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Conte, l’héritage du condottiere

Le sélectionneur italien aura été le tacticien de cet Euro, faisant de la Squadra Azzura une équipe compétitive malgré l’absence de stars.

Des sanglots dans la voix, Antonio Conte a dit au revoir à l'Italie sur un quart de finale de l'Euro 2016 perdu d'un rien. Il s'en va à Chelsea pour de nouvelles conquêtes après avoir redressé la « Nazionale », qui devra gérer son patrimoine.
« C'est un au revoir, pas un adieu », a confié Conte, retenant ses larmes, lors d'un court discours à la presse hier, ajoutant : « Je suis très remué, plus qu'après le match, parce que je réalise que c'est fini. »
« Mon désir est qu'il revienne, le temps est de son côté, il est jeune (46 ans) », a appuyé le président de la Fédération italienne de football (FIGC), Carlo Tavecchio. C'est lui qui appelle Conte le « condottiere », nom de ces grands capitaines qui dirigeaient le destin des puissantes cités italiennes de la Renaissance, un clin d'œil tout trouvé pour l'homme ayant relancé l'Italie moribonde.
Après l'élimination au premier tour du Mondial 2014, « nous avions laissé une Nazionale sans commandement stratégique, dans un état indigne du rang de l'Italie », a estimé le dirigeant.
La FIGC a misé gros sur le technicien triple champion d'Italie avec la Juventus (2012 à 2014), payé environ 4 millions d'euros par an, un salaire exceptionnel pour un sélectionneur.
« Il n'y avait pas besoin d'être très intelligent pour être convaincu que Conte était le meilleur dans la place, il fallait faire l'effort économique pour concurrencer les grands clubs européens, a insisté Tavecchio. Nous n'avons pas gaspillé. »
L'héritage tactique... et politique Conte, passionné de tactique, a laissé la trace de son fameux 3-5-2 et une équipe « caméléon », qui a « tenu tête aux champions d'Europe et aux champions du monde », a-t-il rappelé, évoquant la qualification aux dépens de l'Espagne en 8e (2-0) et l'élimination aux tirs au but contre l'Allemagne en quarts (1-1, 6 t.a.b. à 5).
Le technicien aux yeux revolvers a sublimé un groupe de joueurs moyens, pour les standards de l'Italie, mis à part la défense BBC (Barzagli-Bonucci-Chiellini) devant Gianluigi Buffon. Il y est parvenu grâce à un gros travail tactique et mental, aidé de son mantra : « vouloir est pouvoir. »
« Il a construit avec une précision scientifique », confirme Tavecchio, qui ajoute : « Nous partons de là. » Le président fait aussi allusion aux âpres négociations entre Fédération et grands clubs pour obtenir des bouts de stage avec ses joueurs, ce qui a fait dire à Conte, le soir de l'élimination, qu'il s'était parfois senti « un peu seul ».
Il était tellement ému hier qu'il a même remercié les journalistes, qui l'ont applaudi longuement. Il a pu s'accrocher avec eux pendant son mandat, mais la presse a salué son travail tout au long de l'Euro. « Nous avons appris à nous connaître, je sais bien que je ne suis pas quelqu'un de simple dans les rapports, mais je pense que nous sommes arrivés à une grande estime réciproque », a-t-il soupesé.

L'Italie de demain
Conte laisse aussi des trouvailles individuelles à son successeur, Giampiero Ventura, qui sera officiellement présenté le 19 juillet. « Je souhaite le plus grand bien possible à la Nazionale et à Ventura, je pense que nous laissons une trace importante, la trace du travail », a-t-il souligné.
L'ex-entraîneur du Torino pourra compter par exemple sur l'inépuisable piston du couloir droit, Alessandro Florenzi, impressionnant contre les Allemands, ou le jeune Mattia De Sciglio couloir gauche.
Ce dernier est une des réussites de Conte. « Il m'a beaucoup aidé, a raconté le Milanais de Conte, parce qu'il m'a fait sentir sa confiance, il m'a convoqué quand je n'étais pas super bien en club, il m'a fait me sentir un joueur important. »
Faute des grands buteurs du passé italien, Conte a donné sa chance à Graziano Pellè, formidable travailleur, qui a un peu terni son bel Euro en charriant Manuel Neuer, le gardien allemand, avant d'envoyer son tir au but nettement hors cadre.
Enfin Ventura pourra, comme Conte, s'appuyer sur le patrimoine de l'Italie, Gianluigi Buffon, encore héroïque jusqu'au bout contre les Allemands, et prêt à garder les buts jusqu'au Mondial 2018. L'Italie a perdu son condottiere mais a toujours un capitaine.

(Source : AFP)

Des sanglots dans la voix, Antonio Conte a dit au revoir à l'Italie sur un quart de finale de l'Euro 2016 perdu d'un rien. Il s'en va à Chelsea pour de nouvelles conquêtes après avoir redressé la « Nazionale », qui devra gérer son patrimoine.« C'est un au revoir, pas un adieu », a confié Conte, retenant ses larmes, lors d'un court discours à la presse hier, ajoutant : « Je suis...
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