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Moyen Orient et Monde - Éclairage

Moins d’avions russes en Syrie mais toujours autant d’implication

Après la victoire de Palmyre, qui a eu un retentissement international, Moscou joue toujours un rôle important dans les combats.

Des appareils russes sur la base aérienne de Hmeimim, en Syrie, le 15 mars 2016, au lendemain de l’annonce par Vladimir Poutine du retrait partiel. Vadim Grishankin/Reuters

Un mois après l'annonce surprise du « retrait » partiel des forces russes de Syrie, les incessants décollages d'avions de combat ne déchirent plus le ciel de la base aérienne de Hmeimim mais Moscou joue toujours un rôle-clé dans les combats. Une dizaine d'avions sont stationnés sur le tarmac de ce site militaire du nord-ouest de la Syrie, dans un fief du régime de Bachar el-Assad. Non loin, le radar géant d'un S-400 – le plus moderne des systèmes de défense aérienne dans l'arsenal russe – tournoie sans discontinuer. Mais lors d'une récente visite organisée et étroitement encadrée par les autorités russes, un journaliste de l'AFP a pu constater que l'activité y avait considérablement baissé depuis décembre, lorsque les opérations russes de bombardements battaient leur plein dans le ciel Syrien. À cette époque, lors d'une première visite de ce type, le bruit assourdissant des appareils russes était incessant. Cette fois, aucun décollage n'a eu lieu et le nombre d'avions visibles a baissé. « Plus de 20 appareils ont été retirés – notamment des Su-34, des Su-24 et tous nos Su-25, ainsi que des hélicoptères Mi-8 et Mi-24 », explique à l'AFP un porte-parole militaire russe. « Moins de la moitié de nos avions sont restés » sur la base de Hmeimim, affirme Igor Konashenkov.
Fin septembre, Moscou avait accouru en soutien à son allié Bachar el-Assad en déployant des forces conséquentes en Syrie, pays déchiré depuis cinq ans par un conflit complexe qui a fait plus de 270 000 morts et contraint des millions de personnes à fuir leurs foyers.
En mars, Vladimir Poutine a pris tout le monde de court en annonçant un « retrait » de l'« essentiel » du dispositif russe, quelques jours après le début d'une trêve entre régime et rebelles initiée par Moscou et Washington et alors qu'une session de négociations intersyriennes se tenait sous l'égide de l'Onu à Genève. Le président russe estimait alors que la mission du contingent russe avait été « globalement accomplie », l'intervention de Moscou – quelque 9 000 raids aériens – ayant permis aux forces prorégime de reprendre du terrain face aux rebelles.

« Rôle essentiel »
Mais la Russie l'avait prévenu, elle allait garder une présence militaire en Syrie. Et depuis ce « retrait », Moscou a effectivement continué d'appuyer Damas, l'aidant à enregistrer plusieurs victoires contre les jihadistes du groupe État islamique (EI), exclus de la trêve. Palmyre, une ville dont la cité antique est classée au patrimoine mondial de l'humanité, a été reprise fin mars par les forces prorégime. Peu après, c'est la localité d'al-Qaryatayn (centre) qui est revenue dans le giron gouvernemental. L'armée russe insiste sur le fait que son implication dans ces offensives a essentiellement été aérienne, avec le bombardement des positions de l'EI autour de ces villes puis des convois de renforts jihadistes qui tentaient de les atteindre.
En ce qui concerne les troupes au sol, le discours officiel de Moscou reste que l'artillerie et l'infanterie n'étaient pas présentes au front, même s'il admet que des conseillers et des forces spéciales au sol ont joué un rôle « essentiel » dans la préparation et l'exécution des opérations.
L'armée russe a toutefois reconnu la mort d'un de ses soldats au sol à Palmyre, expliquant qu'il avait demandé que sa position soit bombardée car il était encerclé par des combattants jihadistes.
Après la victoire de Palmyre, qui a eu un retentissement international, l'implication russe en Syrie semble loin d'être terminée.
Alors qu'un deuxième round de négociations intersyriennes de paix doit commencer aujourd'hui en Suisse, le cessez-le-feu semble de plus en plus fragile, surtout autour de la ville d'Alep (Nord), où les Russes accusent les jihadistes du Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda, d'avoir convaincu des groupes rebelles de se battre à leurs côtés contre le régime malgré le cessez-le-feu et d'avoir ainsi mobilisé des milliers de combattants.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), al-Nosra est également passé à l'offensive contre le régime dans les provinces de Hama (centre) et Lattaquié (Nord-Ouest), berceau d'Assad et de sa communauté alaouite. Au moment de l'annonce du « retrait » russe, Poutine avait prévenu qu'il ne faudrait que « quelques heures » à Moscou pour se redéployer en cas de besoin. « Tout ce dont nous avons besoin (pour mener des opérations en Syrie) est toujours » à Hmeimim, prévient Igor Konashenkov, le porte-parole militaire russe.

Max DELANY/AFP

Un mois après l'annonce surprise du « retrait » partiel des forces russes de Syrie, les incessants décollages d'avions de combat ne déchirent plus le ciel de la base aérienne de Hmeimim mais Moscou joue toujours un rôle-clé dans les combats. Une dizaine d'avions sont stationnés sur le tarmac de ce site militaire du nord-ouest de la Syrie, dans un fief du régime de Bachar el-Assad. Non...

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