Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Attentat

Le carnage à Nice replonge la France dans le deuil

Hollande a décrété trois jours de deuil national.

Hier, lors d\'hommages à Paris en faveur des victimes des attentats de Nice. Valery Hache/AFP

Pour la troisième fois en 18 mois, la France a été frappée jeudi soir par un attentat, commis à Nice par un homme inconnu des services de renseignements, qui a lancé son camion sur la foule rassemblée pour la fête nationale, tuant 84 personnes.
Jeudi peu avant 23h00, un camion blanc de 19 tonnes a forcé un barrage de police et pénétré sur la promenade des Anglais, fermée à la circulation, où 30 000 personnes, dont de nombreuses familles, étaient venues voir le feu d'artifice. Écrasant tout sur son passage, le conducteur a roulé sur 2 kilomètres du célèbre front de mer avant d'être abattu par la police.
Le bilan, encore provisoire, est particulièrement lourd : au moins 84 morts, dont 10 enfants et adolescents et 202 blessés. Parmi eux, 25 se trouvaient hier en réanimation. De nombreux étrangers – Allemands, Américains, Algériens, Tunisiens, Suisse, Russe, Ukrainien – ont aussi trouvé la mort dans la deuxième ville française la plus fréquentée par les touristes.
L'attentat, qui n'a pas été revendiqué, est l'œuvre d'un seul homme, un Tunisien de 31 ans, Mohammad Lahouaiej-Bouhlel, qui « n'avait jamais fait l'objet de la moindre fiche ni du moindre signalement de radicalisation », selon le procureur de Paris François Molins.
Sur la défensive après ce nouvel attentat, le Premier ministre Manuel Valls a nié hier soir toute faille des forces de sécurité, louant au contraire leur « engagement ». « Une campagne présidentielle ne mérite pas qu'on divise le pays », a lancé le chef du gouvernement socialiste à l'adresse de l'opposition de droite qui a fustigé « l'impuissance » de l'exécutif. Mais, alors que le chef du gouvernement a jugé que « le terroriste » était « sans doute lié à l'islamisme radical d'une manière ou d'une autre », son ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve s'est montré moins affirmatif.

Un déséquilibré ?
Seule l'enquête permettra de comprendre « le réel profil » du tueur, s'il a agi « à la demande d'autres individus » ou « actionné par les messages continus de Daech (acronyme arabe de l'État islamique) qui appellent et provoquent au crime », a-t-il dit, relevant qu'il y avait « chez lui un déséquilibre ».
De fait, aux dires d'anciens voisins, ce père de trois enfants, chauffeur-livreur de métier, pouvait se montrer violent, notamment envers son ex-épouse, qui a été placée en garde à vue. « Connu des services de police et de justice pour des faits de menaces, violences, vol et dégradations », selon François Molins, il avait été condamné récemment à six mois de prison avec sursis pour avoir agressé un automobiliste. « Il faisait des crises. Quand il s'est séparé de sa femme, il a déféqué partout, trucidé le nounours de sa fille (...) et lacéré les matelas », a raconté à l'AFP un habitant de son ancienne barre d'immeuble, disant ne pas croire « un problème de radicalisation ».
Reste qu'un pistolet automatique et une grenade inopérante ont notamment été retrouvés dans le camion qu'il avait loué deux jours plus tôt à 10 km de Nice. À charge pour les enquêteurs, qui ont déjà mené des perquisitions dans deux de ses domiciles connus, d'établir comment il se les est procurés.
S'il n'a pas été revendiqué, l'attentat « correspond » aux « appels aux meurtres » des groupes jihadistes, a d'ailleurs souligné le procureur de Paris. Dans un message audio diffusé en 2014, le porte-parole officiel de l'EI, Abou Mohammad al-Adnani, encourageait à utiliser n'importe quelle arme disponible, citant notamment les « voitures ».
Survenue au cœur de l'été, après un Euro de football sans incident notable, cette tuerie replonge le pays dans l'effroi et la douleur et confirme que la France fait figure de cible privilégiée des jihadistes, notamment pour son engagement militaire contre l'EI en Syrie.
Le chef de l'État, qui réunira aujourd'hui à 09h00 un nouveau conseil restreint de sécurité et de défense, a déjà annoncé un « renforcement » de l'action de la France en Irak et en Syrie.
Une minute de silence sera observée lundi à 12h00 dans le pays en hommage aux victimes, ont déclaré hier soir à l'AFP plusieurs sources gouvernementales et parlementaires.
Le président François Hollande a par ailleurs décrété trois jours de deuil national, aujourd'hui, demain et lundi, a prévenu que la France n'en avait « pas terminé » avec le terrorisme et annoncé la prolongation de trois mois de l'état d'urgence.

Minute de silence dans le pays lundi
Alors que des hommages spontanés de citoyens meurtris ont été rendus un peu partout en France, dans la capitale la tour Eiffel devait être illuminée en bleu-blanc-rouge hier soir et pendant les trois jours du deuil national, comme la colonnade de l'Assemblée nationale.
(Source : AFP)

Pour la troisième fois en 18 mois, la France a été frappée jeudi soir par un attentat, commis à Nice par un homme inconnu des services de renseignements, qui a lancé son camion sur la foule rassemblée pour la fête nationale, tuant 84 personnes.Jeudi peu avant 23h00, un camion blanc de 19 tonnes a forcé un barrage de police et pénétré sur la promenade des Anglais, fermée à...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut