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Moyen Orient et Monde

Des médecins d’Alep en appellent à Obama : « Nous sommes contraints d’assister à l’agonie des enfants »

Le Dr Mohammad Wassim Maaz, pédiatre, a été tué en avril lors d’un raid sur un hôpital d’Alep. Syria Campaign/Facebook

Près de la moitié des derniers praticiens syriens exerçant dans la partie rebelle d'Alep ont fustigé hier « l'inaction » des États-Unis face aux malheurs et atrocités que subit la population de cette grande ville divisée du nord de la Syrie.
Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, 15 des 35 médecins encore présents dans les quartiers sous contrôle des insurgés lancent un appel urgent décrivant la situation désespérée que connaîtraient les civils si le régime imposait un nouveau siège. Les insurgés ont brisé samedi trois semaines d'un siège qui avait entraîné une hausse vertigineuse des prix et le tarissement progressif des produits de base. Mais les médecins considèrent que la situation reste désespérée. « Sans l'ouverture permanente d'une voie d'approvisionnement, nous serons dans pas longtemps de nouveau assiégés par les forces du régime, la famine se répandra et les produits hospitaliers se tariront complètement », préviennent-ils. Dans la lettre dont l'AFP a eu une copie, ces pédiatres, chirurgiens et autres praticiens fustigent l'attitude des États-Unis, qui « n'ont fait aucun effort pour lever le siège ou user de leur influence afin de pousser les parties (belligérantes) à protéger les civils ». « Nous n'avons besoin ni de larmes, ni de sympathie, ni même de prières. Prouvez seulement que vous êtes des amis des Syriens », disent-ils. Un de ceux qui ont signé l'appel, le Dr Abou al-Baraa, a expliqué comment, « à cause des massacres que subissent les civils, les médecins doivent assister chaque jour à des scènes horribles ». Ce pédiatre et chirurgien souligne que le manque d'équipements ou de soins a entraîné « la mort d'enfants et de blessés dans nos bras sans que nous ayons pu leur offrir quoi que ce soit ». « Les pires blessures que nous voyons sont chez les enfants et il y en a qui souffrent de maladies chroniques nécessitant des examens supplémentaires », ajoute le médecin qui s'exprimait dans un hôpital de l'est d'Alep.

« Devoir choisir qui vivra et qui mourra »
« En raison des capacités limitées, nous sommes contraints d'assister à l'agonie des enfants. » Il a confié que le succès obtenu par les rebelles le week-end dernier avait permis d'évacuer les cas les plus critiques hors de la ville.
Actuellement, 250 000 personnes habitent dans les zones rebelles et 1,2 million dans les quartiers tenus par le gouvernement dans la ville d'Alep. Insurgés et loyalistes se préparent pour une nouvelle bataille en vue de contrôler la ville, où hôpitaux et infrastructures civiles ont été ravagés. En juillet, quatre hôpitaux de fortune et une banque du sang ont été touchés en une seule journée par des raids. Plusieurs des médecins signataires de cet appel y travaillaient. « Ce qui nous afflige le plus, comme médecins, est de devoir choisir qui vivra et qui mourra », écrivent les praticiens dans leur lettre. « De jeunes enfants arrivent aux urgences si gravement blessés que nous devons établir une priorité entre ceux qui ont le plus de chances de survivre, poursuivent-ils. Et parfois nous n'avons même pas le matériel requis pour les aider. »
Les médecins disent avoir été témoins en cinq ans de guerre de la mort d'un nombre incalculable de patients, amis et collègues dans d' « affreuses souffrances ». Il y a deux semaines, une attaque a causé la mort de quatre nouveau-nés, l'explosion ayant coupé l'arrivée d'oxygène à leur couveuse. « Ils ont perdu la vie par suffocation avant même d'avoir commencé. »
(Source : AFP)

Près de la moitié des derniers praticiens syriens exerçant dans la partie rebelle d'Alep ont fustigé hier « l'inaction » des États-Unis face aux malheurs et atrocités que subit la population de cette grande ville divisée du nord de la Syrie.Dans une lettre adressée à la Maison-Blanche, 15 des 35 médecins encore présents dans les quartiers sous contrôle des insurgés lancent un...

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