Le président du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a défendu samedi l'entente entre sa formation politique fondée par le général Michel Aoun et le Hezbollah, estimant avoir été rejeté par la communauté sunnite. Des déclarations qui ont provoqué la colère du ministre démissionnaire de la Justice, Achraf Rifi, dénonçant des propos méprisants.
"Vous avez soutenu et incité aux évènements du 7 mai dans le but de mettre vos ambitions présidentielles sur les rails maculés de sang de Libanais", a lancé Achraf Rifi, dans un communiqué publié samedi, en référence à l'invasion de Beyrouth-Ouest par des miliciens du Hezbollah en 2008.
"Ce 7 mai, soutenu par Michel Aoun, n'est pas le seul épisode sanglant de sa longue histoire", poursuit le communiqué", indiquant que les câbles révélés par Wikileaks ont démontré que M. Aoun voulait renverser le gouvernement de Saad Hariri.
Réagissant aux déclarations de M. Bassil évoquant "l'émotion partagée avec les sunnites" après l'assassinat de Rafic Hariri, M. Rifi a répondu : "Les sunnites du Liban n'ont pas besoin de votre compassion. C'est vous qui en avez besoin pour avoir vendu votre cause pour quelques pièces".
"Le moins que l'on puisse dire, c'est que les propos de M. Bassil sont méprisants pour les habitants de Tripoli et les Libanais", ajoute-il.
"Nous avons payé cher notre entente avec le Hezbollah"
Plus tôt dans la journée, M. Bassil, avait évoqué l'entente entre le CPL et le Hezbollah.
"Lorsqu'en tant que chrétiens, nous avons déclaré notre soutien à la résistance, nous avons appuyé la résistance contre Israël", a expliqué M. Bassil lors d'une conférence sur le confessionnalisme, organisée à l'université al-Jinane à Tripoli, au Liban-nord, ajoutant que ce soutien n'était et ne sera "jamais dirigé contre les druzes ou les sunnites".
"Nous avons payé cher notre entente avec le Hezbollah. En dépit de notre émotion que nous partagions sincèrement avec les sunnites après l'assassinat de Rafic Hariri, nous avons été rejeté", a-t-il poursuivi.
commentaires (7)
Mr Bassil, Etant de Tripoli et ayant vecu le dechirement, puis la reaction de la rue sunnite apres l'assassinat de Rafic Hariri,je vous invite en toute modestie a repeter et a mediter longuement les deux citations qui suivent : "Un silence prudent est toujours salutaire, on perd à trop parler ce qu'on gagne à se taire." Citation de Publilius Syrus Ier s. av. J.-C. "Si tu ne parles que pour dire des sottises, tu ferais mieux de te taire.". Citation de Anatole France ; Le livre de mon ami (1885)
Pierre Moise
09 h 33, le 25 avril 2016