Le temple de Bêl à Palmyre peut être restauré, dit la Syrie

Le temple de Bêl, dynamité en août dernier par l'Etat islamique dans la cité antique de Palmyre, peut être restauré, a déclaré jeudi le directeur des Antiquités syriennes, Maamoun Abdelkarim.

Les premières équipes de démineurs russes sont arrivées en Syrie pour aider l'armée syrienne à nettoyer le site et neutraliser les mines et autres engins explosifs laissés par les islamistes, a annoncé le ministère russe de la Défense.

L'EI a été chassé dimanche de Palmyre par l'armée syrienne, appuyée par les frappes aériennes russes.

Malgré des dégâts considérables, les fondations du temple de Bêl, vieux de plus de vingt siècles, sont en grande partie intactes, a souligné Maamoun Abdelkarim.

"On a dit que tout avait été réduit en poussière mais ce n'est pas le cas. Il reste encore de grandes parties de la structure qui peuvent être réutilisées et restaurées", a-t-il dit jeudi à Reuters Damas, avant de se rendre à une réunion de l'Unesco, l'agence des Nations unies pour la culture, à Paris.

Les jihadistes, durant leur occupation de la région, ont fait sauter plusieurs autres monuments de la cité antique, comme le petit temple de Baalchamine, et assassiné l'ancien directeur du site, Khaled Assaad, qui était âgé de 82 ans.

D'autres édifices, comme l'ancien amphithéâtre romain, sont intacts.

Depuis le départ de l'EI, des responsables des Antiquités syriennes ont pu se rendre à Palmyre pour dresser un bilan des destructions. Ils ont inspecté le musée de la ville, où la monumentale statue du Lion de Palmyre, haute de trois mètres cinquante qui pèse quinze tonnes, a été retrouvée brisée.

Avant que les djihadistes ne prennent la ville en mai 2015, quelques 400 objets, parmi les plus précieux, avaient été mis à l'abri.

"Les hommes de Daech cherchaient de l'or et des trésors. Ils pensaient trouver des tonnes d'or à Palmyre mais il n'y en avait plus, les principaux objets avaient été envoyés à Damas", a expliqué Maamoun Abdelkarim.

Les statues antiques restées sur place ont été décapitées ou abîmées mais elles pourront être restaurées. "C'est comme de la chirurgie", a indiqué le directeur des Antiquités. "On subit opération sur opération, et même si les choses ne sont pas parfaites, on est vivant..."