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France : la justice refuse la fermeture des petits commerces dans la "Jungle" de Calais

L'Etat français a essuyé une défaite dans sa tentative de réglementer les activités du camp de migrants de la "Jungle" de Calais (nord), la justice ayant refusé vendredi de l'autoriser à fermer les petits commerces apparus sur le site.

Cette décision, contre laquelle le représentant de l'Etat va se pourvoir en cassation, survient alors la situation s'envenime dans le bidonville en raison d'un afflux très important de nouveaux migrants, selon deux organisations non gouvernementales présentes sur place.

La "Jungle" de Calais, où affluent régulièrement des migrants espérant passer en Angleterre, accueille aujourd'hui plus de 9.000 personnes, soit 2.000 de plus qu'en juillet, selon un décompte des associations l'Auberge des Migrants et Help Refugees.
Selon ce recensement réalisé du 6 au 9 août, 9.106 personnes vivent sur le site. Parmi elles, 865 mineurs, dont 676 non accompagnés, ont précisé les ONG vendredi.
D'ici un nouveau recensement la semaine prochaine, l'Etat français s'en tient pour sa part à 4.500 migrants, décomptés à la mi-juin.

Les deux ONG soulignent qu'"il n'y a plus de place pour installer les tentes données aux nouveaux arrivants" et que "la proximité des abris rend les risques d'incendie considérables". Elles relèvent également que l'ambiance dans la Jungle est "très tendue" car les structures ouvertes sur place par des ONG sont débordées. Ainsi, au centre d'accueil de l'association Vie Active, "pour la distribution des 3.500 repas distribués, il y a trois heures d'attente", ont-elles affirmé.

Le gouvernement français a toujours dit que la "Jungle" n'avait "pas vocation à perdurer", et a déjà fermé en février la partie sud du camp. Mais selon des associations, l'Etat n'a pas assez de solutions de relogement pour évacuer également la zone nord.
Fin juillet, les autorités avaient par ailleurs déclenché une vaste opération de contrôle des commerces qui ont fleuri dans la "Jungle" : restaurants, épiceries, artisans.

Mais la justice a rejeté vendredi leur demande de fermeture des 72 commerces informels tenus illégalement dans le camp par des migrants.
Selon le juge, ces commerces "ne bénéficient d'aucune autorisation administrative" mais "ces épiceries, cafés, restaurants remplissent d'autres fonctions" que l'alimentation des migrants qui "vivent dans des conditions de précarité extrême et de total désoeuvrement". Ces lieux, ajoute-t-il, "constituent des lieux de rencontre apaisés entre migrants et avec (les) bénévoles".

Mary Jones, la créatrice du "Kids Café", l'un des lieux visés, s'est dite "ravie" de cette décision. "Nous allons pouvoir resservir des repas chaque jour à quelque 200 enfants de 7 a 18 ans", a-t-elle affirmé lors d'un point presse.
Après avoir dans un premier temps "pris acte" de ce jugement, la préfecture du Pas-de-Calais, qui représente l'Etat dans le département, a annoncé qu'elle allait se pourvoir en cassation. "Le respect de l'ordre public, le respect de l'Etat de droit justifient d'aller au bout de cette procédure, nous allons poursuivre ces contrôles sur ces lieux d'illégalité", a déclaré le sous-préfet de Calais Vincent Berton.

L'Etat français a essuyé une défaite dans sa tentative de réglementer les activités du camp de migrants de la "Jungle" de Calais (nord), la justice ayant refusé vendredi de l'autoriser à fermer les petits commerces apparus sur le site.
Cette décision, contre laquelle le représentant de l'Etat va se pourvoir en cassation, survient alors la situation s'envenime dans le bidonville en...