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Moyen Orient et Monde - Conflit

La Turquie appelle la Russie à des opérations conjointes contre l’EI en Syrie

Washington se dit favorable à une coopération entre Ankara et Moscou, qui bombarde Raqqa.

À Alep hier, des habitants faisaient la queue pour acheter de rares produits frais. Abdelrahman Ismail/Reuters

La Turquie appelle la Russie à des opérations conjointes contre le groupe État islamique (EI) en Syrie, a annoncé hier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, dans la foulée de la réconciliation officielle entre Moscou et Ankara.
Une délégation de trois responsables turcs représentant l'armée, le renseignement et les affaires étrangères se trouvait en Russie hier pour des discussions notamment sur la Syrie, a précisé le ministre. « Un régime qui massacre (des centaines de milliers) de personnes ne devrait pas diriger le pays mais nous ne pouvons pas laisser de côté notre dialogue avec la Russie juste parce que nous n'avons pas la même opinion sur (Bachar el-)Assad », a expliqué M. Cavusoglu. « Il ne peut pas y avoir de transition avec Assad. Combattons ensemble le groupe terroriste État islamique », a encore dit le ministre turc des Affaires étrangères, de manière à l'éliminer dès que possible « pour qu'il ne s'étende pas comme une épidémie » en Syrie ni à d'autres pays.
Peu après, les États-Unis ont indiqué hier qu'ils verraient d'un bon œil une coopération turco-russe contre les jihadistes en Syrie. « Nous restons en contact étroit avec nos alliés turcs et nos partenaires dans la lutte contre Daech (acronyme arabe du groupe État islamique). Le travail contre l'EI est une priorité pour chacun d'entre nous. Si cela est vraiment un pas dans cette direction, nous l'accueillerons favorablement », a répondu la porte-parole du département d'État Elizabeth Trudeau. « Nous avons été très clairs : si la Russie souhaite combattre l'EI comme ils ont dit qu'ils voulaient le faire, alors nous y serons favorables », a ajouté la diplomate américaine.

Pause « insuffisante »
Sur le terrain, Alep était toujours meurtrie hier par d'intenses combats malgré une proposition de « pause humanitaire » russe jugée insuffisante par l'Onu. Moscou avait alors affirmé avoir décidé de suspendre chaque jour ses frappes durant trois heures, de 07h00 à 10h00 GMT, ouvrant une « fenêtre » pour l'entrée d'aide humanitaire.
Le ravitaillement peinait toujours à entrer dans la cité hier, les combats se concentrant sur le sud de la ville, sur la route que les rebelles avaient ouverte samedi pour briser le siège de leurs quartiers. La Russie est néanmoins prête à discuter d'un rallongement de la « pause humanitaire » de trois heures qu'elle a proposée, a annoncé hier l'émissaire de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura. Il a jugé que cette proposition « unilatérale » de Moscou était insuffisante pour acheminer l'aide nécessaire aux habitants et a réclamé de nouveau une trêve de 48 heures.
Si les habitants continuent de souffrir de coupures d'électricité, « l'eau, qui était coupée depuis six jours, est revenue hier dans certains quartiers est et ouest (rebelles et gouvernementaux) grâce à l'arrivée de diesel acheminé par le Croissant-Rouge à la station de pompage de Sleimane al-Halabi, dans un quartier rebelle », selon le correspondant de l'AFP.
Dans ce contexte, selon l'agence de presse syrienne Sana, quatre civils ont été tués hier par des tirs de roquette rebelles sur des quartiers prorégime.
Outre des frappes contre les rebelles dans la ville d'Alep (Nord), l'aviation russe, alliée du président Bachar el-Assad, a également bombardé durement hier Raqqa, capitale de facto du groupe État islamique (EI) en Syrie, tuant 30 personnes dont 24 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Moscou a souligné hier avoir « détruit une usine d'armes chimiques dans la banlieue nord-est » de Raqqa, un entrepôt d'armes et un camp d'entraînement de l'EI.
La Russie envisage par ailleurs de transformer en base aérienne permanente son aérodrome militaire de Hmeimim, dans le nord-ouest de la Syrie, qui abrite ses avions utilisés pour des frappes contre les jihadistes, a annoncé hier un sénateur russe. « Une fois son statut légal défini, Hmeimim deviendra une base militaire russe. Des infrastructures appropriées y seront construites et nos militaires y vivront dans des conditions dignes », a déclaré Franz Klintsevitch, vice-président du Comité pour la défense au sein du Conseil de la Fédération (Chambre haute), dans un entretien au quotidien Izvestia.
(Source : AFP)

La Turquie appelle la Russie à des opérations conjointes contre le groupe État islamique (EI) en Syrie, a annoncé hier le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu, dans la foulée de la réconciliation officielle entre Moscou et Ankara.Une délégation de trois responsables turcs représentant l'armée, le renseignement et les affaires étrangères se trouvait en...

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