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À La Une - Conflit

Nasrallah défend le "sacrifice" de l'implication du Hezb en Syrie

"Nous attendons le jour où l'armée libanaise deviendra la seule force capable de défendre le Liban", a dit le secrétaire général du Hezbollah.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, prononçant un discours retransmis sur la chaîne de télévision al-Manar, le dimanche 16 février 2014.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a défendu dimanche l'engagement de son parti dans les combats en Syrie, aux côtés des troupes régulières, affirmant que cette lutte est un "sacrifice qui vaut la peine".

Dans un discours retransmis en direct sur la chaîne de télévision al-Manar, à l'occasion de la commémoration du martyre des dirigeants du Hezbollah, le chef du parti chiite s'est adressé à ses partisans et aux familles des victimes des derniers attentats qui ont visé les fiefs du Hezb, saluant leur "courage" et leur "patience". "Notre combat en Syrie est un sacrifice qui a besoin de beaucoup patience, a dit Hassan Nasrallah. Les personnes tuées dans les récentes explosions sont des martyrs au même titre que les combattants tués dans les combats. Ce sacrifice vaut-il la peine? Oui, ça vaut la peine, parce que c'est le futur de notre pays et celui de nos enfants qui sont en jeu".

"Ceux qui disent que les attentats qui ont visé le Hezbollah sont le résultat de l'implication du parti en Syrie sont des menteurs, a accusé Hassan Nasrallah. Sans notre combat en Syrie, des milliers de voitures piégées seraient entrées au Liban". "Nous pensons que le Liban est une cible des takfiristes, a-t-il dit. Ils veulent établir leur présence dans le pays après avoir échoué à le faire en Syrie. Le Liban a toujours fait parti de leur plan takfiriste".

Une voiture piégée en provenance de la région syrienne de Qalamoun a été interceptée dimanche par l'armée dans l'est du Liban, a indiqué l'agence nationale libanaise, quatre jours après le démantèlement de deux autres véhicules.
Mercredi, l'armée libanaise a annoncé avoir désamorcé des explosifs placés dans deux voitures à Beyrouth et dans l'est du pays.
Le premier véhicule contenait quelque 100 kg d'explosifs, une ceinture explosive et des obus. Le second, qui contenait également des explosifs, était en provenance de Yabroud, fief rebelle à Qalamoun. un membre influent des Brigades Abdallah Azzam, Naïm Abbas, interpellé le même jour avait admis que cette voiture devait se rendre dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.

En avril 2013, le Hezbollah, puissant mouvement armé, a publiquement reconnu envoyer des combattants aider l'armée syrienne, un engagement qui divise profondément le Liban.
Depuis juillet, une série d'attentats meurtriers ont frappé ce pays, dont six menés par des kamikazes.
Les attaques ont été revendiquées par différents groupes jihadistes, dont les Brigades Abdallah Azzam ou encore le Front al-Nosra au Liban et lÉtat islamique en Irak et au Levant (Daech, EIIL) qui combat en Syrie.
Ces groupes ont affirmé viser le Hezbollah, qui se bat contre les rebelles en Syrie aux côtés de l'armée du régime de Bachar el-Assad.


"Pire que l'Afghanistan"
Dans son discours de dimanche soir, Hassan Nasrallah a mis en garde contre une "victoire des extrémistes" en Syrie. "La Syrie sera pire que l'Afghanistan", a averti le chef du puissant parti chiite, rappelant que plusieurs pays, dont l'Arabie Saoudite, ont commencé à prendre des mesures pour mettre fin à la participation des jihadistes étrangers en Syrie.
"Pourquoi est-il permis au monde entier de prendre des mesures préventives contre les takfiristes, mais pas le Liban, alors que la Syrie est un pays voisin?, a demandé Hassan Nasrallah. N'avions-nous pas le droit de défendre la dignité des Libanais à la frontière et à Qousseir?"

"Si les extrémistes avaient réussi à contrôler la Syrie, à quoi ressemblerait ce pays aujourd'hui? La situation aurait été comparable à l'Afghanistan après le retrait des troupes soviétiques et la montée des talibans, a dit le chef du Hezbollah. Les Syriens en sont conscients."

"Qu'en est-il du Liban? Qu'en est-il des chrétiens en Syrie? Où en sont les églises et les religieux? Pourquoi le monde ne fait-il rien pour les protéger? N'est-ce pas les groupes takfiristes qui s'en prennent à vos symboles?", a-t-il ajouté. "La même question se pose aussi aux druzes et aux musulmans en général", a-t-il poursuivi.

"Au Liban, nous avons connu plusieurs attentats ces derniers mois, a rappelé Hassan Nasrallah. Certains ont accusé le régime syrien d'être derrière les explosions, d'autres le Mossad. Le Mossad et les Etats-Unis sont certainement impliqués dans ces opérations, mais ce sont les takfiristes qui opèrent ces réseaux terroristes à l'origine des attentats."


Un gouvernement contre le vide
Concernant la formation du gouvernement de Tammam Salam, Hassan Nasrallah a défendu la position de son parti qui, selon lui, a toujours appelé au dialogue. "Ce ne sont pas nous qui avons refusé de former un gouvernement d'union nationale, mais ceux qui souhaitaient la formation d'un cabinet neutre, a dit le chef du Hebzollah. Certains partis ont dû faire plus de sacrifices que d'autres pour permettre la naissance du gouvernement actuel, a-t-il ajouté. Si nous n'avions pas fait de compromis, il n'y aurait pas de cabinet aujourd'hui et le vide aurait touché la présidence. Nous n'avons jamais voulu le vide."

Le Liban s'est doté samedi d'un gouvernement de compromis réunissant les deux blocs rivaux, le 14-Mars et le 8-Mars, après un blocage de près d'un an exacerbé par le conflit en Syrie voisine qui divise profondément le pays. Grâce à un compromis à l'arraché, le gouvernement de 24 ministres accorde huit portefeuilles au camp du Hezbollah dont deux pour des membres du parti, huit au 14-Mars et huit à des ministres proches du président Michel Sleimane et du leader druze Walid Joumblatt, considérés comme centristes.
Selon cette formule, aucun des deux principaux rivaux ne peut bloquer les décisions gouvernementales.

Ce gouvernement devrait cependant être de courte durée en raison de l'élection présidentielle prévue au printemps après laquelle un nouveau cabinet doit être formé, selon la constitution.

Selon des sources proches du 14-mars, M. Hariri a fait une grande concession en acceptant de participer à ce gouvernement avec le Hezbollah, un parti qu'il accuse d'être derrière l'assassinat de son père, le dirigeant Rafic Hariri.
M. Hariri avait justifié sa décision d'y prendre part en affirmant que c'était pour sauver le pays de l'instabilité.
Il a dû cependant retirer la candidature au poste clé de l'Intérieur de son favori, le général à la retraite Achraf Rifi, ancien chef des Forces de sécurité intérieure (FSI) et bête noire du parti chiite qui a opposé son veto.


Enfin, le chef du Hezbollah a tenu à rappeler dimanche qu'Israël représente toujours un "danger" pour le pays.  "Certains Libanais ont oublié qu'Israël est toujours considéré comme un pays ennemi qui veut du mal au Liban", a dit le chef du puissant parti chiite. "Sans le mouvement de résistance, Israël serait toujours au Liban, a-t-il ajouté. Il n'y a pas longtemps, l'ennemi a voulu saisir l'occasion pour frapper la résistance libanaise pour reprendre le contrôle sur le pays".

Hassan Nasrallah a par ailleurs salué les martyrs de l'armée libanaise "tombés pour la protection de la souveraineté du Liban". "Nous attendons le jour où l'armée libanaise deviendra la seule force capable de défendre le Liban, et c'est là le vrai défi, a dit le chef du Hezbollah. Nous soutenons toutes les initiatives visant à renforcer l'armée libanaise."

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a défendu dimanche l'engagement de son parti dans les combats en Syrie, aux côtés des troupes régulières, affirmant que cette lutte est un "sacrifice qui vaut la peine".
Dans un discours retransmis en direct sur la chaîne de télévision al-Manar, à l'occasion de la commémoration du martyre des dirigeants du Hezbollah, le chef du...

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