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Moyen Orient et Monde - Crise

Les États-Unis envisagent des frappes de drones en Irak

Washington demande l'aide « non communautaire » de l'Iran ; Daech tente de s'emparer de
la totalité de Tal Afar.

L’horreur chaque jour recommencée : les jihadistes de Daech exécutent sommairement leurs prisonniers après avoir abattu de sang-froid la veille des dizaines de soldats irakiens chiites. Albaraka News / AFP

Les États-Unis, qui se sont militairement retirés d'Irak fin 2011, ont dit envisager de discuter avec l'Iran de la réponse à l'avancée jihadiste, mais ont exclu toute coopération militaire avec Téhéran, avec qui ils n'ont plus de relations diplomatiques depuis 34 ans. « Je n'exclurais rien qui puisse être constructif », a déclaré le secrétaire d'État John Kerry à Yahoo News sur ce sujet. Mais quelques heures plus tard, le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, a indiqué qu'il n'y avait « aucune intention pour coordonner des actions militaires entre les États-Unis et l'Iran ». Les États-Unis ont par ailleurs demandé à Téhéran de ne pas agir en Irak de manière « communautaire », c'est-à-dire en s'abstenant d'attiser les tensions entre chiites et sunnites, selon la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki. John Kerry a également indiqué que le président Barack Obama procédait à « un examen minutieux de chaque option à sa disposition », y compris des frappes de drones.

 

(Lire aussi : Pour Blair, attribuer la crise actuelle en Irak à l'invasion de 2003 est "bizarre")


Sur le terrain, les jihadistes se sont emparés hier de certains secteurs d'une ville stratégique poussant à la fuite la moitié de la population. En effet, ils tentaient de s'emparer de la totalité de Tal Afar, une enclave chiite dans la province majoritaire sunnite de Ninive. Stratégique, cette ville est située à 380 km au nord-ouest de Bagdad sur la route vers la frontière syrienne, alors que Daech (État islamique en Irak et au Levant – EIIL) aspire à créer un État islamique dans la zone frontalière. Les forces de sécurité ont affirmé qu'elles avaient repoussé l'assaut des insurgés, mais plusieurs responsables et un habitant de la ville ont assuré que les insurgés avaient pénétré dans Tal Afar. Un responsable du gouvernement provincial de Ninive a même annoncé qu'ils en avaient pris le contrôle total. Quelque 200 000 personnes – soit la moitié de la population de Tal Afar et de ses environs – ont fui en raison de l'avancée des jihadistes, selon un responsable municipal, Abdulal Abbas, qui a réclamé une aide internationale. La veille, les insurgés s'étaient emparés d'al-Adhim, dans la province de Diyala. Après plusieurs jours de débandade, les forces de sécurité irakiennes ont pourtant affirmé dimanche avoir « repris l'initiative », assurant avoir tué 279 insurgés et repris samedi deux villes au nord de la capitale.

 

(Eclairage : L'armée irakienne minée par une corruption endémique)

 

« Massacre abominable »
Par ailleurs, Daech, connu pour ses exactions en Syrie où il est très actif, a annoncé de son côté sur Twitter avoir massacré 1 700 chiites membres des forces de l'armée de l'air, une affirmation qui n'a pu être vérifiée de manière indépendante, mais qui a provoqué une vive condamnation des États-Unis.
Dénonçant des actes « abominables », le département d'État a estimé que « l'un des premiers objectifs de Daech était d'instaurer la frayeur dans les cœurs de tous les Irakiens et de semer la division entre les différentes confessions religieuses ».


En outre, inquiets de la situation, les États-Unis, l'Australie mais aussi l'ONU ont commencé à évacuer une partie de leur personnel diplomatique de Bagdad. En effet, cinquante-huit des quelque 200 employés internationaux de l'ONU sont ainsi partis hier pour Amman « avec pour objectif de les réinstaller à Erbil », a annoncé l'organisation. Des employés américains seront transférés vers les consulats d'Erbil et de Bassora, des régions épargnées par les violences, et d'autres vers l'ambassade des États-Unis en Jordanie, selon le département d'État. Washington a annoncé par ailleurs l'envoi de renforts autour de son ambassade située dans la zone verte de Bagdad, déjà hautement sécurisée.


Enfin, le Pentagone a annoncé que le navire américain USS Mesa Verde, avec 550 marines et des avions-hélicoptères Osprey à son bord, est arrivé dans le Golfe pour pouvoir envoyer des renforts en cas d'évacuation de l'ambassade américaine à Bagdad.

 

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Les États-Unis, qui se sont militairement retirés d'Irak fin 2011, ont dit envisager de discuter avec l'Iran de la réponse à l'avancée jihadiste, mais ont exclu toute coopération militaire avec Téhéran, avec qui ils n'ont plus de relations diplomatiques depuis 34 ans. « Je n'exclurais rien qui puisse être constructif », a déclaré le secrétaire d'État John Kerry à Yahoo News sur...

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FRAPPES DE DRONES ? OU : LE DERNIER "PION" SUR L'ÉCHUIQUIER ?

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 15, le 17 juin 2014

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Commentaires (4)

  • FRAPPES DE DRONES ? OU : LE DERNIER "PION" SUR L'ÉCHUIQUIER ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 15, le 17 juin 2014

  • Ces perfides yanky arment les 2 bords et alimentent les massacres des 2 côtés , pour faire marcher et leurs banques et leur industrie militaire . Faut être né de la dernière pluie pour pas le savoir .

    FRIK-A-FRAK

    11 h 47, le 17 juin 2014

  • Pour contrer les jihadistes sunnites, ils "l'envisagent" même ! Mais pour contrer les takfiristes chïïtes et nusayrîs en Syrie, il n'en est pas question depuis trois années déjà ! Mais quand on dit qu'ils sont en réalité leur "objectif" allié, il faut le croire yâ woulééédéhs !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 45, le 17 juin 2014

  • Des peuples primaires, arriérés, barbares, sauvages, ces peuples du Moyen-Orient ! Tfeh....

    Halim Abou Chacra

    05 h 42, le 17 juin 2014

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