Syrie: 20 civils tués dans des raids dans la province d'Alep (ONG)

Les avions du régime syrien et de son allié russe ont bombardé vendredi les quartiers rebelles d'Alep et trois autres localités proches, faisant au moins 20 morts dont cinq enfants parmi les civils, a indiqué une ONG.

Dans la ville d'Alep, capitale de la province du même nom, l'intensité des frappes a baissé ce qui a permis aux habitants des quartiers rebelles de se rendre en grand nombre dans les marchés pour faire des provisions après des semaines de pénurie, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Les raids ont eu lieu deux jours après une proposition de "pause humanitaire" russe de trois heures par jour à Alep, jugée insuffisante pour acheminer l'aide par l'Onu qui a réclamé de nouveau une trêve de 48 heures.
Les frappes ont ciblé outre les quartiers sous contrôle des rebelles dans l'est d'Alep, la localité de Hayyan à 15 km plus au nord et celles de Daret Ezza et Ourm al-Koubra, à 30 et 19 km plus à l'ouest, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Douze civils, dont cinq enfants, ont péri dans la localité de Hayyan, et huit dans les deux autres localités, a indiqué l'OSDH.

Malgré ces frappes, les habitants des quartiers rebelles d'Alep se sont rués pour faire leurs achats aux marchés bien achalandés avec des légumes et des produits de base.
"Les marchés sont pleins, il y a des légumes, des oeufs, de la viande. Tous est devenu disponible", a dit Abou Mohammad, l'un des commerçants dans le quartier Ferdaous.

Les rebelles ou les commerçants parviennent à faire entrer de la nourriture et du diesel à leurs quartiers par une route de ravitaillement alternative ouverte après leur prise du quartier gouvernemental de Ramoussa dans le sud-ouest d'Alep. Les nouveaux produits ont vraisemblablement pu arriver dans la ville vendredi.

Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers rebelles à l'est et quartiers prorégime à l'ouest. La deuxième ville de Syrie est devenue enjeu crucial d'une guerre qui a fait plus de 290.000 morts depuis 2011.
Environ 1,5 million de personnes vivent dans l'angoisse d'un siège, 250.000 dans l'est et environ 1,2 million à l'ouest.

En ouvrant la route via Ramoussa, à la périphérie sud d'Alep, les rebelles avaient brisé le 6 août le siège de leurs quartiers imposé pendant trois semaines par le régime.
Selon des habitants, les groupes électrogènes fonctionnent à nouveau grâce à l'arrivée de diesel et fournissent aux habitations davantage d'heures de courant.

Au sud de la ville, les combats entre forces prorégime et rebelles se poursuivent, les premiers cherchant à reprendre le terrain perdu et à assiéger totalement de nouveau les quartiers rebelles, selon l'OSDH.