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Campus - Francophonie

Championnat international de débat francophone : « Débattre pour ne pas se battre »

Le Club libanais de débat de l'USJ organise son premier championnat international de débat francophone. L'événement se tiendra du 10 au 17 avril au sein des différents campus de l'Université Saint-Joseph. Au programme : « Des débats, des rencontres, du tourisme, des sorties et encore des débats ! »

Le Club libanais de débat a organisé le lundi 15 mars au campus de Huvelin un débat sur le thème de la censure. L'occasion d'en savoir plus sur cette association d'étudiants de l'USJ dont Carole Alsharabati, directrice de l'institut des sciences politiques, en profite pour saluer le chemin parcouru. À l'initiative de deux étudiants, Anthony Abi Dib et Georges-Maxime Moussallem, le club a vu le jour à la rentrée 2014. Comme son nom l'indique, il se veut le plus ouvert et rassembleur possible. S'il voit ce jour-là s'affronter des élèves de la faculté de droit (représentant le gouvernement) et leurs camarades de sciences politiques (dans le rôle de l'opposition) ce n'est que pour les besoins de l'exercice, dans un « esprit de saine compétition entre les facultés », précise Anthony Abi Dib.
Sous l'arbitrage bienveillant des membres du bureau, les orateurs se succèdent à la tribune selon un ordre rigoureusement établi : le Premier ministre ouvre le débat, suivi par le chef de file de l'opposition, dont les deux députés répondent ensuite tour à tour aux deux représentants du gouvernement, jusqu'à ce que les rapporteurs clôturent la séance en s'efforçant de résumer les arguments de leurs camps respectifs. Chacun dispose de quatre minutes pour faire entendre son point de vue, la première et la dernière minutes étant « protégées » tandis que les deux centrales peuvent être interrompues par les questions du camp adverse. En résulte un savoureux spectacle, simulacre des débats politiques officiels... ou plutôt de ce à quoi ils devraient ressembler. L'échange se poursuit d'ailleurs on ne peut plus cordialement en dehors du cadre de l'exercice entre le « ministre » Antoine et Boris, sacré « meilleur orateur » à l'issue de cette joute verbale remportée par ses adversaires de la faculté de droit. En réponse au second, pour qui « abolir la censure revient à abandonner le rôle de garant de l'ordre social : en un mot, c'est démissionner », le premier s'interroge avec non moins d'emphase sur la maturité d'une société qui aurait besoin du recours à la censure pour se protéger des dangers qu'implique la liberté d'expression (« Sommes-nous des enfants ? »).
Si le hasard semble avoir plutôt bien fait les choses cette fois-là, les deux étudiants précisent qu'ils n'avaient pas choisi la position qu'ils ont eu à défendre. Se glisser dans la peau de son personnage fait également partie de l'exercice, qui s'intéresse autant au fond du discours qu'à sa forme.

« Débattre pour ne pas se battre »
Non content de rassembler un public enthousiaste durant la pause déjeuner des étudiants du campus des sciences sociales – au point que l'un des professeurs présents remercie les organisateurs de faire « revivre Huvelin » – ce petit club qui monte n'hésite pas à voir les choses en grand. Les deux présidents fondateurs avaient participé l'an passé en France à un championnat de débat ouvert à tous ; « et pourquoi pas au Liban ? », feint de s'interroger Anthony Sayegh, le secrétaire général du club. « La francophonie n'est pas l'apanage de la France, explique cet étudiant en génie civil, finaliste l'an passé du championnat de l'USJ : de jeunes Libanais peuvent aussi organiser un événement culturel francophone qui fera rayonner le Liban et l'USJ dans le monde entier. » D'où l'idée de ce « premier championnat international de débat francophone au Moyen-Orient ». Réparti sur une semaine entière, l'événement rassemble des étudiants venus du Liban (de l'USJ et probablement de l'Alba) mais également de France, de Belgique, de Suisse, du Burkina Faso, d'Égypte ou encore du Maroc. La francophonie est donc bel et bien au rendez-vous, représentée dans sa diversité. Événement international et promotion du Liban obligent, chaque soirée ainsi que la dernière journée seront consacrées à des sorties culturelles et touristiques. Concernant la forme du concours, si le concept reste le même, les participants seront cette fois jugés par binômes, tout en considérant néanmoins la performance globale de l'équipe. Le jury, qui mettra là encore l'accent sur le contenu du discours mais également sur la performance des orateurs (gestuelle, intonation, charisme, etc.), sera composé de membres du bureau, d'un délégué de la Fédération française de débat et d'éloquence (FFDE) ou encore de quelques personnalités « en lien avec le Liban et la France » dont les noms n'ont pas encore été dévoilés. Du reste, le slogan de l'événement est lui-même éloquent : « Débattre pour ne pas se battre. » « On a voulu banaliser l'idée du débat au Liban afin qu'on ait recours à ce genre d'alternative à la place de la violence au cas où une problématique ou un dilemme se poseraient », précise encore Anthony Sayegh. « La violence n'est pas le seul moyen de faire tomber quelqu'un », s'empresse-t-il d'ajouter, sourire énigmatique en coin.

Pour plus d'informations sur l'événement, vous pouvez consulter la page Facebook du club : www.facebook.com/Club-Libanais-de-Débat-USJ-753677838035757/ ? fref=ts.

Le Club libanais de débat a organisé le lundi 15 mars au campus de Huvelin un débat sur le thème de la censure. L'occasion d'en savoir plus sur cette association d'étudiants de l'USJ dont Carole Alsharabati, directrice de l'institut des sciences politiques, en profite pour saluer le chemin parcouru. À l'initiative de deux étudiants, Anthony Abi Dib et Georges-Maxime Moussallem, le club a...

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