie après l'organisation de cette manifestation à nouer des liens avec tous les mouvements qui voulaient mettre un terme au règne des milices, notamment avec le Mouvement culturel d'Antélias que dirigeait le père Maroun Atallah, le Club culturel de Tripoli que présidait Rachid Jamali, le Mouvement des handicapés créé par Nawaf Kabbara, qui organise la « marche des handicapés » de Halba à Naqoura...

Cet homme, avec lequel j'ai beaucoup travaillé jusqu'à ces derniers mois, a toujours fait preuve d'un courage exceptionnel et n'a jamais baissé les bras, refusant d'être enfermé dans un ghetto communautaire et appelant la jeunesse libanaise à « agir dans l'unité en vue d'affranchir le pays du joug de la politique traditionnelle, cause de tous les malheurs des Libanais ».
Il laisse derrière lui un héritage considérable, mélange fusionnel, éternel, de justice sociale, de dignité humaine, d'amour de la liberté, et surtout d'insubmersible espoir.

 

Portrait
Antoine Béchara, le syndicaliste qui a défié la guerre et la division

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