Le patriarche maronite, Béchara Raï, a estimé hier « honteux » que le Liban soit contraint d'attendre longtemps avant que d'autres lui désignent un président de la République.
« Il est honteux que les Libanais attendent des années pour que les pays de la région leur choisissent un président », a lancé Mgr Raï devant une délégation du conseil de l'ordre des avocats du Liban-Nord, conduite par son président, Fahd Mokaddem, qu'il a reçue hier au siège patriarcal d'été, à Dimane.
Il a pressé les formations politiques et les blocs parlementaires à « ne plus attendre que des forces extérieures décident à la place (des Libanais) de la présidentielle ». « Nous entendons dire que l'Amérique, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Russie choisiront notre président, ce qui constitue une atteinte à la dignité de la nation », a-t-il estimé. « Que nul ne me dise que le pays peut fonctionner sans président », a-t-il insisté.
Sur un autre plan, le patriarche maronite a mis l'accent sur le besoin urgent de travail de législation, soulignant que l'arsenal législatif libanais est en train de vieillir. « Depuis deux ans et quatre mois déjà, le Parlement est complètement paralysé et ne légifère plus. Quant au gouvernement, il est réduit à l'incapacité au moment où sévissent la corruption et les atteintes aux deniers publics », a-t-il dit.
Liban
Raï juge « honteux » d’attendre un président de l’extérieur
OLJ / le 27 juillet 2016 à 00h00