Irak : le Parlement appelé à clarifier sa position sur le prochain gouvernement

Le Premier ministre irakien a demandé mardi au Parlement de clarifier sa position sur le gouvernement qu'il veut se voir présenté d'ici jeudi et dire s'il veut qu'il soit composé de technocrates ou de politiciens.

Le Parlement doit décider s'il veut que lui soit présenté "des ministres issus des blocs politiques ou des ministres technocrates sans attache politique", a indiqué à la télévision M. Abadi. "Ce ne serait pas intelligent de présenter un cabinet qui serait refusé par le Parlement".

Le Premier ministre appelle de ses voeux un gouvernement de technocrates pour mettre en oeuvre les réformes anticorruption qu'il a présentées après les grandes manifestations populaires de l'été dernier mais il doit faire face à l'opposition des partis et ténors politiques, y compris de son propre camp.

De leur côté, les parlementaires irakiens ont fixé à jeudi la date limite pour que Haider al-Abadi leur présente un nouveau gouvernement, sinon ce dernier "devra s'en expliquer samedi au Parlement" disait lundi un député.

M. Abadi est en outre de nouveau sous la pression de la rue depuis que l'influent chef chiite Moqtada Sadr a demandé à ses partisans de s'installer à l'entrée de la Zone verte à Bagdad, où siègent les principales institutions politiques du pays. Ils y campent depuis maintenant onze jours.

Moqtada Sadr exige de M. Abadi qu'il forme un gouvernement de technocrates pour mener à bien les réformes présentées à l'été dans le but de combattre la corruption qui gangrène la classe politique et la vie de l'Etat.
Fin février, le chef chiite avait pris un ton menaçant en affirmant que ses partisans pourraient prendre d'assaut la Zone verte si leurs appels n'étaient pas pris en compte.

Mardi, M. Abadi a en substance demandé à M. Sadr la fin du sit-in pour des raisons de sécurité. Des forces mobilisées dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI) ont en effet dû être temporairement retirées du front afin de renforcer la sécurité à Bagdad, selon des militaires irakiens.
"Nous appelons le peuple et les forces politiques à réduire la pression sur les forces armées", a dit le Premier ministre.