Souhaid lance un appel à « rejeter la nouvelle tutelle » sur le Liban

Le coordinateur général des forces du 14 Mars, l'ancien député Farès Souhaid, qui effectue actuellement une tournée auprès des différentes formations et personnalités politiques du 14 Mars, a été reçu hier à Saïfi par le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, en présence de MM. Albert Kostanian et Serge Dagher, membres du bureau politique du parti.
« C'était l'occasion de passer en revue de manière extensive les développements au Liban et dans la région », a indiqué M. Souhaid à l'issue de la réunion, évoquant une conformité de points de vue avec M. Gemayel et le parti Kataëb, qui a, a-t-il dit, « une expérience riche en matière d'unité et de consolidation du vivre-ensemble au Liban ».
« En dépit des divergences qui existent au sein du 14 Mars concernant l'approche de la présidentielle, nous avons insisté sur certains points, dont le fait que le pays ne peut supporter qu'un certain s'y intronise guide de la République, par-delà la loi libanaise et les échéances constitutionnelles, décidant qui sera président de la République et qui ne le sera pas, s'il y aura des élections municipales ou pas, ou encore octroyant des droits aux volontaires de la Défense civile ou pas », a affirmé le coordinateur général du 14 Mars, dans une allusion directe au secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
« Cette arrogance que certains tentent de nous imposer, à nous Libanais, nous pousse à mettre en exergue les angoisses qui nous tenaillent. Samy Gemayel, Pierre Gemayel, nous, et beaucoup parmi ceux qui ont lutté pour contribuer à mettre fin à la tutelle syrienne sur le Liban, n'ont pas mené toutes ces batailles pour qu'il y ait, in fine, à sa place, une tutelle d'une autre nature, plus dangereuse que la précédente, et qui tente d'imposer son point de vue à tous les Libanais », a poursuivi Farès Souhaid.
L'ancien député de Jbeil a par ailleurs critiqué « certains qui, pour briguer des sièges parlementaires ou présidentiels, qualifient d'autres personnalités de "maîtres de la République" et que leurs relations avec elles est essentielle ou existentielle », en allusion aux déclarations des candidats Sleiman Frangié et Michel Aoun.
« Tout comme nous avons fait face, d'une manière sincère et démocratique à la première tutelle, tout comme nous avons tissé des relations avec chaque citoyen et créé un espace national libanais commun pour faire face à cette tutelle qui a pris fin en 2005, nous restons, aux côtés de tous, en confrontation avec la politique de servilité, d'asservissement et de soumission, et face à celui qui prétend tenir les clefs du pouvoir au Liban. Nous ne sommes pas fait ainsi », a souligné M. Souhaid.

Contre Frangié et Aoun
« Je suis encore, jusqu'à présent, le coordinateur général du 14 Mars. J'ai pris ouvertement position contre Sleiman Frangié comme candidat d'une partie du 14 Mars. Je suis contre Michel Aoun comme candidat d'une autre partie du 14 Mars. Le 14 Mars représente la cause d'un peuple, et un ensemble de principes rejetant toute tutelle autre que celle de la Constitution, de la loi et de l'édification de l'État. Nous avons mené les élections législatives de 2009 sous le slogan du passage à l'État. Le passage à l'État signifie-t-il que nous devons nous allier avec les armes illégales au Liban, ou bien accepter une autorité de référence supérieure à la Constitution et extranationale, qui apparaît pour nous donner des directives ? » a ajouté l'ancien député de Jbeil en réponse à une question.
« Je pense que le 14 Mars en tant que cause d'un peuple continue d'exister. J'espère que les conflits actuels ne sont que passagers. J'entame aujourd'hui, à travers ma visite à Samy Gemayel, une tournée qui englobera les leaders du 14 Mars. Nous sommes aux portes de la commémoration de l'assassinat de Rafic Hariri et du 11e anniversaire du 14 mars 2005. Cette cause doit rester celle de tous les Libanais qui rejettent l'oppression au Liban », a-t-il noté.
« N'ayez pas peur de la tutelle de celui qui prétend pouvoir établir sa mainmise sur le Liban. Nous nous unirons tous, en tant que Libanais, de l'intérieur et de l'extérieur du 14 Mars, pour rappeler que ce pays a des propriétaires », a conclu Farès Souhaid.
M. Souhaid s'est par ailleurs entretenu hier avec le chef du Parti national libéral, le député Dory Chamoun, et le député Marwan Hamadé.