Sarah al-Souhaïmi, un nouveau nom qui vient s'ajouter à la liste des Saoudiennes qui ont réussi à s'imposer et briguer des postes importants dans un royaume ultraconservateur où les femmes se battent chaque jour pour obtenir leurs droits les plus élémentaires.
Sarah al-Souhaïmi a été nommée à la tête d'une banque d'investissement, une première en Arabie. La NCB Capital, une banque d'investissement gérant des avoirs de quelque 12 milliards de dollars, a annoncé la nomination de Mme Souhaïmi au poste de PDG dans un communiqué publié mercredi.
Cette Saoudienne a fait carrière dans les finances et occupé de nombreuses fonctions, notamment la vice-présidence du comité de régulation de la Bourse saoudienne. Son père, Jammaz, actuellement PDG de la Gulf International Bank à Bahreïn, est un homme très respecté dans le secteur du marché financier de l'Arabie.
En Arabie, de nombreuses règles -interdiction de la mixité, et pour les femmes de voyager sans la compagnie d'un proche ou de conduire- rendent difficile l'accès des femmes à divers métiers. En réponse aux appels au respect des droits de la femme, l'Arabie tente toutefois depuis un certain temps d'ouvrir une brèche dans le rigorisme religieux à l'égard de ses citoyennes.
Outre Sarah al-Souhaïmi, le royaume vient ainsi de confier la rédaction en chef d'un quotidien national à une femme, encore une première. Soumayya Jabarti est, depuis févier, la rédactrice en chef de la Saudi Gazette. Elle avait alors souhaité voir plus de femmes aux commandes des médias saoudiens.
En avril dernier, Arwa Al-Hujeili a également fait parler d'elle comme étant la première Saoudienne avocate. Madeha Al-Asjroush s'est, elle, imposée comme psychologue et photographe.
Dans le monde des sports, la participation de Sarah Attar et de Wojdan Ali Seraj Abdulrahim Shaherkani aux Jeux Olympiques n'est pas non plus passée inaperçue, suscitant des applaudissements, des encouragements, mais également des critiques sévères, notamment de la part des ultra-conservateurs.
Haifaa Al-Mansour a, de son côté, réussi à faire connaître l'Arabie, où les cinémas sont interdits, dans le monde du septième art. Son film "Wadjda" était en compétition, la semaine dernière, pour l'Oscar du meilleur film étranger. S'il n'a pas décroché l'Oscar, "Wadjda", premier long métrage d'une cinéaste saoudienne, a obtenu le prix du meilleur long métrage arabe au festival du film de Dubaï, le Prix France Culture Cinéma (catégorie révélation) au festival de Cannes, et avait été ovationné à Venise. Il raconte l'histoire d'une fillette rebelle dont le rêve est d'avoir une bicyclette, brisant ainsi un tabou social dans le royaume ultraconservateur.
Parmi les femmes qui s'engagent pour leurs congénères, l'on compte aussi avec Manal Al-Sharif, à l'origine d'une campagne pour le droit des femmes à conduire.
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commentaires (4)
BRAVO L'ARABIE ! A QUAND LE TOUR DES PER(S)CÉS MOLLÂHS !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
16 h 39, le 06 mars 2014