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Liban - Terrorisme

Magistral coup de filet de l'armée libanaise

La Kia piégée découverte à Labwé. Photo Wissam Ismaïl

Une fois de plus, l'institution militaire aura évité au pays un nouveau bain de sang en réussissant un coup de filet magistral.


L'arrestation, hier, du dénommé Naïm Abbas, un Palestinien de Aïn el-Héloué membre des Kataëb Abdallah Azzam, l'un des cerveaux de plusieurs attentats à la voiture piégée, a entraîné deux heureuses conséquences : le désamorçage par les services de l'armée de deux voitures piégées, l'une à Mazraa, qui contenait 100 kg d'explosifs, l'autre à Labwé, transportant 104 autres kilogrammes ; et la découverte de roquettes opérationnelles à Debbiyé, destinées à être lancées dimanche prochain sur la banlieue sud, ainsi qu'un dépôt à Saadiyate, bourré d'armes. Ce sont les aveux de Naïm Abbas, peu après son capture, qui ont permis de découvrir ce matériel terroriste.


Après l'arrestation de Maged al-Maged, le chef des Kataëb Abdallah Azzam, puis de Jamal Daftardar, la capture du numéro trois de cette formation, considéré comme étant le bras droit de Maged al-Maged, constitue sans aucun doute le couronnement des efforts des services de renseignements de l'armée, qui ont accumulé les réalisations de ce genre au cours des derniers mois.


Si les informations sécuritaires véhiculées par certains médias proches du 8 Mars, concernant les liens présumés de Naïm Abbas avec plusieurs attentats et assassinats politiques devaient se confirmer – il serait impliqué, selon ces médias, dans l'assassinat du général François el-Hajj, et selon la NTV, il pourrait être également lié aux attentats qui ont visé Walid Eido et Mohammad Chatah –, c'est toute une nouvelle page de l'histoire du terrorisme au Liban qui s'ouvrirait.


Le terroriste serait également le premier à avoir lancé des roquettes sur Israël et il serait en relation avec plusieurs kamikazes à l'origine de divers attentats au Liban. Il aurait en outre obtenu des voitures piégées par le biais de cheikh Omar Attrache, arrêté il y a moins d'un mois, et il aurait équipé le dernier kamikaze qui s'est fait exploser il y a une dizaine de jours à Choueifat. Un parcours assez chargé, surtout lorsqu'on apprend que Naïm Abbas avait reçu un entraînement à la fabrication d'explosifs en Iran avant de retourner sa veste pour aller rejoindre les rangs d'el-Qaëda, selon des informations diffusées par la Future TV.

 

(Lire aussi : Les félicitations pleuvent sur l'armée, les hauts dirigeants unanimes à saluer la vigilance des services de sécurité)

 

Le fugitif traqué par l'armée
Selon l'institution militaire, le prévenu avait été filé pendant un certain temps par les services de l'armée, avant d'être pris à Beyrouth. Hier, les militaires, munis de renseignements précis, avaient entamé dès 6 heures du matin des perquisitions dans la rue Samer el-Turc à Tarik Jdidé, avant de l'arrêter alors qu'il se trouvait chez lui dans son appartement situé au second étage d'un bâtiment de la région. Il aurait été dénoncé par Omar Attrache lors de l'interrogatoire de ce dernier qui a affirmé lui avoir remis des voitures piégées.
Peu après son arrestation, Abbas est passé aux aveux, reconnaissant avoir planifié un futur attentat dans la banlieue sud à l'aide de l'une des voitures, dont il a indiqué l'emplacement aux enquêteurs. Le véhicule avait été garé dans une rue à Mazraa.


Les soldats se sont immédiatement rendus sur les lieux et, après avoir bouclé le secteur, ont procédé au désamorçage de la voiture, une RAV4 noire portant une plaque d'immatriculation falsifiée appartenant à une Renault Clio, appartenant à Nabil Naïm de Okaybé.
Les militaires ont retrouvé à l'intérieur du véhicule 100 kg d'explosifs placés dans des petits sacs dissimulés à l'intérieur des sièges et dans les portes, ainsi qu'une ceinture d'explosifs et des grenades à main.
Une heure plus tard à peine, l'armée devait se mobiliser à nouveau du côté de la Békaa, après avoir obtenu des informations supplémentaires, vraisemblablement auprès de Naïm Abbas également, sur un second véhicule piégé en provenance de Yabroud, en Syrie, une Kia grise portant une plaque d'immatriculation également falsifiée. Ce véhicule à bord duquel se trouvaient trois femmes de Ersal transportait 104 kg d'explosifs. Il sera intercepté, dans un premier temps, par un barrage de l'armée à Labwé.

 

(Lire aussi : Le 14 Mars refuse que le Liban soit pris entre « la résistance et le terrorisme »)

 

Les femmes se convertissent au terrorisme
Selon la version donnée par la NTV, l'une des femmes a indiqué aux soldats postés au barrage qu'elle était enceinte. Informés à l'avance de ce passage insolite, les militaires ont préféré laisser passer les trois femmes – craignant qu'elle ne se fasse exploser au barrage – pour leur dresser un guet-apens 50 mètres plus loin avant de les arrêter et de décharger la voiture des explosifs.
Les trois femmes ont été escortées à la caserne de Ablah où deux d'entre elles ont reconnu, lors de l'interrogatoire, qu'elles avaient pour mission de remettre le véhicule piégé à un kamikaze. Ce dernier aurait accompagné, à moto, le véhicule durant son périple. L'enquête se poursuit pour identifier le destinataire. La troisième femme s'était trouvée par hasard à bord.


Sitôt l'information diffusée, le président de la municipalité de Labwé a lancé un appel aux habitants de Ersal les exhortant à coopérer avec l'État et à ne plus se contenter de publier de simples communiqués dénonçant le terrorisme. Les habitants de Ersal s'étaient dépêchés de se désolidariser des trois femmes dès la diffusion de l'information.


Dans un communiqué, l'armée libanaise a dévoilé les dessous de l'opération, précisant notamment que Naïm Abbas avait également révélé « l'existence de lieux secrets où étaient cachés d'autres véhicules piégés que l'armée est en train de perquisitionner en ce moment. Il a également avoué avoir des liens avec des attentats qui se sont produits dernièrement. Le commandement de l'armée publiera ultérieurement des communiqués détaillés sur cette opération et les personnes impliquées », conclut le texte.
En soirée, et toujours sur la base de l'enquête conduite par l'armée, celle-ci a effectué un deuxième coup d'éclat, en effectuant des perquisitions, presque simultanément, dans deux caches d'armes, l'une à Debbiyé, l'autre à Saadiyyate où ils ont mis la main sur des roquettes opérationnelles qui devaient être lancées dimanche prochain, à l'occasion de la journée du martyr, sur la banlieue sud. Ils ont retrouvé également des charges explosives, des substances pour la fabrication de charges explosives, des cartes d'identité falsifiées et un équipement de faussaires.

 

Un profil éclectique
Naïm Abbas, alias Abou Ismaïl, ou Naïm Ismaïl Mahmoud, est membre d'el-Qaëda. Il avait rejoint à un moment donné le Fateh el-islam, pour finir par comploter avec Omar Otrache qui a reconnu lui avoir remis plusieurs véhicules piégés. À ses débuts, ce Palestinien réfugié dans le camp de Aïn el-Héloué, était membre du Fateh, avant de rejoindre, pour une courte période, le Jihad islamique qui l'avait toutefois éradiqué de ses rangs.
Dans les années 90, il a été arrêté et emprisonné pour avoir lancé des roquettes en direction d'Israël. Une fois libéré, il a basculé dans l'extrémisme avant de rejoindre les rangs d'el-Qaëda, puis de disparaître dans la nature et du camp de Aïn el-Héloué, où il était recherché depuis un certain temps. Également à son crédit, des opérations contre l'armée libanaise et les forces de la Finul. En 2012, il était parti en mission de formation de combattants en Syrie et avait pris part à des opérations en Irak.

 

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commentaires (7)

Et dire que cinq Assassins d'un Grand Président libanais, Rafîk HARIRI, circulent à l'aiiise dans cette Indigène nature ! Yâ harâm !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 40, le 14 février 2014

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • Et dire que cinq Assassins d'un Grand Président libanais, Rafîk HARIRI, circulent à l'aiiise dans cette Indigène nature ! Yâ harâm !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 40, le 14 février 2014

  • ON A ÉVITÉ UN BAIN DE SANG... MAIS LA PLONGÉE DANS L'ABRUTISSEMENT DE NOS RESPONSABLES/IRRESPONSABLES EST PLUS PROFONDE QUE JAMAIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 33, le 13 février 2014

  • Bravo a l'armee et aux hommes de l'ombre qui bossent en amont et qui livrent de fructueux renseignement a notre Grande muette pour eradiquer de notre environnement moyen oriental cette vermine venu de la bensaoudie . On se consolera comme on veut en disant les conneries qu'on voudra , mais la verite est que la source de l'ideologie et du financement de cette canaille est connue de tous , leur chef est en ce moment hospitalise aux us et attent le diagnostique qui, soit annoncera un cancer virulent soit le fera entrer dans un coma a la sharon .Et le Liban sera a jamais debarasse de cette racaille en voie d'extermination a Yabroud avant ersal ... je vous l'avais dit ....

    FRIK-A-FRAK

    14 h 04, le 13 février 2014

  • Bravo encore une fois pour l'institution militaire qui a évité au Liban entier et encore une fois un nouveau bain de sang en réussissant son coup de filet magistral dans un si petit pays ou les palestiniens et syriens sont toujours les premiers auteurs de crimes .

    Sabbagha Antoine

    13 h 45, le 13 février 2014

  • On aimerait bien voir le jour, où ils arrêteraient un jour, un de ces "actifs!" qui avaient commis ce nombre inouï d'attentats et d'assassinats il n'y a pas si longtemps dans ce patelin !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 20, le 13 février 2014

  • Bravo a nos soldats!

    Michele Aoun

    10 h 15, le 13 février 2014

  • Sommes nous vraiment sur qu'il a tourne casaque après s’être entraîner en Iran? Beaucoup de rapports sortent ces derniers temps indiquant que l'Iran se tient derrière ces petites cellules qui se targuent d’être d'El Qaïda. De toute manière de qui qu'ils soient soutenus, financés ou formés il est bon de les avoir arrêter avant l'Apocalypse qu'ils concoctaient.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 33, le 13 février 2014

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