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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les FDS et la coalition internationale à l’offensive au nord de Raqqa

Deux zones-clés contrôlées par les rebelles près de Damas étaient relativement calmes, hier, après l'appel de la Russie à y instaurer une trêve.

Des membres de l’armée syrienne inspectent une maison endommagée à Daraya, au sud-ouest de Damas, le 24 février 2016. Photo Youssef Karwashan/AFP

Les jihadistes de l'organisation État islamique (EI) faisaient face hier à une double offensive terrestre et aérienne contre leurs fiefs en Irak et en Syrie, avec l'appui de la coalition internationale conduite par les États-Unis.
Au lendemain du lancement d'une opération sur la ville irakienne de Fallouja, c'est en effet la province de Raqqa, où se trouve la « capitale » éponyme de l'EI en Syrie, qui a été prise hier pour cible. Ces assauts sont menés par des forces entraînées et soutenues par les Américains : les troupes fédérales en Irak et la coalition kurdo-arabe des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans le pays voisin.
« Les FDS ont commencé leur offensive pour libérer le nord de la province de Raqqa. Notre objectif n'est pas de libérer la ville de Raqqa mais seulement le nord de la province », a affirmé Talal Sello, le porte-parole des FDS. « Nous avons reçu une couverture aérienne de la coalition », a-t-il ajouté. Une source au sein des Unités de protection du peuple kurde (YPG) a indiqué de son côté que ces forces avaient « reçu des armes américaines et (que) des troupes américaines participeront aux combats au sol ».

Des civils comme remparts
« Plusieurs milliers » de combattants des FDS ont « lancé ce matin des opérations pour contrôler la campagne au nord de Raqqa » et pouvoir ainsi « mettre la pression sur la ville elle-même », a confirmé le colonel Steve Warren, un porte-parole militaire américain. De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) a fait état de « frappes intenses de la coalition (...) au nord de la ville de Raqqa et sur la ville elle-même ». L'ONG ajoute qu' « au moins 22 jihadistes ont été tués ». « Ils (les combattants de l'EI) utilisent les civils comme rempart », a également affirmé Abdel Aziz el-Hamza, cofondateur du collectif Raqqa est massacré silencieusement.
Lors d'une visite samedi en Syrie, le chef des forces américaines au Moyen-Orient (Centcom), le général Joe Votel, avait rencontré des forces spéciales américaines déployées dans le nord-est du pays et travaillant avec les combattants arabes syriens, ainsi que des responsables des FDS. La Russie, qui soutient militairement le régime de Bachar el-Assad, a par ailleurs annoncé être prête à coordonner avec les FDS et les États-Unis pour chasser l'EI de Raqqa.
La reprise de Raqqa représente, avec celle de Fallouja et de Mossoul en Irak, le grand objectif de la coalition internationale contre l'EI. « Il est clair que si les États-Unis veulent éliminer l'EI, il faut l'attaquer sur plusieurs fronts à la fois », explique Fabrice Balanche, expert de la Syrie au Washington Institute. « Couper la route entre Raqqa et Mossoul n'est pas difficile aujourd'hui. Cela mettrait fin au mythe de l'État islamique transnational », a-t-il ajouté, en référence au fief de l'EI dans le nord de l'Irak.

Calme à Daraya
Du côté de Damas, deux zones-clés contrôlées par les rebelles étaient relativement calmes hier, ont indiqué l'OSDH et un militant. « C'est calme depuis l'aube », a ainsi indiqué le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. Une accalmie confirmée par Chadi Matar, un militant de Daraya, frappée par les bombardements et les combats ces deux dernières semaines. « Il y avait des affrontements autour de minuit, puis ils se sont arrêtés vers 1h du matin et depuis c'est calme », a-t-il confié. Mais, selon lui, des habitants doutent que les armes se taisent pour longtemps. « Les gens ne croient pas (à ces trêves) comme auparavant. Leur moral est en berne et ils ne font confiance à personne », a-t-il ajouté.
Ce calme survient après que la Russie, un allié du régime de Bachar el-Assad, eut appelé lundi soir à un cessez-le-feu de 72 heures à partir d'hier à Daraya, au sud-ouest de Damas, et dans la Ghouta orientale, à l'est de la capitale, en proie dernièrement à de féroces combats. Ces deux régions sont censées être concernées par une trêve parrainée par les États-Unis et la Russie et entrée en vigueur le 27 février. Mais celle-ci a depuis volé en éclats.
Par ailleurs, des images satellitaires montrent qu'une base aérienne en Syrie utilisée par les forces russes a subi d'importants dégâts à la suite d'une attaque de l'EI, a affirmé hier Stratfor, une compagnie américaine spécialisée dans le renseignement. Ces images suggèrent que quatre hélicoptères et vingt camions ont été incendiés sur la base T-4, aussi connue sous le nom de Tiyas, située stratégiquement dans le centre du pays, entre les villes de Palmyre et Homs. Commentant ces informations, le ministère de la Défense russe a affirmé que les dégâts existaient « depuis des mois » et provenaient de « combats lourds » entre les « forces gouvernementales syriennes » et « des militants de groupes terroristes ».
Ces révélations surviennent alors que le bilan des attentats lundi de Tartous et Jablé, où se trouve le gros des effectifs russes, a été revu à la hausse et serait de 177 morts.
(Source : AFP)

Les jihadistes de l'organisation État islamique (EI) faisaient face hier à une double offensive terrestre et aérienne contre leurs fiefs en Irak et en Syrie, avec l'appui de la coalition internationale conduite par les États-Unis.Au lendemain du lancement d'une opération sur la ville irakienne de Fallouja, c'est en effet la province de Raqqa, où se trouve la « capitale » éponyme de...

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