Rechercher
Rechercher

Culture - Exposition

Les « Transformers » d’un autre temps

C'est une jolie histoire de fonte et de refonte. Barrak Naamani refait sa vie et se tourne vers l'art. Il présente ses travaux dans la nouvelle salle d'exposition de Aïda Cherfan à Saïfi.

« The Greatest ».

À son retour du Koweït où il était directeur général auprès de la société Krispy Kreme Americana, Barrak Naamani reprend l'entreprise familiale basée sur la confection sur mesure de chemises et de costumes pour homme. Il achève de remettre en valeur un travail artisanal appartenant depuis des décennies à la famille. Tout le travail artistique présenté à la galerie va débuter à partir d'une anecdote anodine. Ayant eu besoin d'une table de travail, et sa tante ayant refusé de lui en donner, il va en trouver une dans l'atelier paternel. Une vieille machine à coudre ô combien chargée de nostalgie et de symboles. L'idée lui vient alors d'en faire d'autres. « Cela devenait donc un défi de sculpter à nouveau ces anciens squelettes et de leur donner de nouvelles formes... parfois humaines. Je les redessinais donc et les faisais revivre. »

Une passion qui prend forme
C'est ainsi que sa recherche commence. Du Nord au Sud et écumant les maisons de particuliers ainsi que les magasins d'antiquités, Naamani ressort avec des trésors inespérés. Des machines, autrefois sans vie, oubliées et jetées aux oubliettes, redeviennent animées. Des Singer, des Victoria de Aldi, des Mercedes, à pédale ou à manivelle, toutes chargées de souvenirs et d'histoires. Déchargées du passé, elles sont là aujourd'hui à raconter d'autres histoires. L'artiste évoque le mouvement de ces « Transformers » d'un temps ancien. « Je suis devenu à la fois forgeron et sculpteur car il est très difficile de faire plier la fonte et de la remodeler ». Tout prend forme pourtant à partir d'une idée, d'un dessin et de la main qui glisse sur la surface lisse et obscure de la machine pour en soutirer tous ses secrets. Si, dans le passé, elles étaient les instruments d'un métier, elles ont acquis aujourd'hui une vie indépendante. Tables basses, d'appoint ou pieds de lampe, ces derniers portent des opalines à la douce lumière du passé. En situation de prière, d'élévation mais aussi de désir et de supplique, ces machines tendent les bras et vibrent.
Parallèlement à son métier de couturier, Barrak Naamani s'investit totalement dans cette passion. Tout comme il façonne ses costumes et ses chemises, il modèle ses machines pour en faire des silhouettes humaines, prêtes à partager les foyers tout en ayant acquis leur autonomie.

* Jusqu'au 28 juillet à la galerie Aïda Cherfan: Beirut Harbor Bldg, rue Georges Haddad, Saïfi. Tél: 03-839111. Ouvert du lundi au samedi de 11h à 19h.

À son retour du Koweït où il était directeur général auprès de la société Krispy Kreme Americana, Barrak Naamani reprend l'entreprise familiale basée sur la confection sur mesure de chemises et de costumes pour homme. Il achève de remettre en valeur un travail artisanal appartenant depuis des décennies à la famille. Tout le travail artistique présenté à la galerie va débuter à...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut