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Économie - Hydrocarbures

L’avenir du gaz israélien toujours suspendu à une décision de justice

Le consortium exploite déjà, depuis 2013, le gisement offshore de Tamar, au large de Haïfa. Ahikam Seri/AFP

La Cour suprême israélienne a examiné hier un accord entre le gouvernement et un consortium israélo-américain aux implications économiques et stratégiques considérables pour l'exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.
Signe de l'importance du sujet, la salle d'audience, dans laquelle la Cour suprême se penchait sur cinq recours contre l'accord, était pleine à craquer. À la fin de l'audience, les juges ont annoncé qu'une deuxième session serait consacrée au sujet, sans donner de date.
Le débat porte sur l'exploitation des importantes réserves gazières, découvertes à la fin des années 2000 en Méditerranée au large d'Israël. Les conditions d'exploitation de ces champs gaziers par un consortium dirigé par les groupes américain Noble Energy et israélien Delek Drilling font l'objet depuis plusieurs mois d'une intense bataille, alors même que cette exploitation a déjà commencé. Des représentants de l'opposition parlementaire et des ONG militant contre l'accord ont souligné devant les cinq juges que l'accord favoriserait les intérêts du consortium aux dépens des consommateurs et conforterait une situation de monopole.
Le ministre israélien de l'Énergie Youval Steinitz a de son côté défendu l'accord en soulignant l'urgence pour Israël d'assurer sa sécurité énergétique. « Nous n'aurons pas de sécurité énergétique tant que nous aurons un seul champ gazier, a fortiori s'il est à portée des tirs de missiles » des organisations hostiles à Israël comme le Hezbollah, a-t-il déclaré, faisant référence au gisement de Tamar.

La phase « la plus urgente »
Les découvertes de gaz au large d'Israël ont changé la donne, non seulement en faisant entrevoir l'indépendance énergétique à un pays lourdement dépendant de l'étranger en la matière, mais aussi en lui ouvrant la perspective d'exporter son énergie, voire de nouer de nouveaux liens stratégiques dans la région. Un premier accord entre le gouvernement et les compagnies Noble Energy et Delek Drilling a été remis en cause en décembre 2014 par l'autorité de la concurrence, les forçant à plusieurs mois de travail sous forte pression politique et économique pour réviser leur copie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a signé un nouvel accord le 17 décembre.
Si la Cour suprême rejette les recours, le consortium pourra mener des négociations pour la vente de gaz à des clients israéliens et étrangers. Selon les experts, il s'agit de la phase la plus urgente, car seule la conclusion de contrats permettrait de convaincre les banques de débloquer les fonds nécessaires au développement des champs.
Le consortium exploite depuis 2013 le gisement offshore de Tamar, à environ 80 kilomètres au large de Haïfa (Ouest). Noble et Delek sont aussi associés dans le développement de Leviathan, vaste champ dont l'exploitation est prévue pour débuter en août 2019 quand les réserves de Tamar commenceront à se tarir. La confirmation de l'accord permettrait aussi à M. Netanyahu d'aller de l'avant avec la Grèce et Chypre avec lesquelles il veut renforcer la coopération pour l'exploitation du gaz.
Israël, la Grèce et Chypre ont décidé la semaine dernière lors d'une rencontre à Nicosie de travailler sur un projet de gazoduc afin d'exporter à terme le gaz de Méditerranée orientale vers l'Europe.
(Source : AFP)

La Cour suprême israélienne a examiné hier un accord entre le gouvernement et un consortium israélo-américain aux implications économiques et stratégiques considérables pour l'exploitation des réserves de gaz en Méditerranée.Signe de l'importance du sujet, la salle d'audience, dans laquelle la Cour suprême se penchait sur cinq recours contre l'accord, était pleine à...

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