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Marine Le Pen bientôt jugée pour incitation à la haine

La chef de l'extrême droite française sera jugée pour des propos sur les "prières de rues" des musulmans tenus en 2010.

La chef de l'extrême droite française, Marine Le Pen, sera jugée le 20 octobre pour des propos sur les "prières de rues" des musulmans tenus en 2010. AFP PHOTO / JEAN FRANCOIS MONIER

Son père est un habitué, pour elle c'est une première : la chef de l'extrême droite française, Marine Le Pen, sera jugée en octobre pour incitation à la haine raciale pour avoir comparé les "prières de rue" des musulmans à l'occupation nazie de la France.

La présidente du Front national (FN) est convoquée devant un tribunal de Lyon (centre-est) le 20 octobre, moins de deux mois avant des élections locales qui pourraient la porter à la tête d'une région, dans le nord de la France. Sera-t-elle à l'audience si près de cette échéance ? "Oui bien sûr ! Je ne vais pas rater une telle occasion", a-t-elle déclaré à l'AFP.

Elle devra s'expliquer sur des propos tenus en décembre 2010 alors qu'elle faisait campagne pour succéder à son père Jean-Marie Le Pen à la tête du FN. Pendant une réunion publique devant des militants à Lyon, elle avait critiqué les musulmans qui prient dans la rue faute de disposer de suffisamment de mosquées.
"Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire", avait-elle déclaré sous les applaudissements.
"C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants", avait-elle insisté.

Ces propos lui avaient valu une enquête de la justice pour "incitation à la haine raciale". Ils avaient aussi provoqué un tollé d'associations antiracistes, et deux plaintes de collectifs antiraciste et contre l'islamophobie. L'enquête avait été classée sans suite en septembre 2011, mais l'une des associations avait saisi le doyen des juges d'instruction de Lyon, ce qui avait relancé la procédure.
En votant le 2 juillet 2013 la levée de son immunité parlementaire, le Parlement européen avait ouvert la voie à une inculpation de Mme Le Pen, intervenue le 10 juillet 2014. Le 11 septembre suivant, l'enquête judiciaire avait requis son renvoi devant la justice.

"Harcelée judiciairement"
A l'annonce de son renvoi devant un tribunal, le secrétaire général du FN Nicolas Bay s'en est pris à la ministre de la Justice Christiane Taubira, accusée de "harceler judiciairement la seule opposition politique".
Le Front national (FN) a été inculpé début septembre pour complicité d'escroquerie dans le cadre d'une enquête sur son financement.

Déjà impliquée dans des procès pour diffamation, Marine Le Pen n'avait pour sa part jamais été poursuivie pour incitation à la haine raciale, contrairement à son père, condamné à multiples reprises pour des propos racistes ou antisémites. Il a notamment écopé de plusieurs condamnations pour avoir dit et redit que les chambres à gaz utilisées par le régime nazi étaient un "détail" de l'Histoire.

Depuis qu'elle a repris la tête du FN en 2011, après près de 40 ans de présidence de Jean-Marie Le Pen, sa fille cadette s'est évertuée à lisser l'image du parti, se gardant de provocations trop outrancières sans renoncer aux fondamentaux de l'extrême droite (lutte contre l'immigration, sortie de l'euro...).
Cette stratégie de "dédiabolisation" l'a conduite à couper les ponts avec son père, qui a été exclu du FN cet été après une nouvelle série de déclarations sur la Shoah et l'immigration.
Elle s'accompagne d'une progression du Front national dans les urnes, qui est même arrivé en tête des élections européennes de 2014.

En décembre, lors des élections régionales, dernier scrutin test avant la présidentielle de 2017, le parti espère remporter plusieurs régions. Marine Le Pen est favorite des sondages dans la région Nord, où elle mène la liste FN.
Dans la perspective de ces élections, elle a durci son discours anti-immigrés, dénonçant une "submersion", un "trop plein" face à la crise des réfugiés. Lundi soir, devant la presse étrangère, elle a assuré qu'il fallait "les réchauffer, les nourrir, puis les ramener chez eux".

 

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