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Moyen Orient et Monde - France

La droite se jette toutes dents dehors sur le « Trierweilergate »

Hollande affronte la première tempête de sa « présidence normale » ; le PS essaie de recentrer le débat sur les liens UMP-FN.

Star malgré elle de ces législatives, Ségolène Royal poursuivait sa campagne de l’entre-deux tours : elle a reçu hier à La Rochelle le soutien du patron du PRG, Jean-Michel Baylet.     Photo Xavier Leoty/AFP

Le président français François Hollande affrontait hier sa première tempête avec l’affaire stupéfiante du tweet posté par sa compagne Valérie Trierweiler, frénétiquement exploitée par la droite pour essayer de limiter les dégâts au second tour des élections législatives dimanche.
« Première gaffe de France », « ministre de la Jalousie »... la presse, de droite comme de gauche, étrillait Mme Trierweiler pour son appui à Olivier Falorni, l’adversaire socialiste dissident de l’ex-compagne de M. Hollande, Ségolène Royal, à La Rochelle alors que le président venait au contraire d’apporter son soutien à celle-ci, mère de leurs quatre enfants.
Au-delà de l’aspect vaudevillesque « ménage à trois » de cette « guerre des roses » – comme l’a qualifiée le Daily Telegraph britannique –, le « Trierweilergate » est surtout le premier couac de la « présidence normale » voulue par François Hollande. Depuis son élection le 6 mai, le nouveau président voulait en effet se distinguer des débuts du quinquennat de son prédécesseur Nicolas Sarkozy, marqués par un mélange des genres (rupture avec son épouse Cécilia, affichage de son union avec Carla, appui à la carrière de son fils Jean, etc.), qui avait rapidement exaspéré les Français. « On croyait en avoir fini du mélange sulfureux entre politique et vie privée (...) et voilà que ça recommence ! » déplorait donc le quotidien Sud-Ouest alors que, pour L’Alsace, ce tweet « détruit, en quelques lignes, des mois d’efforts de François Hollande pour apparaître fort, serein et rassurant ». Toutefois, si Ségolène Royal a estimé hier qu’il pouvait y avoir de « l’agitation » autour de sa campagne, cela n’a « rien de dramatique, l’essentiel étant de ne pas se laisser dévier », sans pourtant faire ouvertement référence à la polémique.

« De l’ordre chez lui »
À quatre jours du second tour des législatives, la droite s’est, elle, emparée de cette affaire, y voyant une aubaine pour priver le Parti socialiste de la majorité absolue à l’Assemblée nationale que le premier tour lui permet d’espérer. « La présidence “normale” est définitivement morte. Désormais, c’est “Dallas” à l’Élysée ! » a renchéri Geoffroy Didier (UMP), tandis que Jean-François Copé, le patron de l’UMP, a estimé que les Français devaient être « effarés » de cette histoire survenant en pleine élection et « dans un climat de crise » internationale. De son côté, l’ex-Premier ministre François Fillon a refusé hier de commenter l’affaire du tweet, tout en conseillant à François Hollande de « mettre de l’ordre chez lui ».
Très embarrassé, le nouveau pouvoir cherchait donc la parade tout en s’efforçant de sauver Ségolène Royal, en mauvaise posture. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a de nouveau appelé Olivier Falorni à « prendre ses responsabilités » et à se désister en faveur de Mme Royal. De même, plusieurs responsables socialistes ne cachaient pas leur colère. « Il faut qu’elle (Valérie Trierweiler) apprenne à tenir la place qui est la sienne, c’est-à-dire la réserve », a par exemple insisté le président du groupe PS au Sénat François Rebsamen. Les socialistes tentaient pendant ce temps de recentrer le débat sur la relation entre la droite et le parti d’extrême droite Front national (FN), de plus en plus ambigüe dans cet entre-deux-tours des législatives. Ils fustigeaient la stratégie du « ni-ni » (ni FN ni gauche) adoptée par l’UMP pour le second tour, estimant que la droite se préparait à conclure « une alliance » avec l’extrême droite.
Parallèlement, Jean-Marc Ayrault et Martine Aubry tenaient hier soir à Paris un dernier meeting avant le second tour des législatives, pour mobiliser leur camp et tenter de dissiper le trouble provoqué au PS par le tweet retentissant de Valérie Trierweiler contre Ségolène Royal. Selon le politologue Frédéric Dabi (IFOP), c’est toutefois peu probable que l’affaire ait des remous considérables. « Il n’y aura pas de conséquence sur le rapport de force aux législatives » au niveau national.

Piratage ?
Dernier rebondissement en date, la Première dame française a affirmé que son compte Twitter avait été « apparemment piraté » hier, alors qu’un nouveau tweet est apparu sur son compte sur le réseau social, hier en début de soirée. Ce second tweet ne comporte qu’un lien renvoyant à l’extrait d’un article du site d’information Rue89, qui affirme qu’elle aurait demandé en vain au quotidien Le Monde le retrait de deux photos la montrant assistant à la prise de vues de la photo officielle du chef de l’État dans le parc de l’Élysée. Mme Trierweiler a en outre précisé qu’elle n’avait « jamais demandé le retrait de photos ». Son chef de cabinet Patrice Biancone a assuré également que le compte de la Première dame avait été « piraté » et qu’il allait en avertir « les services » de la présidence.

 

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