Orlando: les autorités américaines ne toléreront aucune menace contre des musulmans (procureur)

Les autorités américaines ne toléreront aucune menace contre des musulmans après l'attentat d'Orlando, qui a suscité des messages de haine contre cette communauté, a prévenu mercredi le procureur fédéral.

"Proférer ces menaces est non seulement mal mais, dans la plupart des cas, illégal. Il faut arrêter", a déclaré Lee Bentley lors d'une conférence de presse qui faisait le point de l'enquête sur la tuerie, perpétrée par un Américain ayant fait allégeance au groupe Etat islamique. Au total, 49 personnes sont mortes, plus le tireur, et 53 ont été blessées dans l'attaque dimanche matin.
"Ces menaces détournent l'attention de ce qui est fait par les forces de l'ordre", a-t-il ajouté.

Le représentant du FBI Ron Hopper a rappelé lors de la même conférence de presse que les "violations des droits civiques sont une priorité pour le FBI".
"Nous enquêterons sur les incidents perpétrés contre des individus (...) notamment en raison de leur race, leur religion et leur orientation sexuelle".

Les autorités ont invité le public à les aider dans leur enquête sur le carnage d'Orlando, au cours duquel le tueur, Omar Mateen, a été tué lors d'un échange de tirs avec la police.
Ces responsables ont cependant refusé de s'exprimer sur des informations selon lesquelles la femme de Mateen serait inculpée pour avoir eu connaissance des intentions de son mari.

L'interrogatoire de la femme du tueur "est juste une des nombreuses interviews que nous avons fait et que nous continuerons à faire dans cette enquête", a ajouté M. Hopper. "Je ne peux pas commenter le contenu ou les conclusions de cette enquête".
M. Bentley a pour sa part affirmé qu'il n'allait pas "spéculer aujourd'hui pour savoir si des chefs d'inculpation ont été ou vont être prononcés dans cette affaire. C'est prématuré".

Le massacre d'Orlando a notamment mis sous les projecteurs la petite communauté musulmane de Fort Pierce, où résidait l'auteur de l'attentat, au point d'en faire une cible facile.
"Allez crever, putain de sacs à merde!", a entendu un journaliste de l'AFP devant l'Islamic Center de Fort Pierce, une phrase lancée d'un pick-up.

Après les attentats de Paris en novembre et de San Bernardino, en Californie, début décembre, le nombre de délits présumés motivés par la haine et visant des musulmans a triplé aux Etats-Unis, selon une enquête du New York Times.
L'islamophobie y a atteint un niveau sans précédent, selon des représentants musulmans, nourrie en outre par les propos du candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump, qui veut notamment interdire temporairement l'entrée du pays aux musulmans.