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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Relance de l’Europe : Hollande à la manœuvre

Depuis le Portugal, première étape d'une tournée continentale visant à rassembler les Vingt-Sept, le président français exhorte l'UE à faire de la défense commune une priorité absolue.

Le président français, François Hollande (à gauche), et le président portugais, Marcelo Rebelo de Sousa, lors de leur entrevue hier au palais Belem, à Lisbonne. Stéphane de Sakutin/AFP

Le président français François Hollande a exhorté hier les Européens à faire de la défense commune une priorité absolue de l'UE, après une série d'attentats et le vote sur le Brexit. La décision du Royaume-Uni de sortir de l'UE a provoqué un électrochoc, rendant plus urgente encore, selon plusieurs capitales européennes, la nécessité de réformer l'Europe pour la rendre plus « lisible » et retrouver la confiance des citoyens. En outre, après l'attaque au camion qui a fait 84 morts le 14 juillet à Nice, quatre passagers d'un train ont été grièvement blessés à la hache lundi soir en Bavière, dans le sud de l'Allemagne, par un jeune demandeur d'asile afghan. Les deux attaques ont été revendiquées par le groupe jihadiste État islamique (EI).
« L'Europe, c'est un esprit, mais c'est aussi une défense, défense qui doit d'ailleurs être renforcée », a déclaré M. Hollande à Lisbonne, au Portugal, première étape d'une tournée européenne visant à rassembler les Vingt-Sept autour d'un projet de relance de l'UE. « Ce sera une des leçons que nous aurons à tirer du Brexit, de l'impulsion que nous aurons à donner » à la construction européenne, a-t-il ajouté. « Nous sommes devant des défis et celui du terrorisme est sans doute un des plus grands », a souligné le président français. « La première priorité, c'est la protection, c'est la défense, c'est la sécurité de nos frontières, non pas pour nous replier, mais pour être capables de vivre ensemble », a encore dit M. Hollande, reçu par son homologue portugais Marcelo Rebelo de Sousa.
La France estime « faire déjà plus que son devoir » au Sahel, où elle est en première ligne avec 3 500 soldats face aux jihadistes, mais aussi au Moyen-Orient, où ses chasseurs ont encore bombardé l'EI dans la nuit de lundi à mardi. « Nous le faisons pour notre propre sécurité, nous le faisons aussi pour l'Europe, nous le faisons aussi pour le monde », a martelé M. Hollande. Face à la menace, inédite depuis la fin de la guerre froide, il a appelé à « l'unité » des Européens. « Est-ce que nous serons capables d'être ensemble, unis, forts, ou allons-nous connaître la discorde, la désunion et puis finalement la dislocation ? » a-t-il lancé. Le président français, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Matteo Renzi ont appelé, le 27 juin à Berlin, à une « nouvelle impulsion » pour l'Europe. Ils doivent se retrouver le 22 août en Italie.

Besoin d'espérance
Dans ce contexte lourd, M. Hollande, qui poursuit sa tournée à Dublin demain, puis début septembre en Europe de l'Est, a pris son bâton de pèlerin pour tenter de forger un consensus autour de quelques priorités : plus de défense européenne, plus d'investissements créateurs d'emplois et plus d'Europe pour la jeunesse. « Il faut maintenant entrer dans des propositions concrètes. Il faut aussi rassembler les Vingt-Sept. Il ne s'agit pas d'en rester à ce qu'on a dit à trois. Dans ce travail, chaque État a voix au chapitre », insiste un diplomate français.
Cette dynamique vise à jeter les bases d'un « consensus politique » au sommet de Bratislava, le 16 septembre, pour lancer ensuite « rapidement » le chantier de la modernisation de l'UE. Côté défense, la France propose de renforcer la capacité à planifier et conduire des opérations communes. L'Europe doit pouvoir mobiliser plus vite des soldats et « mutualiser » plus de moyens militaires, selon un diplomate français. Quant à l'emploi, M. Hollande préconise de doubler d'ici à cinq ans les investissements du plan Juncker (315 milliards d'euros de 2015 à 2018), dans les transports propres, la modernisation numérique ou la recherche et les universités.
Le président français a en outre apporté son soutien au Portugal, menacé de sanctions financières par la zone euro pour déficit excessif. L'Europe a « aussi besoin de solidarité et d'espérance », a-t-il dit, reprenant une antienne chère aux pays du sud de l'Europe face aux tenants de l'orthodoxie budgétaire. Plus symbolique, mais aussi plus concret pour les citoyens, le programme Erasmus d'échanges d'étudiants pourrait être élargi aux collégiens, lycéens ou apprentis, et plus de fonds européens investis dans l'emploi des jeunes.

(Source : AFP)

Le président français François Hollande a exhorté hier les Européens à faire de la défense commune une priorité absolue de l'UE, après une série d'attentats et le vote sur le Brexit. La décision du Royaume-Uni de sortir de l'UE a provoqué un électrochoc, rendant plus urgente encore, selon plusieurs capitales européennes, la nécessité de réformer l'Europe pour la rendre plus...

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UN MARCHE COMMUN... LES UNIONS SANS LA FORCE RESTENT DES REUNIONS ET RIEN DE PLUS...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 07, le 20 juillet 2016

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Commentaires (2)

  • UN MARCHE COMMUN... LES UNIONS SANS LA FORCE RESTENT DES REUNIONS ET RIEN DE PLUS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 07, le 20 juillet 2016

  • L'Europe n'a pas de valeur identitaire, bric-à- brac de choses très dissemblables, que seul l'acte de consommation réducteur réuni, et des valeurs qui n'en sont plus ...

    LeRougeEtLeNoir

    11 h 32, le 20 juillet 2016

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