Reprise des cours en Cisjordanie occupée après plus de 3 semaines de grève

La totalité des professeurs des écoles publiques de Cisjordanie occupée ont repris le travail dimanche, premier jour de la semaine dans les Territoires palestiniens, après plus de trois semaines de grève, selon le ministère de l'Education et des représentants des enseignants.

Le président Mahmoud Abbas s'était engagé la veille à améliorer les conditions de vie des professeurs lors d'une allocution télévisée annoncée au dernier moment visiblement pour mettre fin à une crise qui, selon les responsables, mettait en péril l'année scolaire. Des représentants des grévistes ont toutefois mis en garde: les professeurs ont repris le travail mais pourraient de nouveau débrayer si les promesses faites ne sont pas tenues.

"La grève a été suspendue en réponse à l'appel du président Mahmoud Abbas", a prévenu un des organisateurs du mouvement de grève, qui répondait à l'AFP sous le couvert de l'anonymat. "Des mécanismes pour mettre en application ce qui a été promis doivent être examinés au cours de la semaine", a-t-il poursuivi, faute de quoi la grève pourrait reprendre.

Le porte-parole du ministère de l'Education Abdel Hakim Abou Jamouss a assuré que ces mécanismes seraient étudiés dans la semaine et annoncé à l'AFP que "100% des enseignements ont repris le travail".
La grève des enseignants était devenue le sujet principal en Cisjordanie, divisée entre partisans de l'appel à "l'égalité" lancé par les professeurs qui s'estiment moins bien payés que le reste des fonctionnaires et parents anxieux de voir leur enfants subir une "année blanche".

Le sujet était devenu si sensible que M. Abbas y consacrait une bonne part de ces interventions jusqu'à samedi, où son bref discours n'a porté que sur ce point. Il avait alors promis notamment une hausse de salaire de 10%. Les grévistes font valoir que leur salaire mensuel moyen est de 538 euros, tandis qu'un directeur d'établissement, détenteur d'un master universitaire, touche 628 euros après 25 ans d'ancienneté.

De son côté, l'Autorité palestinienne fait valoir qu'elle est en crise politique et économique chronique depuis des années. Elle consacre près de la moitié de ses dépenses aux salaires de ses 180.000 fonctionnaires, soit chaque mois à près de 150 millions de dollars, 16% du PIB palestinien, l'un des taux les plus hauts au monde.
Sur les 45.000 enseignants dans les établissements publics palestiniens, près de 36.000 exercent en Cisjordanie. Dans la bande de Gaza, où près des trois quarts des habitants sont des réfugiés, c'est l'UNRWA, l'agence de l'Onu en charge des réfugiés palestiniens, qui gère la grande majorité des écoles.
Deux tiers des près de 1,2 million d'élèves palestiniens sont inscrits dans des écoles publiques.