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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

Une intervention militaire n’est pas d’actualité en Libye

Les puissances occidentales souhaitent privilégier la solution politique et cherchent un gouvernement qui puisse faire consensus.

Le secrétaire d’État américain John Kerry à Rome avec son homologue italien Paolo Gentiloni ne souhaitent pas une intervention militaire occidentale en Libye aujourd’hui. Nicholas Kamm/AFP

Alors que l'organisation État islamique (EI) semble étendre son emprise sur la Libye, la coalition internationale formée pour combattre ce groupe n'est pas encore prête à intervenir militairement sur le terrain.
« En Libye, nous sommes sur le point d'avoir un gouvernement d'unité nationale et cela empêchera Daech (acronyme de l'organisation État islamique en arabe) de prendre le contrôle de l'avenir du pays », a assuré le secrétaire d'État américain, John Kerry, à l'ouverture d'une réunion de la coalition hier à Rome. « La dernière chose que nous voulons dans le monde, c'est un faux califat ayant accès à des milliards de dollars de revenus en pétrole », a ajouté M. Kerry. Les ministres des Affaires étrangères (ou leurs représentants) des 23 pays membres de la coalition formée il y a un peu plus d'un an pour combattre l'EI se retrouvaient hier à Rome, après une dernière réunion à Paris en juin. Depuis, les jihadistes ont accentué leur emprise sur la Libye, inquiétant les pays européens, dont la France ou l'Italie, deux pays se trouvant en première ligne concernant ce pays. « La menace est lourde pour les pays du Sahel mais aussi pour les pays européens », a pour sa part averti le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, devant la presse. Pour autant, les pays de cette coalition rechignent à s'engager sur le terrain, portant tous leurs espoirs sur la formation d'un gouvernement d'union nationale en Libye, qui peine pourtant à se matérialiser. « Le temps est compté pour stabiliser la Libye, mais nous n'avons aucune urgence à intervenir, ni nous ni la communauté internationale », a ainsi assuré hier dans la presse le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni.

« Pas la position du gouvernement »
Idem pour son homologue français, pour lequel il est hors de question de se lancer dans une intervention militaire. « Il n'est absolument pas question que nous intervenions militairement en Libye », a affirmé M. Fabius devant la presse. Le quotidien français Le Figaro a annoncé hier que la France préparait des « plans pour intervenir contre Daech ». « Je ne sais pas de quelle source cela provient », a assuré M. Fabius. Un petit groupe « fait pression, mais ce n'est pas la position du gouvernement ». « Ce qui est vrai, c'est que nous sommes préoccupés » par la montée de l'EI en Libye, et c'est pourquoi « il faut pousser à la formation d'un gouvernement d'union nationale », a insisté le ministre français.
La coalition contre les jihadistes semble d'accord sur ce point : il faut un gouvernement nommé, accepté par le Parlement, et qui sera ensuite soutenu par la communauté internationale dans ses efforts pour en finir avec le chaos Libyen. Le Premier ministre désigné, Fayez el-Sarraj, doit proposer cette semaine une nouvelle composition de son gouvernement d'union nationale, plus restreinte que celle rejetée le 25 janvier par le Parlement reconnu, parce qu'il comptait 32 ministres. Une fois ce gouvernement en place, la nature de l'intervention occidentale en Libye est en revanche encore à préciser. M. Fabius a évoqué la nécessité que le gouvernement d'union siège à Tripoli, où la communauté internationale pourrait l'aider à s'imposer. Mais au-delà des limites de la capitale libyenne, les choses sont un peu plus floues. M. Kerry a, lui, évoqué hier la nécessité d'aller de l'avant dans la formation des forces de sécurité, et de créer « un environnement sûr afin de permettre à un gouvernement d'exister et d'agir ».
Dans son communiqué final hier, la coalition internationale, prudente, s'est contentée de faire part de sa préoccupation devant « l'influence croissante » de l'EI en Libye, et de réaffirmer sa disponibilité pour « soutenir le gouvernement d'union nationale dans ses efforts pour établir la paix et la sécurité pour le peuple Libyen ». Et s'il n'y parvient pas ? « On ne peut pas non plus éternellement reculer l'objectif » et si « des personnalités se mettent en travers du chemin, on demandera des sanctions à leur encontre », a affirmé M. Fabius.

(Source : AFP)

Alors que l'organisation État islamique (EI) semble étendre son emprise sur la Libye, la coalition internationale formée pour combattre ce groupe n'est pas encore prête à intervenir militairement sur le terrain.« En Libye, nous sommes sur le point d'avoir un gouvernement d'unité nationale et cela empêchera Daech (acronyme de l'organisation État islamique en arabe) de prendre le...

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