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À La Une - Liban - Social

L’immolation, ou le geste désespéré des journaliers d’EDL

La colère des journaliers d’EDL s’est une nouvelle fois exprimée dans la rue, au cours d’une manifestation qui a failli tourner au drame. Ils se disent « trompés » par les responsables politiques, concernant le projet de loi qui doit leur permettre d’être cadrés au sein de l’institution.

Un manifestant a tenté de s’immoler par le feu devant le siège de la compagnie à Mar Mikhaël. Photo Hassan Assal

On croyait le chapitre clos, mais il n’en est rien. Les journaliers et contractuels d’Électricité du Liban (EDL) reviennent sur le devant de la scène, un an après les grandes manifestations de l’été dernier, qui s’étaient soldées par une promesse du chef de l’État, Michel Sleiman, de signer le projet de loi qui leur permettrait d’être cadrés au sein de l’office, après avoir passé un concours. La manifestation, qui a eu lieu devant le siège de la compagnie à Mar Mikhaël, a ainsi failli tourner au drame lorsque l’un des employés a tenté de s’immoler par le feu. Il a été conduit à l’hôpital de Jeïtaoui où il est actuellement soigné pour des brûlures aux jambes.


Les 1 800 journaliers concernés dénoncent aujourd’hui la mouture finale du projet de loi, qu’ils qualifient de « profondément injuste ». « L’année dernière, suite à de fortes pressions politiques mais aussi à la promesse d’un arrêt des poursuites judiciaires contre certains journaliers, nous avions mis fin à notre mouvement de protestation », a indiqué à L’Orient-Le Jour le représentant des journaliers et contractuels d’EDL, Bilal Bajouk. « Et puis nous découvrons la semaine dernière avec stupéfaction que les promesses qui nous avaient été faites ne sont pas tenues, que les responsables politiques nous ont trompés et que plusieurs clauses du nouveau projet de loi contreviennent à l’accord initial passé avec le gouvernement », a ajouté M. Bajouk. Il cite en exemple la phrase selon les besoins de l’institution (EDL, NDLR) qui a été rajoutée au projet de loi, concernant le nombre de journaliers qui pourraient être cadrés. « Nous sommes près de 2 000 travailleurs, et si nous appliquons cette nouvelle clause, seuls 300 places seraient disponibles », a expliqué M. Bajouk. Il s’est également insurgé contre la nouvelle clause qui ne prévoit des indemnités de travail « que pour les journaliers ayant réussi à l’examen ». « Et les autres ? Ils ont travaillé durant des dizaines d’années pour rien ? »


S’il est voté au Parlement, ce projet de loi va créer de très graves problèmes, a poursuivi le représentant des journaliers. « Cette journée n’est qu’un avertissement, et nul ne pourra calmer notre colère sauf la garantie d’être cadrés au sein d’EDL et aux conditions fixées dans l’accord que nous avons signé », a averti M. Bajouk.
En milieu de journée, le député du bloc du Changement et de la Réforme, Ibrahim Kanaan, a affirmé à la presse que « le Parlement n’essaie en aucun cas de tromper les journaliers », mais que « les députés se sont mis d’accord pour mettre en place un concours restrictif ». Mais les journaliers ne l’entendent pas de cette façon. Ils ont temporairement arrêté leur mouvement suite au report des séances parlementaires, « mais si nous n’obtenons pas justice et dignité, l’escalade est assurée et la confrontation sera douloureuse », a conclu M. Bajouk.

On croyait le chapitre clos, mais il n’en est rien. Les journaliers et contractuels d’Électricité du Liban (EDL) reviennent sur le devant de la scène, un an après les grandes manifestations de l’été dernier, qui s’étaient soldées par une promesse du chef de l’État, Michel Sleiman, de signer le projet de loi qui leur permettrait d’être cadrés au sein de l’office, après...

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