« Le Hezbollah veut faire sortir le système bancaire libanais de l’ordre financier international », accuse Ahmad el-Assaad

Dans son éditorial hebdomadaire sur le site électronique de son parti, l'Option libanaise, Ahmad el-Assaad s'est arrêté sur les critiques adressées récemment par le Hezbollah au secteur bancaire libanais, notamment la Banque centrale, lui reprochant de se conformer aux restrictions américaines imposées au parti chiite et ses partisans.
« Le Hezbollah ne se contente plus d'exposer les Libanais aux dangers de la guerre et du terrorisme à cause de son engagement dans des aventures militaires ici et là, a déclaré, sur ce plan, Ahmad el-Assaad. Il ne se contente plus d'envoyer des jeunes mourir en Syrie pour défendre un régime voué à la disparition. Il ne se contente plus de compromettre les intérêts des Libanais dans plusieurs pays du monde, notamment dans le Golfe et au Nigeria, qui compte pourtant une importante communauté chiite, en raison de ses positions et de son intervention dans les affaires de ces États, de même qu'il ne se contente pas de bloquer le pays et son économie à cause de l'état d'instabilité généré par ses politiques et ses guerres », a déclaré M. Assaad, qui a accusé le parti de Hassan Nasrallah de « poursuivre son entreprise de sape en cherchant à détruire les piliers de sa résistance économique ».
Il a stigmatisé dans ce contexte la façon avec laquelle Hassan Nasrallah avait critiqué, il y a une dizaine de jours, le système bancaire libanais, « l'un des rares secteurs permettant pourtant à l'économie libanaise de rester sur pied ».
Ahmad el-Assaad s'est dit surpris du fait que le Hezbollah a pratiquement accusé le secteur bancaire libanais de traîtrise et lui a demandé de ne pas tenir compte des restrictions américaines, « tout en sachant bien qu'une telle démarche lui portera préjudice ». « Il sait très bien que les banques libanaises ne peuvent pas prendre ce genre de risques mais il cherche quand même à les entraîner dans une aventure qui risque de les faire sortir de l'ordre financier international », a déclaré M. Assaad.
Il a conclu en relevant une « contradiction dans les positions du parti de Dieu qui prétend d'une part ne pas avoir de dépôts bancaires, des investissements ou des partenaires commerciaux, mais qui appelle dans le même temps les banques à outrepasser les restrictions américaines qui, visiblement, l'importunent ».