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Les 101 ans du génocide arménien - Tribune

Des réalisations multisectorielles

« Nous sommes à une époque où l'humanité ne peut plus vivre avec dans sa cave le cadavre d'un peuple assassiné. »

Cette phrase de Jean Jaurès reflète toute l'ampleur de la tragédie que représente la question arménienne. Le 24 avril de chaque année, les Arméniens, partout dans le monde comme au Liban, commémorent le souvenir du génocide d'un million et demi d'Arméniens massacrés en 1915 suivant un plan exécuté par les autorités ottomanes.
Les principaux pays d'accueil furent la Syrie et le Liban, mais il faudrait rappeler qu'il y avait avant ces massacres des Arméniens qui vivaient au Liban-Nord et dans le Kesrouan.
Épuisés, démunis, ayant tout perdu, sauf la dignité, les Arméniens se sont établis dans certaines régions libanaises et ont décidé de repartir à zéro.
Les débuts ne furent pas aisés : pauvreté, précarité de logement, méconnaissance de la langue, maladies... Mais jamais les Arméniens n'ont baissé les bras devant ces difficultés car ils avaient fermement décidé d'aller de l'avant et de faire du Liban leur patrie. Aujourd'hui, malgré les quelques fausses notes que l'on entend de temps en temps et qui taxent cette communauté tantôt de chauvinisme et tantôt de ghetto, les Arméniens sont des Libanais à part entière tout comme les autres communautés qui complètent la mosaïque libanaise.
D'ailleurs, le problème de l'intégration ne s'est jamais sérieusement posé pour les Arméniens, notamment après l'indépendance du Liban en 1943. Citoyens à part entière, les Arméniens ont toujours eu un bloc parlementaire, des ministres, des officiers dans l'armée et des fonctionnaires dans le secteur public. Cela dit, au sommet de Taëf en 1989, la communauté arménienne fut classée parmi les sept grandes communautés du Liban.
Parallèlement, la contribution au développement et à l'essor du pays a été énorme : soucieux de leur avenir et dans la lutte pour la survie, les Arméniens se sont mis au travail pour gagner décemment leur vie et assurer des lendemains meilleurs pour la génération montante. Devant l'indifférence des grandes puissances, et l'impuissance des organisations internationales à réclamer ce qui a été pris par la force des armes et de l'injustice, les Arméniens se sont rendus à l'évidence qu'il fallait travailler très dur pour préserver leurs droits sans oublier leurs obligations, car, de par sa nature, l'Arménien ne sait pas mendier.
Aujourd'hui, après des décennies de souffrances, de privations et de sacrifices, la communauté arménienne est très fière de ce qu'elle a accompli dans des différents secteurs économiques au Liban : artisanat, industrie, commerce, orfèvrerie, médecine, enseignement universitaire, ingénierie...
Sur un autre plan, les Arméniens ont toujours placé leur potentiel au service de l'unité, de l'indépendance et de la liberté du Liban. Pendant les années de guerre qui a éclaté en 1975, les Arméniens n'ont jamais porté les armes pour combattre quelle que partie que ce soit. Au contraire, ils ont fermement contribué au rétablissement de la souveraineté nationale sur tout le pays, loin des surenchères et des actions visant à démanteler la patrie et à la diviser.
Les Arméniens sont persuadés que le dialogue reste la voie la plus juste pour tenir ce pays à l'écart des dangers et des menaces de guerre.
Les Arméniens sont très conscients de la gravité des événements qui se succèdent dans la région. Seul un Liban uni et pacifique peut survivre. Seul un Liban démocratique et juste peut aller de l'avant.
Les Arméniens ont perdu leurs terres et ont failli perdre leur identité dans un monde préoccupé par des conflits et des guerres, la plupart injustes. D'où leur attachement à cette patrie unie et unique.
Le 24 avril, c'est surtout une journée au cours de laquelle les Arméniens se rappellent tout simplement ; c'est surtout l'anniversaire du renouvellement d'un serment : la question arménienne restera toujours une plaie ouverte tant que les bourreaux ne seront pas conduits devant la justice pour répondre de leurs crimes et restituer ce qu'ils ont arraché par la force des armes et de l'injuste.

« Nous sommes à une époque où l'humanité ne peut plus vivre avec dans sa cave le cadavre d'un peuple assassiné. »
Cette phrase de Jean Jaurès reflète toute l'ampleur de la tragédie que représente la question arménienne. Le 24 avril de chaque année, les Arméniens, partout dans le monde comme au Liban, commémorent le souvenir du génocide d'un million et demi d'Arméniens...

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