Les familles viennent passer leur samedi à chiner dans l’enceinte du couvent.
Une centaine de personnes déambulaient tranquillement, samedi dernier, aux abords des stands installés dans le cloître du couvent des Filles de la charité à Achrafieh. Ouvert une seule fois par an à l'occasion de cet événement, le jardin intérieur des religieuses s'est paré de mille couleurs. Bracelets, gourmandises, services de vaisselle, vêtements d'hiver comme d'été, tatouages au henné... La sixième édition du vide-greniers, dont une partie des bénéfices sera reversée à la caisse sociale du centre médicosocial de Karm el-Zeitoun pour aider les personnes âgées ou démunies à se procurer des médicaments à bas coût, a rassemblé cette année quarante-trois stands.
«Nous sommes ravies de prêter notre espace à cette occasion, rassemblant de nombreux familles et amis venus donner un coup de main pour l'organisation de cette journée qui a toujours été jusqu'ici un succès», se réjouit sœur Maggy Harfouche, qui s'est démenée pour que cette initiative voie le jour. Les organisateurs attendaient plus de 350 personnes lors de cette journée festive, qui s'est déroulée dans une ambiance bon enfant et très familiale.
Un système donnant-donnant
«Les exposants fixent eux-mêmes leurs prix. Ils ne sont plus seulement des donateurs, mais aussi des bénéficiaires », témoigne, tout sourire, Tracy Aznavourian, l'une des responsables de stand, à l'origine de cette initiative avec sœur Maggy, avant de poursuivre : « Ce vide-greniers leur permet de se débarrasser de certaines affaires encombrantes, qu'ils n'utilisent plus et qui pourraient intéresser d'autres
personnes.»
Moyennant un emplacement payé 30 dollars pour un stand simple et 50 dollars pour un double, ces vendeurs d'une journée gardent ensuite les bénéfices de leurs marchandises.
«Nous avions trop de choses à la maison que nous ne voulions pas garder, c'est bien de leur donner une seconde vie en encourageant une cause sociale», s'enthousiasme quant à elle Tania Kanaan, venue pour la troisième fois à la brocante avec ses filles. Son stand recèle des affaires, allant des jeux d'enfant aux objets ménagers. Quelques mètres plus loin, Maria, une adolescente d'une quinzaine d'années, attend patiemment son tour pour se faire tatouer au henné un soleil sur le poignet. «J'ai entendu parler de la brocante par une amie de lycée, c'est la première fois que je viens ici et je trouve l'initiative très bien», confie-t-elle.
Servir une cause sociale
L'ensemble des bénéfices des emplacements, des tickets d'entrée – 1000 LL par visiteur – et de la buvette serviront ensuite à alimenter, pendant plusieurs mois, la caisse sociale du centre médicosocial de Karm el-Zeitoun. «Nous pourrons ainsi aider des malades dans le besoin à acheter à un prix réduit leurs médicaments, que ce soit des génériques ou non, s'ils viennent nous voir munis de leurs ordonnances», précise sœur Anne Sauvé, elle aussi membre de la communauté des Filles de la charité.
Pour les plus nécessiteux, certains médicaments sont même donnés gratuitement. Et à la fin de la journée, les teneurs de stand peuvent choisir de laisser leurs stocks invendus sur place. Ils seront alors récupérés par les sœurs puis redistribués aux plus démunis.
Le petit plus de la journée? «En vendant des objets, qu'ils ont autrefois achetés très chers, à des prix bradés, les parents et les enfants apprennent à se rendre compte grâce à ce vide-greniers de la valeur de l'argent», sourit Tracy Aznavourian. Avis aux intéressés, il y aura encore sûrement de très belles affaires à venir... l'année prochaine.