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Liban - Sommet islamique

Salam : Le Liban refuse l’implantation des réfugiés syriens

Le Premier ministre n'a que brièvement croisé le roi d'Arabie saoudite en marge de la séance inaugurale.

Photo Dalati Nohra

En raison de la zone de turbulence que traverse la relation entre le Liban et l'Arabie saoudite depuis quelques mois, sur fond de prises de position libanaises officielles, la scène libanaise intérieure avait les yeux rivés vers la treizième conférence de l'Organisation de coopération islamique (OCI) qui se tient actuellement à Istanbul, en Turquie, pour y déceler la moindre possibilité d'une rencontre entre le Premier ministre Tammam Salam, et le roi d'Arabie saoudite Salmane ben Abdel Aziz. Celle-ci n'aura finalement pas eu lieu : les deux hommes se sont simplement croisés dans les couloirs du sommet, se saluant et échangeant des politesses (selon les informations de l'agence al-Markaziya), durant un bref aparté en marge de la séance inaugurale. Sachant que le roi saoudien a quitté la Turquie pour Riyad dès qu'il a prononcé son discours.
M. Salam a par ailleurs eu des entretiens avec d'autres personnalités, notamment le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu, avec qui il a discuté des derniers développements. Il s'est réuni également avec le vice-président d'Indonésie Mohammad Youssef Kala, et le Premier ministre de Malaisie Mohammad Nagib Abdel Razzak.

« Une présence temporaire »
La vacance présidentielle, la question des réfugiés, la solidarité arabe face aux ingérences et aux crises sont tous des thèmes qui ont été abordés par le Premier ministre dans son discours lors de l'inauguration du sommet.
M. Salam n'a pas omis de « regretter amèrement d'être celui qui s'exprime sur cette tribune au nom du Liban, au lieu de celui qui devrait être là, le président de la République libanaise, dont le poste demeure vacant depuis près de deux ans ». « Nous espérons tenir l'élection présidentielle le plus tôt possible, afin de rétablir l'équilibre dans les institutions et redonner de la vitalité à notre vie politique », a-t-il poursuivi.
Sur la crise des réfugiés syriens, M. Salam s'est montré intransigeant. « Le Liban fait face, avec des moyens très limités, à un poids énorme qui est celui de la présence de près d'un million et demi de réfugiés syriens sur son territoire, a-t-il déclaré. Il s'agit d'un phénomène inédit, si l'on calcule le nombre de réfugiés par rapport à la superficie de notre pays et au nombre de ses habitants. Nous avons déjà mis en garde contre les ravages que peut entraîner le manque d'aides aux réfugiés ainsi qu'à la société libanaise hôte. Cela a pour conséquence non seulement un affaiblissement de l'économie libanaise, qui était déjà en difficulté, mais aussi à un état d'instabilité sécuritaire, la pauvreté et les privations étant le terreau idéal de l'extrémisme. » Et d'ajouter : « Les fondements mêmes de la fraternité et de la solidarité se trouvent au cœur de l'esprit de l'OCI depuis sa création. Ce poids est une responsabilité morale que tous les pays islamiques devraient contribuer à assumer. Voilà pourquoi nous appelons cette conférence à accorder à cette question l'attention qu'elle mérite. Nous réaffirmons le refus total du Liban d'une quelconque implantation des réfugiés syriens et considérons leur présence sur notre territoire comme temporaire, estimant qu'elle doit prendre fin dès que les causes de leur exil n'existeront plus. »

« Nous refusons les ingérences dans les pays arabes »
Le Premier ministre a longuement évoqué les ingérences et les crises dans les pays arabes, avec une mention spéciale pour les pays du Golfe. « De nombreux pays arabes, notamment ceux du Conseil de coopération du Golfe (CCG), souffrent d'ingérences étrangères qui y attisent les conflits, a-t-il dit. Nous refusons que des réalités politiques soient imposées par la force, ce qui menace la stabilité de la région et creuse les divisions entre des peuples et des pays qui, au préalable, avaient beaucoup plus de points communs que de causes de discorde. Nous affirmons notre entière solidarité avec tous les pays arabes contre tout ce qui représente un risque au niveau de leur sécurité, de leur stabilité, de leur souveraineté et de leur unité sociale. »
À cela, M. Salam a ajouté « un appel sincère à tous les pays de la région, en faveur d'une nouvelle approche des relations entre eux, en vue de restaurer la confiance perdue et de réduire les tensions confessionnelles ».
Enfin, le Premier ministre a déploré les agressions quotidiennes contre la mosquée al-Aqsa à Jérusalem, et contre les Palestiniens en général. Il a rappelé que la cause palestinienne reste la cause première du monde arabe, ce qui entraîne « des responsabilités historiques » pour y faire face.

En raison de la zone de turbulence que traverse la relation entre le Liban et l'Arabie saoudite depuis quelques mois, sur fond de prises de position libanaises officielles, la scène libanaise intérieure avait les yeux rivés vers la treizième conférence de l'Organisation de coopération islamique (OCI) qui se tient actuellement à Istanbul, en Turquie, pour y déceler la moindre possibilité...

commentaires (1)

S'il le dit aussi officiellement, c'est que la menace de l'implantation des réfugiés syriens est une réalité et pas le fruit de l'imagination de certains, parce qu'on ne refuse pas une proposition qu'on ne nous a pas formulée ou cherche à nous imposer, plutôt...

NAUFAL SORAYA

07 h 43, le 15 avril 2016

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Commentaires (1)

  • S'il le dit aussi officiellement, c'est que la menace de l'implantation des réfugiés syriens est une réalité et pas le fruit de l'imagination de certains, parce qu'on ne refuse pas une proposition qu'on ne nous a pas formulée ou cherche à nous imposer, plutôt...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 43, le 15 avril 2016

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